Prochain DG.
Prochain coach.
Nouvelle philosophie?
C’est à souhaiter.
Il faudrait vraiment en finir avec le petit rapiècement dans le but de se qualifier pour les séries.
Au diable, le théorique « gauthieresque premier tiers ».
Il faut tout mettre en place pour le retour de la Coupe Stanley à Montréal. Point final.
Pas beau, ça?
On pourrait penser que le CH a passé proche des grands honneurs en 2010, mais on serait dans l’erreur.
Le Canadien, à bout de souffle, s’est fait démolir par Philadelphie en 3e ronde.
A piece of cake. « Même pas proche », comme dirait Rodger.
Puis, cette saison 2011-2012 fut tout simplement l’aboutissement d’un mauvais plan qui n’aura eu comme mérite que de faire miroiter de faux espoirs. C’est mince comme bilan.
Mais ce qui est encore plus mince, c’est peut-être le marché des joueurs autonomes qui s’ouvrira le 1er juillet 2012.
Pas beaucoup de joueurs de qualité. Vraiment pas beaucoup.
Pour reprendre une idée avancée la semaine dernière, la question que devrait désormais se poser le Canadien à l’approche du marché des JA devrait être la suivante : est-ce que ce joueur me rapproche véritablement de la Coupe Stanley?
Si la réponse est « non », on oublie ça.
« Il faut d’abord participer aux séries… »
Bien sûr, on peut toujours répondre que pour gagner la Coupe Stanley, il faut d’abord faire partie des séries, le grand « bal du printemps ».
C’est d’une logique implacable, mais qui frôle cependant l’esprit de bottine.
Depuis 1994, le Canadien a fait les séries plus souvent qu’autrement. Il les rater 6 fois en 18 saisons.
Mais les 12 fois où il y est entré, le plus souvent par la porte d’en arrière, il n’avait dans les faits pratiquement aucune chance de gagner la Coupe.
Une seule fois le club a-t-il été parmi les favoris (2008) et encore là, tous les experts parlaient d’une saison bizarre, presque anormal. L’équipe avait raté les séries l’année précédente et s’est finalement effondrée, en 2e ronde, avec son jeune gardien recrue, Carey Price, encore en 5 petits matchs, encore contre les Flyers.
Bref, en aucun temps depuis 1994, le CH n’a eu les fondations d’un club champion.
Quand on sait que même des clubs – on peut penser à San Jose et Vancouver – qui ont déjà eu les fondations (sur papier en tous cas) pour aspirer aux grands honneurs n’y sont pas parvenus, c’est dire combien le Canadien est encore loin de l’objectif ultime.
« Oui, mais il y a toujours des surprises »
À chaque printemps, il y a des surprises, certains diront encore.
Oui, mais c’est quand la dernière fois qu’une véritable équipe « cendrillon » a remporté la Coupe Stanley?
Il faut peut-être remonter en 1990 où des Oilers sans Gretzky (mais avec encore Messier and many friends) étaient venus à bout de Boston en finale. Et encore là, Edmonton avait montré le 5e meilleur dossier de toute la LNH en saison régulière…
Avant ça, il faut remonter aux Canadiens de 1986, mais même ici, on parle d’un club qui était sur le point de devenir une puissance pour les 8 saisons à venir. C’est juste que l’on ne connaissait pas encore le grand talent de Roy, Richer, Lemieux, Chelios et cie.
Bref, pour gagner la Coupe, il ne faut pas juste « participer aux séries », il faut y arriver avec une armée capable de gagner la guerre.
Le « gros trios » de 2012
Revenons aux joueurs autonomes de 2012
Je ne vois seulement que trois joueurs qui pourraient – je dis bien « pourraient » – aider le CH à remporter la Coupe dans un avenir raisonnable : Parise, Parenteau et Suter.
Le reste n’en vaut pas la peine.
Zach Parise
Parise, à 5’11, 195 lbs, n’est pas le plus gros, mais – comme un certain Brière et un certain Giroux – il performe bien en séries, comme en font foi ses 31 points à ses 36 derniers matchs en pareilles circonstances.
Mais son âge est probablement ce qu’il y a de plus intéressant. Il n’aura que 28 ans (en juillet) et est capable de faire partie de l’élite de la LNH pendant encore 5-6 ans, s’il garde la forme
Cela veut dire, qu’il devrait encore un très bon leader offensif lorsque la « nouvelle moisson » du CH, incluant le premier choix de cet été, arrivera à maturité dans 3-4 ans.
