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La défense s’écroule à New York

Cette fois-ci, l’Impact n’a pas l’excuse d’un carton rouge rapide en début de match ni de l’absence de Piatti.

Surtout, Rémi Garde avait pour la première fois le luxe d’aligner ses « trois défenseurs centraux partants» côte à côte avec Victor Cabrera, Rod Fanni et Rudy Camacho. Accompagnés des latéraux Jukka Raitala et Chris Duvall dans un schéma à 5 défenseurs, ils ont offert probablement la pire performance défensive de l’Impact sous Rémi Garde. Oui, pire que le 0-4 pris en Nouvelle-Angleterre.

Les Red Bulls ont dominé la défense montréalaise.

Rémi Garde a mentionné nombre de fois en présaison qu’il voulait construire de derrière, s’assurer une lucidité et une compréhension défensive bien établie, construite. Les joueurs semblent déjà avoir perdu tous ces réflexes, et se sont retrouvés nombre de fois battus facilement par la vitesse des joueurs new-yorkais. La couverture était tout sauf serrée, et les joueurs ont semblé oublier s’ils devaient protéger la zone ou couvrir un joueur, avec pour résultat des espaces grands comme tout pour les joueurs des Red Bulls et des options toujours ouvertes dans la boîte.

Un peu à l’image d’un Victor Cabrera qui, même s’il a finalement vaincu ses problèmes de condition physique, n’en est pas moins inconstant. Il nous l’a bien rappelé aujourd’hui :

Superbe anticipation, interception propre, relance stupide et précipitée.

Des erreurs que Cabrera ne peut tout simplement plus faire, qu’on a vu bien trop souvent. Trop rassurés d’être trois défenseurs centraux, ils ont semblé oublier de défendre, ou tout simplement se dire que le voisin s’en occuperait, sans que personne ne s’acquitte finalement de la tâche.

La perte de Rod Fanni fait mal, mais elle forcera Rémi Garde a repensé un schéma qui, s’il a d’abord permis à l’Impact de souffler à un moment où il en avait besoin, semble actuellement lui nuire plus qu’autre chose.

Le même problème revient chaque fois que l’Impact s’entête avec le 3-5-2 : l’équipe n’a tout simplement pas d’assez bons latéraux pour être dangereuse offensivement. Ça prend de la créativité, une capacité à centrer et à construire avec les ailiers lorsque le besoin s’en fait sentir, et surtout le souffle pour attaquer les couloirs en soutien. C’est le mandat qu’avait Raheem Edwards à Toronto l’an dernier, mais il n’était pas à New York cet après-midi. En manque d’un tel support, l’Impact ne peut créer offensivement. Et si, comme aujourd’hui, il est en plus erratique défensivement…

Une performance à oublier, donc, mais tout de même inquiétante à l’aube de l’ouverture officielle du Stade Saputo la semaine prochaine. Les visiteurs, LAFC, se sont repris de belle façon après deux dures défaites en arrachant aux Whitecaps une victoire de 2-0 à Vancouver.

Tout n’en est pas noir, et l’Impact trouvera assurément le moyen d’être plus solide et plus convaincant. Saphir Taïder a énormément manqué au milieu montréalais. Ale Silva n’a pas particulièrement mal fait, mais on se demande encore quelle position le rend plus à l’aise, plus utile. Il a de belles idées, mais semble manquer d’exécution ou assurément de compréhension avec ses tout nouveaux coéquipiers. Créateur, passeur, il pourrait être dangereux s’il développe une chimie avec Piatti.

Jeisson Vargas a encore une fois été le marqueur avec un superbe coup franc qu’il s’est lui-même créé.

Précis. Vargas doit lui aussi trouver quel rôle lui sied le mieux dans un schéma montréalais, mais il continue de démontrer de beaux flashs offensifs. À tout le moins toujours assez pour mériter le titre de Joueur du match Vidéotron… Reste qu’il nous laisse encore et toujours sur notre faim, lui qui manque de combativité et qui demeure trop souvent passif là où il pourrait s’offrir en cible avec des appels en profondeur. À l’opposé, Jackson a donné tout ce qu’il avait en remplacement, mais il manque d’appui dans le dernier tiers pour arriver à réellement inquiéter la défense. On sent que l’Impact cherche encore son attaquant solide, de premier plan.

Au final, c’est surtout Evan Bush qui sauve son équipe d’une humiliation encore plus dure. Des arrêts clés et deux belles sorties ont sauvé ses défenseurs à quelques reprises, mais ce fut un match très pénible en qualité de relances, à la main comme aux pieds.

Pas beaucoup de positif à retenir, quelques apprentissages pour des jeunes comme Krolicki et Louis qui démontrent plus leurs limites que leur potentiel dans un match où leur équipe subie plus qu’autre chose.

L’Impact a grandi depuis le début de la saison, mais peut-être moins que ce que les victoires face aux champions de la MLS ont laissé mijoter. C’est normal, la courbe d’apprentissage se poursuit pour tout le monde, et la table à dessin est toujours disponible. Un nouveau schéma pourrait permettre au groupe de retrouver confiance, et peut-être à certains éléments de regagner un poste.

Une autre longue semaine attend les Montréalais, surtout quand on se rappelle que cette équipe de New York tellement solide en possession est entraînée par une figure bien connue à Montréal.

Ça a été dit et redit, mais Jesse Marsch aurait mérité une meilleure chance avec l’Impact.

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