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La dernière saison de Pacioretty à Montréal?

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Max Pacioretty ces temps-ci, vous ne trouvez pas ?

Tournoi de golf du capitaine, Pacioretty et Drouin font la paire et se promettent toute une saison ensemble, personne ne lui parle de la déconfiture de l’an dernier en séries, et on regarde la prochaine saison avec un optimisme renouvelé… (Même s’il faut se forcer un peu en ce moment!)

Puis, au niveau de la direction du club, tout indique qu’on est prêt à donner une autre chance à Pacioretty de se faire valoir en saison et en séries.

Bref, tout est beau pour Max Pac en cet fin d’été.

Mais, justement, est-ce le dernier été que Pacioretty passera à Montréal?

Jouera-t-il son avenir à Montréal cette saison?

À moins d’un an d’une possible prolongation de contrat avec le CH, le 1er juillet prochain, la question mérite d’être posée.

Drouin pourrait aider son capitaine à s’enrichir très bientôt… Mais est-ce que ce sera à Montréal?

 

Été 2018
Le premier juillet prochain, Pacioretty, comme c’était le cas cet été pour Price et Tavares, pourra théoriquement s’entendre avec le Canadien sur les termes d’un contrat qui le conduirait possiblement à la retraite.

Si on peut laisser les choses trainer en longueur dans un relatif anonymat à Tampa Bay (Stamkos) et à Brooklyn (Tavares), ni Bergevin, ni Pacioretty ne voudront que le cirque se mette en branle à Montréal.

Price a paraphé son entente le 2 juillet. Pas de niaisage. Dossier clos. Voilà la façon de faire dans le marché montréalais.

Si Bergevin veut faire son lit avec Pacioretty, il le fera logiquement à cette occasion.

Si non, il échangera son capitaine, probablement à un club avec lequel Pacioretty serait prêt à s’entendre à long terme.

Bergevin n’aura pas le droit de bêtement laisser partir pour rien son ailier vedette à la fin de son contrat, un joueur aussi facile à échanger et ayant une aussi bonne valeur. S’il l’échange, se sera d’ici le début de la saison 2018-2019.

Suite d’une même réflexion…

En novembre dernier, j’avais pondu un article dans lequel je disais ceci :

Je ne pense sincèrement pas que Pacioretty partira durant la saison en cours, du moins j’en serais extrêmement surpris…

Mais, disons, dans un scénario « réaliste », que Pacioretty marque 25-30 buts, que le CH se classe en séries, gagne une ou deux rondes et est éliminé encore une fois avant d’atteindre la finale de la Coupe Stanley.

Disons aussi que, durant cet autre printemps, Pacioretty ne parvient pas vraiment à se démarquer, et que les carences au centre et à la défense ont en partie coulé le CH.

Que faites-vous de Max Pacioretty l’été prochain? Pourquoi ferait-il encore partie de la solution?

À mon sens, en ce début septembre 2017, ces deux dernières questions sont plus pertinentes que jamais.

Non pas que je crois que Pacioretty va quitter Montréal d’ici le début ou lors de la prochaine saison (quoi que si le domino possible des joueurs de centre -Tavares-Duchene-RNH-Giroux – se mettait en branle, qui sait…), mais Bergevin aurait tort d’oublier les constats du printemps passé et il aura bientôt d’autres éléments à considérer.

Pacioretty a effectivement encore atteint le plateau des 30 buts. Il en a même enfilé 35 (grandement aidé par Radulov…), sa troisième meilleure production en carrière.

MAIS…

1) Le CH s’est fait éliminer sans émotion, en six matchs, en première ronde contre les Rangers, un club plutôt ordinaire qui a coulé à pic contre Ottawa dès la ronde suivante.

2) Pacioretty a été horrible en séries. Une passe en six matchs et un grand total en carrière de 19 points en 38 parties lors du tournoi printanier.

3) Les carences au centre ont effectivement coulé le CH. Danault n’a pas su répéter ses performances de la saison régulière. Galchenyuk s’est promené sur les 4 trios, tantôt à l’aile tantôt au centre. Plekanec, même un peu ragaillardit pour les séries, n’a su combler le manque à gagner. Les autres, on n’en parle même pas.

4) Le dynamitage du côté gauche de la défensive a fait des trous qu’on a rempli avec on ne sait trop quelle matière.

5) Et il y a aussi du nouveau à l’aile gauche depuis le printemps dernier…

Lehkonen nous a montré son savoir-faire, lui qui a possiblement été le deuxième meilleur attaquant du CH en séries après Radulov. 18 buts à son année recrue et une solide fin de saison.

Même si on dit que Drouin aura toute la chance de se faire valoir au centre, sa véritable position naturelle demeure l’aile gauche.

Galchenyuk
peut aussi jouer à l’aile gauche.

Paul Byron a prouvé qu’il pouvait marquer 20 buts (22) dans la LNH. On imagine maintenant mal comment il pourrait en marquer moins de 15…

Un certain Charles Hudon, dont la position naturelle est aussi l’aile gauche, peut certainement inscrire sa part de buts dans la LNH dès cette saison si on lui en donne la chance. Il serait bête qu’il lui arrive la même chose que Sven Andrighetto…

Martin Reway, le grand mystère du prochain camp d’entraînement, refait son grand retour en Amérique. Sa position naturelle? L’aile gauche. S’il retrouve la forme rapidement.

il faudra le garder à l’œil celui-là… (Photo : USA TODAY Sports)

On a là six (!!!) jeunes joueurs potentiellement capables de remplacer convenablement, d’une manière ou d’une autre, la contribution de Pacioretty à l’aile gauche, même s’ils pourraient le faire en comité. Qu’à cela ne tienne, avec le devant du filet, l’aile gauche est la position la plus forte chez le Canadien.

