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Horizon 2020 : Le Canadien doit se donner la chance de repêcher Hughes ET Lafrenière

Maintenant que Jeff Skinner a été échangé par les Hurricanes en retour de Cliff Pu (un ancien choix de 3e ronde), un choix de deuxième ronde en 2019, et des choix de 3e et 6e ronde en 2020, on peut établir que la valeur de Max Pacioretty vient d’en prendre un coup. Et ce n’est pas tous les DG de la ligue qui préféreraient Max Pac à l’ancien des Hurricanes.

Allez savoir comment Bergevin a pu penser une seule seconde que la valeur de son capitaine aurait pu être supérieure à ce qu’elle était à la dernière date limite des transactions. Une autre petite note au calepin de M. Molson…

Mais peu importe, arrêtons l’hystérie collective sur la valeur de Pacioretty et regardons le portrait général du Canadien de Montréal en ce mois d’août 2018.

À mes yeux, la valeur actuelle de Pacioretty a beaucoup moins d’importance qu’on le croit dans le portrait général de l’équipe. À ce stade, si le #67 rapporte à peu près l’équivalent de Skinner personne ne sera surpris et le CH ne s’en portera pas plus mal. Si le retour est un peu plus substantiel, tant mieux.

L’important c’est que le capitaine quitte le navire et ce pour plusieurs raisons. Et surtout l’important c’est que le Canadien soit passablement (ok, très) mauvais au cours des deux prochaines campagnes, tout en développant ses jeunes le mieux possible.

D’abord, le Canadien doit tourner la page sur ce genre de leadership « mou » et déprimant qu’apporte Pacioretty, aussi bon garçon soit-il. L’Américain – un peu à l’image de son coach – a lamentablement failli à la tâche qui lui incombait de souder cette équipe, de la faire jouer avec fierté, de la responsabiliser et de la tirer dans le bon sens. Choisir Pacioretty comme capitaine a été une erreur de l’organisation, joueurs et dirigeants, depuis le jour 1.

Next question!

Ensuite, il y a évidemment la situation contractuelle. Octroyer un salaire de 7 M$+ à ce type de joueur pour les 6 ou 8 prochaines années ne fait aucun sens dans le contexte actuel de « rénovation » du club.

Puis, se demander, comme plusieurs l’ont fait, « qui marquera des buts si on échange le #67? » est une question rhétorique, une « fausse question ». On a très bien vu à la fin de la dernière campagne, en l’absence de leur capitaine, que Gallagher Drouin, Lehkonen, Byron, Hudon et Scherbak, encore tous en progression ou presque, sont capables de belles choses offensivement si on leur en donne la chance. De plus, la majorité de ces joueurs sont déjà supérieurs à Pacioretty en avantage numérique. Domi se joindra maintenant à eux, Armia aussi, et dans les prochaines années, ce sera peut-être Ikonen, Ylonen, Bitten et j’en passe.

Pour le dire encore plus simplement, il y a très peu à craindre en échangeant Pacioretty, même à court terme. Si le CH possède UNE force, c’est bien sur les ailes!

Il ne faut pas aussi penser que Pacioretty maintiendrait une moyenne de 35 buts par saison au cours des 6-8 prochaines années à Montréal. Vingt-cinq m’apparaît un nombre beaucoup plus réaliste. Et si personne, individuellement ou en comité, n’est capable de remplacer cette production au cours de cette période, c’est que les problèmes du CH sont encore plus gros qu’on le croit!

Mais même à supposer que le CH serait une moins bonne équipe sans son capitaine à court terme, tant pis et surtout tant mieux!

Tant mieux parce que ça laissera plus de temps de glace à des jeunes autrement plus affamés.

Et tant mieux parce que ça aidera théoriquement le Tricolore à se rapprocher d’un haut choix au repêchage en 2019 et peut-être même en 2020. Et ça c’est le VRAI plan du CH.

Du moins, avec des Hughes, Kappo et Lafrenière dans le décor, pour ne nommer que ceux-là, ce DEVRAIT l’être!

Deux autres choix top 10? Quatre autres choix de premières rondes?

À supposer de façon assez réaliste que la Flanelle parvienne à choisir dans les dix premiers lors des deux prochains repêchages – la blessure à Weber et l’éventuel échange de Pacioretty se chargeront pas mal de 2019, on verra pour 2020 – cela complètera le processus de « rénovations majeures » entamé par Bergevin lors de la dernière année. À mon sens, ce processus a peut-être bien commencé (volontairement ou non) par les départs de Markov et Radulov.

Et n’écartons pas non plus la possibilité que l’échange de Pacioretty puisse fournir un autre choix de (fin de) première ronde au Tricolore.

Puis, qui nous dit que Weber et/ou Price seront dans les parages au-delà de la prochaine campagne? Ça rendrait les choses encore pas mal plus « intéressantes »… Compter sur plusieurs choix de premières rondes lors des deux prochains repêchage serait une stratégie fort judicieuse. Et, à ce moment-là, on pourra parler d’une vraie reconstruction.

Le CH aurait alors, pour ainsi dire, la possibilité de repêcher au bas mot quatre, voire cinq, choix de premières rondes lors des deux prochains encans, dont deux top 10. Il y aurait là de quoi assurer le succès de l’organisation pour la prochaine décennie et au-delà.

Molson n’aurait pas à s’inquiéter de la vente de billets bien longtemps avec un club contender peut-être dès 2020-2021…

En Drouin, Domi, Kotkaniemi et les futurs hauts choix de 2019 et 2020, le Canadien pourrait en théorie compter sur pas moins de 5 choix top 10 entre 2013 et 2020. Rajoutons que les autres choix de premières rondes de la dernière décennie se trouvant déjà en place, Danault (Chicago, 2011), Scherbak (2014), Juulsen (2015) et surtout Poehling (2017) sont ou devraient devenir d’assez bons joueurs et vous auriez là des bases assez solides.

Pour moi, c’est ça le plan, le portrait général, le big picture du Canadien : Horizon 2020.

Mettre en place et faire grandir ensemble un noyau de jeunes au potentiel au dessus de la moyenne. Et, qui sait, avec un peu de chance, l’équipe pourra peut-être même compter sur un talent générationnel (ou deux!) en Hughes et Lafrenière.

 

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Le Canadien DOIT à tout le moins se donner des chances légitimes de repêcher ces deux joueurs.

Avez-vous une meilleure idée dans la situation actuelle du club?

Reste à espérer que Bergevin, ou peu importe qui sera en poste – la patience des partisans pourrait s’effriter assez rapidement  dans son cas – ne déroge pas trop de ce plan, ne vienne pas obstruer cet horizon avec des constructions en placoplâtre.

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