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Espoirs du CH à la Coupe Memorial : Remise des bulletins!

Les partisans du Canadien étaient gâtés cette année à la Coupe Memorial. Pas moins de quatre espoirs de l’organisation – et non les moindres – ont foulé la glace du Bionest de Shawinigan lors des derniers jours dans le but de rafler les grands honneurs.

Au bout du compte, tard hier soir, se sont les Cataractes du capitaine Michaël Bournival et du nouveau venu, Morgan Ellis, qui ont célébré au centre de la glace.

Pas chaudrons pour deux cennes, Bournival et les
Cataractes ont fait la « loi » hier à Shawinigan.

Jarred Tinordi et les Knights ont quant à eux livré une très belle bataille et avec un peu de chance ils auraient très bien pu gagner ce match. Mais le gardien des Cats, le jeune Gabriel Girard, en a décidé autrement. Quel match il a livré celui-là!

Quant à Nathan Beaulieu, en théorie le meilleur des quatre, lui et ses Sea Dogs, favoris du tournoi et champions défendant, sont rentrés bredouilles, bien tranquillement, au bercail. On n’a jamais vraiment senti une urgence du côté des Sea Dogs lors de ce tournoi, malgré de beaux élans de Beaulieu et de quelques joueurs ici et là. C’était pas mal individualiste leur affaire…

Avant que tout ce beau monde se retrouve à Hamilton l’an prochain, allons-y donc sans plus tarder de quelques réflexions et d’un petit bulletin sur ces quatre espoirs de la Flanelle présents au gros tournoi. On a jugé les joueurs à partir de ce que l’on peut raisonnablement s’attendre d’eux.

Michael Bournival
C’est notre premier de classe. Il a bien joué à tous les matchs et a terminé le tournoi avec 7 points en 6 matchs, dont 3 buts. Après avoir connu des séries frustrantes, il s’est bien recentré et a tout donné à la Coupe Memorial. Sa passe sur le but décisif de Zlobin (un joueur non repêché qui a terminé au 2e rang des marqueurs du tournoi) était de toute beauté.

Bournival est rapide, possède un bon sens du jeu et il est aussi très intense et responsable dans tout ce qu’il fait. Il ne se traîne jamais les pieds et ne recule pas dans les coins de patinoire. Il n’a toutefois pas les meilleures mains, mais son positionnement et son éthique de travail irréprochable lui permettent de récolter sa part de buts et de points. Style, physique et qualités similaires à Louis Leblanc, moins bon marqueur, meilleur patineur.

Dans un uniforme montréalais près de chez vous régulièrement d’ici deux ans. En attendant, il sera un joueur clé à Hamilton dès septembre prochain. Note finale : A

Morgan Ellis
Quand Trevor Timmins a repêché Morgan Ellis en 4e ronde en 2010, presque personne ne le connaissait. Au mieux, on se réjouissait du fait qu’il évoluait dans la LHJMQ. Puis, on s’est mis à le suivre un peu plus et on a tous remarqué sa progression cette saison puis son explosion offensive inattendue suite à son transfert à Shawinigan. Ellis ne s’est pas retrouvé sur l’équipe d’étoile du tournoi, mais il a sans doute mérité quelques votes.

Des recruteurs ont souligné sa maturité durant le tournoi, jugeant qu’il a l’heur d’un gars de 25 ans sur la glace. Ellis ne fait rien de mal sur la glace et fait à peu près tout bien en plus de posséder un physique déjà fort intéressant à ce stade-ci de son développement. À 6’2 et quelque 210 lbs, Ellis peut déjà jouer avec des hommes. On le sent toujours en contrôle et jamais intimidé.

Plusieurs ont souligné la force et la qualité de son lancer mais, personnellement, c’est plus son jeu d’ensemble qui m’a impressionné, les « petites choses » comme sa petite passe précise à Kabanov sur la mise en jeu qui a mené au premier but des siens hier soir. Rien de compliqué, une bonne vision, un bon timing et puis voilà. Pareil pour son jeu en défensive, il ne force pas le jeu inutilement. Du moins, pour ce que j’ai vu de lui.