Un ailier facile à échanger

Pacioretty, avec deux années restantes à son amical contrat (4,5M $), a encore une très bonne valeur et une belle réputation aux quatre coins de la LNH.

Si on peut penser que le CH aurait toutes les misères du monde à obtenir quoi que ce soit de valable en retour de Price, parce que sa valeur d’usage est plus grande à Montréal que probablement n’importe où dans la LNH, cette logique ne s’applique pas pour Pacioretty.

Mais, contrairement à Price et son salaire de 10,5 M$ (qui ne cadrerait dans à peu près aucun plan organisationnel dans la LNH à l’heure actuelle), Pacioretty pourrait être fort intéressant pour plusieurs équipes en manque d’ailiers productifs. Même si elles auraient à débourser plus de 7M$ annuellement  pour conserver ses services à long terme.

Quelle est la valeur d’échange de Pacioretty ?

Si Taylor Hall valait Adam Larsson, un bon défenseur numéro 2, Pacioretty vaut-il autant?

Probablement. Un peu plus vieux que Hall, mais bien meilleure réputation.

Avec les départs de Markov, Beaulieu, Emelin et Sergachev, qui n’ont pour l’instant été remplacés que par des « pansements », des incertitudes et un peu de Duct tape, puis avec une banque d’espoirs modestes du côté gauche (même si on aime bien Victor Mete), Bergevin écoutera n’importe quel DG qui lui offrira un défenseur top 4 de qualité.

Nick Leddy of the New York Islanders skates

 

Un genre de Nick Leddy serait encore l’idéal. Il y en a sans doute plein d’autres qui ferait l’affaire…

Est-ce que Bergevin pourrait dégoter un bon joueur de centre en retour du #67 ? Bonne question. Si c’est un un genre de Ryan Nugent-Hopkins, ce serait un pensez-y bien.

Mais si Bergevin veut l’inclure dans une transaction pour un joueur de centre élite (disons, Tavares), il devra, au minimum, ajouter Poehling ou Ikonen et un choix de 1ère ronde.

Combien empochera-t-il avec son prochain contrat?

S’il maintient sa cadence des dernières années, Pacioretty vaudra autour de 7 MS-7,5 M$ sur le marché des joueurs automne à l’été 2019. Tony Marinaro disait même cette semaine que des équipes seraient peut-être prêtes à lui verser 8 ou 8.5 M$.

Donneriez-vous ce montant à un ailier qui aura presque 31 ans, de type marqueur, plutôt unidimensionnel, sous-performant en séries, (jusqu’ici en tout cas), un « leader » dont l’ascendant n’est pas encore vraiment reconnu au sein de LNH?

En Price, Weber et Pacioretty, le Canadien se retrouverait alors à octroyer environ 25 M$ annuellement – grosso modo, le tiers de sa masse salarial – à trois trentenaires dont les meilleures années seront derrière eux!

C’est à mon sens un scénario inconcevable pour tout club qui souhaite aspirer aux grands honneurs. Surtout si aucun des trois n’est un joueur de centre et qu’aucun des trois n’est reconnu pour être performant en séries!

Pacioretty pourrait-il s’entendre à rabais avec le Canadien?

Ce serait le seul scénario où il pourrait être fort logique de conserver les services de Pacioretty, mais il ne faudrait pas que le montant annuel dépasse 6,5 M$ dans une entente de 5-6 ans. Un contrat semblable à celui de Radulov.

Mais si on prend en considération que Pacioretty a congédié son agent dans les mois qui ont suivi la signature de son dernier contrat (avec lequel il s’est fait f…rrer d’aplomb), je crois qu’il risque un peu d’adopter la posture de Price et qu’il demandera qu’on le paye en partie pour les services rendus. À ce compte Bergevin et le CH lui doivent une couple de millions… Et là, c’est presque certain qu’on irait au nord des 7 M$ annuellement.

Rien n’est impossible en ce bas monde, et Pacioretty est un bon garçon au grand cœur. Il pourrait encore laisser un peu d’argent sur la table pour demeurer avec le CH. Surtout s’il est heureux et que Drouin lui permet de marquer aisément de 35-40 buts annuellement…

Ca passe ou ça casse?

Mais avant de parler de prolongation de contrat le menant à la retraite à Montréal, il faudra qu’il livre :

1) Une autre bonne saison, une dans laquelle son leadership se ferait davantage sentir, idéalement.

2) Et surtout, une performance digne de ce nom en séries. Une vraie.

Sinon, surtout si la relève assure à l’aile gauche, Bergevin devra sérieusement considérer l’échanger. On ne pourra éternellement compter sur un capitaine sur qui on ne peut compter quand ça compte!

Ouin!

À Montréal, sa valeur d’échange (très bon défenseur, joueur de centre de qualité) pourrait alors devenir plus grande que sa valeur d’usage (des buts que d’autres peuvent marquer ou générer pour moins cher).

Pacioretty devra donc montrer de quel bois il se chauffe l’hiver et le printemps prochains.

C’est aussi simple que ça.

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