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Des recruteurs en mauvaise posture à cause de la COVID-19

Les recruteurs de la LNH sont présentement dans une crise sans précédent. Du jamais vu. Avec les ligues de hockey junior, universitaires et le Championnat du monde des moins de 18 ans annulés, comment est-ce que les recruteurs peuvent faire leur travail en vue du repêchage? Dans un article de Radio-Canada Sports qui vient de la plume d’Alexandre Gascon, trois recruteurs sont venus répondre à des questions tout en gardant leur anonymat, pour des raisons évidentes.

Un premier recruteur leur a répondu :

« C’est fini, la LNH ».

Un autre recruteur de l’Ouest leur a dit :

« La clé est sous la porte et on se reverra au mois de septembre. Le 15 mai, c’est demain. Disons qu’on commence à descendre la courbe [du coronavirus] après le 15 mai. On va dire quoi ? : « Ok tout le monde, repêchage à Montréal, partout, les Européens, venez-vous en ». Ben voyons, c’est fini.

Pour plusieurs, leurs vies sont présentement bousculées. Normalement, leur travail consiste à beaucoup de déplacements à l’extérieur dans le but d’aller faire du repérage, mais cela est impossible présentement à cause de la COVID-19. Pour l’instant, les directives ne semblent pas très claires pour ces recruteurs.

« On n’a pas eu de directives plus approfondies depuis la suspension de la saison », a mentionné un recruteur d’une des formations de l’Ouest.

Pour eux, il est déjà difficile d’évaluer le potentiel des joueurs en regardant des matchs sur la passerelle d’un aréna. Imaginez-vous maintenant comment c’est compliqué devant un ordinateur. Normalement, les recruteurs ont plusieurs dirigeants, joueurs et agents à rencontrer, mais cela vient rendre leur travail extrêmement difficile. Un vrai casse-tête. Pour cette année, les rencontres se feront par téléphone.

Ce qui est positif dans tout ça, c’est que la majorité du travail est fait. Au mois de mars, la majeure partie des clubs est avancée sur leurs listes en vue du repêchage. Par contre, un joueur qui a joué une demi-saison vaut-il la même chose qu’un joueur qui a complété une saison en entier avec des séries éliminatoires? Clairement pas. Cela vient rendre la tâche encore plus ardue pour ces recruteurs.

« La performance en série peut certainement modifier le classement d’un joueur. Habituellement, c’est pour le mieux, pour un joueur ou deux. C’est très rare qu’un gars que tu aimes bien, bien placé sur ta liste, baisse beaucoup dans les séries », a dit un des recruteurs.

Pour ces trois recruteurs, ils semblent affirmer qu’un joueur ayant fait une bonne saison ne baisse pas son régime en série, c’est-à-dire que son rang ne sera probablement pas affecté. Par contre, pour un joueur qui a connu une saison plus difficile et qui n’a pas de séries éliminatoires pour se relancer en vue du repêchage… Je vous laisse deviner la suite.

Le meilleur exemple : Jesperi Kotkaniemi au Championnat mondial des moins de 18 ans, où il a augmenté son rang pour le repêchage grâce à ses performances au sein de l’équipe finlandaise.

Si cette crise était survenue auparavant, cela aurait été très difficile d’établir des choix cohérents, mais au mois de mars, les recruteurs savent, pour la plupart, quels joueurs sélectionner.

« Pour la majorité des équipes, les rencontres des joueurs, c’est tout déjà fait. Avec la LHJMQ, il y a comme une règle non-écrite, tu n’essaies pas de rencontrer les gars après le 1er mars, tu les laisses se concentrer pour les séries. Pas mal sûr que tout le monde a déjà fait ça », a ajouté un autre recruteur.

Somme toute, les recruteurs sont placés, cette saison, dans une situation exceptionnelle. Les difficultés sont présentes, mais ils ont tout de même un repêchage à faire, malgré les circonstances.

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