Parise est le genre de joueur qui accélérerait la résurrection du Canadien. Il supplanterait totalement un gars comme Cammalleri au sein des deux premiers trios. Beaucoup plus impliqué, beaucoup moins en périphérie, meilleur défensivement. Bref, il pourrait être au Canadien ce qu’ont été Gaborik et Richards à New York dernièrement.
Mais les chances de le voir atterrir à Montréal le 1er juillet sont très, très minces, à mon sens en tous cas.
Même en lui offrant la lune (7 M$), Parise fera comme Richards; il ira où ça lui tentera de jouer et cela risque d’être pour un club beaucoup plus près de la Coupe que le CH.
Et pensez-vous vraiment que ses « amis » Gionta et Gomez l’influenceront à venir jouer à Montréal?
« Jouer à Montréal, ça demeure le rêve de tout
jeune Québécois. C’est le mien en tout cas. »
Image: espn.com
P-A Parenteau
Avec presque le même gabarit et le même âge que Parise, P-A Parenteau (29 ans depuis mars) serait un excellent plan B.
Certains le verraient même comme plan A, parce que moins onéreux.
Voilà un gars qui a confirmé qu’il serait intéressé par le Canadien s’il recevait une offre.
On a envie de le croire. Surtout si la nouvelle direction lui inspire confiance, lui qui n’est pas très choyé de ce côté avec les Islanders…
Parenteau, c’est une vingtaine de but par et 30-40 passes par année, si tout va bien. Pourrait-il présenter les mêmes chiffres sans Tavares à ses côtés? C’est loin d’être certain, mais il demeure un très solide joueur offensif. Droitier en plus… Rare.
Est-ce qu’on se rapproche d’une Coupe avec un Parenteau dans la formation?
Bien honnêtement, je ne sais pas. Mais ce n’est certainement pas un « non » définitif.
Et ce n’est pas un Québécois de talent de plus dans la formation qui nuirait aux Canadiens, n’est-ce pas?
Il n’aurait en tous cas aucun mal à remplacer Kostitsyn. Aucun.
Ryan Suter
Maintenant, en ce qui concerne le défenseur Ryan Suter, 27 ans, il sera LE joueur le plus convoité cet été. Il n’y en a pas beaucoup des Suter dans la LNH et quand il y en a un disponible tout le monde est intéressé, et s’ils sont 30 a vouloir l’avoir, les chances qu’il choisisse Montréal sont alors de 3% !
Bon, j’exagère peut-être un peu avec les 30 équipes intéressées, mais ne pariez pas votre hypothèque sur Suter, ok?
Sauver du temps… et de l’argent!
Tous les autres joueurs « potables », les Stuart, Jackman, Semin, Stoll et cie, ne feraient pas plus avancer le Canadien que n’ont pu le faire tous les joueurs autonomes signés dans les dernières années, sauf peut-être Kovalev, Hamrlik et Cole en étant généreux.
Et encore, ces derniers ont signé des ententes à 33 ans et ne nous ont pas amené bien loin au final…
Bref, je réitère, rien en dessous de Parise, Parenteau et Suter ne vaut la peine.
Et si le CH n’en signait aucun, ça ne serait vraiment pas plus grave.
Il pourrait facilement « atteindre » le top 10 au repêchage l’an prochain, un top 10 beaucoup plus juteux que celui de cette année.
À moins d’être pourri comme Colombus, année après année, ils sont là les blocs de fondations les plus sûrs et les moins couteux, dans le top 10 au repêchage.
Encore une fois, M. Molson, vous pouvez dire officiellement à vos clients que l’on peut se retourner vite et qu’il faut viser l’excellence à chaque saison à Montréal, qu’il faut faire les séries à tout prix, etc. mais parfois, prendre deux années de recul, peut nous sauver 10 ans de surplace.
Le Canadien n’était pas en séries cette année. Vous n’avez donc pas empoché les quelques millions supplémentaires, la petite cerise sur le sundae de profits que vous faites déjà en saison régulière.
Est-ce que c’est bien grave?
Non.
Comme en 2005 (tiens, tiens…), ça donne juste plus de temps au monde pour penser à autre chose…!
De toute façon, M. Molson, la mère du hockey n’est pas morte à Montréal! Des millions vous en ferez beaucoup plus quand vous aurez un vrai de vrai club sur la patinoire, vous ne croyez pas?
En attendant sauvez-en une couple en ne dépensant pas votre argent sur de la scrap.
Déjà que vous devrez éponger les salaires de Gomez et Kaberle…
Bonne chance! On vous aime pareil!