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Jouer pour ne pas perdre, c’est viser le risque zéro (et il n’existe pas)

Je suis de façon intrinsèque le genre de coachs qui préfèrent remporter un match par la marque de 6 à 5 plutôt que 1 à 0. À la base, je suis donc à l’opposée de Claude Julien.

J’aime voir mes joueurs faire des erreurs (tout en maintenant leur niveau d’énergie, d’intensité et d’implication élevé) et des bons coups. J’aime les voir essayer des choses et risquer. La vie est une gestion du risque et le sport, c’est un reflet de la vie.

J’ai aussi un peu de difficulté avec notre nouvelle société pandémique à la recherche du risque zéro mais contrairement au sport, le but d’une société n’est pas de couronner un champion. Mais le but ultime au hockey, c’est d’être le last man standing! #PasPareil

Or, quand j’ai entendu Nick Suzuki dire que son club jouait présentement pour ne pas perdre, et non pour gagner, ça m’a titillé. Beaucoup même.

Il a même ajouté quelques instants plus tard que ce n’était pas une bonne chose, jouer pour ne pas perdre plutôt que pour gagner.

Finalement, je ressemble davantage à Suzuki qu’à Julien. Je suis OK avec cette comparaison-là, hehe.

Le problème, c’est qu’à mes yeux, le coach ne semble pas avoir les bonnes solutions à ce problème clairement identifié (les joueurs qui jouent pour ne pas perdre). Il souhaite voir ses joueurs prendre moins de risques et simplifier leur jeu dans l’ensemble. Qui risque rien n’a rien, right? Alors, qui risque peu a peu, non?

La description que Julien vient donner comme solution au problème des gars qui jouent pour ne
pas perdre n’est-elle pas justement la recette d’une équipe qui joue pour ne pas perdre? Est-ce une vraie solution pour régler ce problème?

Si le Canadien souhaite sortir du bourbier dans lequel il a les deux pieds, il va devoir commencer à prendre des risques, à foncer au filet, à essayer des choses et bien sûr, à le faire avec intensité. Pas à revenir à un jeu de base plus stable et à prendre moins de risque. Les équipes championnes prennent des risques, that’s it. Elles veulent gagner.

J’ai comme l’impression que certains joueurs commencent à en avoir marre de cette stratégie de la quête du zéro erreur et du risque zéro.

Nick Suzuki dit que les gars commencent à être frustrés de leur jeu dans le vestiaire…

La tension est palpable dans le fan base montréalais.

Au lieu de toujours vouloir faire moins d’erreurs car quelques-unes d’entre-elles sont coûteuses, pourquoi ne pas tenter de provoquer des erreurs coûteuses à l’adversaire. La meilleure défensive, n’est-ce pas l’attaque?

À force de faire quelque chose en espérant juste ne pas se tromper, on obtient rarement des résultats exceptionnels. Au mieux, on est à peine au-dessus de la moyenne. Le CH doit viser les grands honneurs, pas la quatrième place sur sept dans la division Nord.

Un athlète qui connaît du succès aime prendre des risques. Il veut prendre des risques. Le coach doit l’encadrer dans cette prise de risque, et non le museler.

Pensez-vous que Kyle Chipchura Tom Brady a gagné tous ses championnats en ayant la mentalité de risquer pour réussir ou de ne pas trop risquer pour éviter de perdre?

Pensez-vous que les gars qui tirent de la ligne des trois points aiment le risque ou non, au basket?

Pensez-vous que les cyclistes qui osent lancer le sprint final au Tour de France le font pour ne pas perdre ou pour gagner?

Si le coach ne comprend pas ça et/ou qu’il refuse de s’ajuster, il faudra penser à le remplacer. Déjà qu’il a mis dans la tête d’Alexander Romanov qu’après un mauvais match, tu avais des chances d’être sorti de l’alignement et qu’il n’est plus le même joueur depuis…

Non, Romanov ne prend plus autant de risques depuis son retrait de la formation… et il est moins bon, c’est un fait.

Voyons voir quel genre d’entraînements nous aura concocté Claude Julien cet après-midi parce qu’entre vous et moi, voir le CH sortir aussi flat après une semaine off, c’est inacceptable. Le coach va devoir apporter des ajustements (probablement davantage majeurs que mineurs).

Parce que si Julien est un bon coach pour réduire le risque d’erreurs de ses gars, mais pas pour augmenter leurs chances de réussite, peut-être n’est-il juste plus le coach dont le Canadien 2021 de Marc Bergevin a besoin?

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