Bref, si on veut faire une comparaison sortie du champ gauche, il a un petit côté Kevin Bieksa dans son jeu qui est loin de me déplaire. Et quand on sait que le Canadien n’est pas vraiment très bien servi en frais de défenseurs droitiers passé P.K. Subban, les perspectives d’avenir d’Ellis à Montréal sont passées de bonnes à excellentes au cours des deux dernières saisons.

Une année à Hamilton, peut-être une et demie maximum avant qu’on ne le voit au Centre Bell. Note finale : A

Jarred Tinordi
On l’a vu jouer beaucoup moins que les autres espoirs du CH, mais c’est un peu normal, il n’a joué que 4 parties lors du tournoi. Tinordi s’est attiré des éloges tout du long, si bien qu’il s’est retrouvé sur l’équipe d’étoiles à la ligne bleue en compagnie de l’excellent Brandon Gormley.

Il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’offensive de la part de Tinordi (0 point en 4 matchs) mais son jeu en défensive demeure très efficace dans l’ensemble, même si il a paru maladroit à quelques reprises hier contre Shawinigan. Il a joué, somme toute, un tournoi à la hauteur des attentes sans toutefois les excéder.

Tinordi a grandi et a pris un peu de poids depuis son repêchage : il mesure maintenant 6’7 et fait oscillé la balance à 218 livres. Lorsqu’il sera plus coordonné et habitué à son imposant physique et qu’il y ajoutera une vingtaine de livres de muscles, le Canadien pourra se féliciter d’en avoir fait l’acquisition. Se déplçant avec une assez belle aisance malgré tout, il a le potentiel pour devenir un excellent défenseur défensif, lui qui a mené la OHL dans les plus et les moins cette saison.

D’ici là, le jeune Tinordi a encore passablement de croûtes à manger. Je ne dis pas qu’il ne jouera pas à Montréal lors des deux prochaines années, mais il demeure un projet à long terme. Surtout si l’on pense qu’avec sa stature et son style, il n’atteindra pas son plein potentiel avant la mi, voire la fin vingtaine. Note finale : A-

Nathan Beaulieu
Son tournoi a vraiment été à l’image des Sea Dogs, quelques beaux flashs, mais beaucoup de nonchalance et d’indiscipline. Au bout du compte Beaulieu et les Sea Dogs ont déçu.

Le jeune Beaulieu est à son meilleur lorsqu’il est en possession de rondelle en sortie de zone et en zone centrale. Mais c’est aussi dans cette phase de jeu qu’il lui arrive de commettre d’énormes bévues, comme ce fut le cas sur le revirement menant au but qui a finalement permis au Cataractes clouer le cercueil des Sea Dogs dans la dernière minute de jeu de la demi-finale. Beaulieu a terminé la rencontre à – 4.  Pas chaud pour le mois de mai, ça…

Bon, il a aussi cumulé 4 passes en 4 matchs, pas vilain pour la moyenne des ours, mais souvent on le voit trop vouloir en faire en prenant des risques inutiles. Il se met lui-même dans le trouble alors que le jeu simple s’offre à lui. Et on ne parlera pas des pénalités complètement stupides qu’il peut prendre à l’occasion.

Un petit manque de vision du jeu? De maturité? De fiabilité? Un jugement douteux? Ça explique sûrement en grande partie pourquoi il était encore disponible au 18e rang l’an dernier et pourquoi il a peu joué avec Équipe Canada dans le temps des Fêtes.

À 6’3, 191 lbs, athlète naturel doté, entre autres, d’un coup de patin exceptionnellement fluide (qui rappelle vraiment celui de Scott Niedermayer), Beaulieu est voué à un bel avenir. Il a le potentiel d’être un top 2, d’être une espèce de Jack Johnson.

Malgré qu’on le décrive comme un fier compétiteur, sa progression pourrait nécessiter une couple de coups de pieds au derrière, car il est aussi le genre à pouvoir devenir son pire ennemi. Note finale : B-

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