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Défenseurs des Bulldogs : Morgan Ellis est-il celui qui percera en premier?

À la fin du mois dernier, je vous avais fait part de mes premières impressions sur les attaquants des Bulldogs. C’est aujourd’hui au tour des défenseurs. Rien de bien édifiant jusqu’ici et la patience sera de mise.

On notera que l’évaluation de ceux-ci a été assez difficile à faire. Il y a eu des blessés. Il y a beaucoup de recrues présentant du jeu inégal et il y a eu peu de support offensif des attaquants pour les faire mieux paraître au chapitre des statistiques.

Mais rendu à la fin novembre, après 16 matchs, on est tout de même en mesure de dire ce qui va et ce qui ne vas pas avec chacun des membres de la brigade défensive des Bulldogs.

Frédéric St-Denis
: Il a été le meilleur défenseur des Bulldogs jusqu’ici. Très bon en début de saison, son jeu a cependant pâli lorsque le pairage difficile avec le jeune et inefficace Nathan Beaulieu a fini par lui nuire.

Patineur montrant une belle mobilité et une belle stabilité, St-Denis possède des qualités offensives, mais c’est son positionnement et son jeu sûr en défensive qui demeureront son pain et son beurre s’il veut s’établir dans la LNH.

Il est présentement un bon vétéran de la AHL et une police d’assurance pour le Canadien. Mais le potentiel plus grand de plusieurs jeunes de l’organisation risque de lui causer bien des ennuis s’il aspire à s’installer pendant longtemps dans le top 6 montréalais. Presque rendu à 27 ans, St-Denis, n’est plus vraiment un « espoir » et le plus tôt sera le mieux dans son cas, s’il veut se faire un nom dans la LNH. Chaque jour de lock-out l’éloigne de son rêve, lui…

Morgan Ellis remportera-t-il le derby entamé avec Tinordi et Beaulieu?
Source : 25stanley.com


Morgan Ellis : Il a manqué les trois premiers matchs de la saison, mais il a montré une belle maturité et une certaine progression dans son jeu depuis son arrivée. Physiquement parlant, à 6’1, 202 lbs, Ellis est avec Greg Pateryn (22 ans, 6’2, 219 lbs) le plus mûr des espoirs du CH évoluant en défense à Hamilton.

Belle mobilité, belle stabilité, potentiel défensif et offensif intéressant, bon lancer, robuste, intelligent, bon caractère, on peut penser qu’Ellis pourrait devenir un défenseur dominant dans la AHL dès l’an prochain et devenir un défenseur très polyvalent dans la LNH d’ici quelques années. Je dirais même qu’il est présentement, avec St-Denis, le seul à qui je donnerais quelques matchs à Montréal dès cette saison, si l’occasion se présentait. En attendant, il peut encore parfaire son jeu défensif, mais les morceaux ne sont pas si loin d’être tout en place dans son cas. On voit une belle solidité générale dans son cas… Un peu à la Josh Gorges.


Greg Pateryn
: Efficace avant sa fracture du coude qui le tiendra à l’écart du jeu pendant encore un bon bout de temps, Pateryn est ce choix de 5e ronde obtenu dans l’échange de Grabovski il y a de cela quelques années. Il était un des bons défenseurs défensifs de la NCAA l’an dernier et faisait la paire avec un autre espoir du Canadien, le très mobile Mac Bennett. Il semble avoir ce qu’il faut de mobilité, de robustesse et de sens du jeu pour atteindre la LNH un jour dans un rôle de 6e défenseur au style « shutdown ». Dommage qu’il se soit blessé, il semblait s’être assez bien acclimaté à la AHL.

Brendon Nash : Sa saison ratée l’an dernier, à cause d’une blessure à l’épaule, lui a fait subir un important retard dans son développement et une chute importante dans la hiérarchie des arrières de l’organisation. Sans être mauvais, on le sent assez timide dans son jeu et avec tout le temps de glace que l’on doit donner à Beaulieu, Ellis et Tinordi, Nash paye un peu la note cette saison.

Un défenseur assez mobile avec un certain flair offensif lorsqu’il et à son meilleur, Nash doit cependant jouer à l’intérieur de ses limites pour être efficace. S’il revient au niveau qu’il était il y a deux ans, il aura réussi son retour, mais est-ce que ce sera suffisant pour aspirer au niveau supérieur? À 25 ans, le temps va commencer à jouer contre lui. Un genre de Brett Clark qui n’a pas encore éclos et pour qui il risque d’être trop tard, malheureusement!

Antoine Corbin : Il n’est pas le joueur avec le meilleur sens du jeu, pas le patineur le plus agile, ni le plus robuste, mais Corbin fait une chose de mieux que n’importe qui dans toute l’organisation du Canadien : son lancer est capable de briser des chevilles. Corbin a vraiment une technique de lancer exemplaire et sa motion n’est pas trop longue, ce qui lui permet de réussir assez facilement des tirs sur réception sur le filet en avantage numérique. 

Le jeu de puissance de Dogs ayant été pathétique jusqu’ici, Lefebvre devrait donner une plus grosse chance à Corbin de se développer dans le rôle de gunner et laisser à Beaulieu le soin de lui mettra la table. Je n’ai pas détesté ce que j’ai vu de ces deux joueurs au point d’appui, on devrait les laisser établir une chimie entre eux. On notera que Corbin a été le coup de coeur de Patrice Brisebois au camps des Bulldogs et qu’il en a un peu fait son projet. À 20 ans seulement, 6’3, 206 lbs, un boulet à la Souray, pourquoi pas? 

Jarred Tinordi : On lui donne énormément de glace et si certains soirs Tinordi s’en tire assez bien, d’autres soirs il peut connaître d’importantes ratées. Tinordi a un coup de patin fort intéressant pour un joueur de 6’6. Mais si cela lui permet à l’occasion de sortir la rondelle de sa zone par lui-même, son maniement de rondelle, sa vision du jeu et la qualité de ses passes lui jouent souvent des tours en cours de chemin.

À 20 ans, et encore en train de remplir son imposante charpente, Tinordi fera comme bien d’autres joueurs dans son style et prendra encore plusieurs saisons avant d’atteindre sa pleine maturité physique et maximiser son potentiel. Sans les comparer, c’est ce qui s’est produit avec d’autres géants : Chara, Gill et Pronger. On ne verra pas le meilleur de Tinordi avant 27-28 ans, peut-être même plus, quand on y pense.

D’ici là, il pourrait tout de même se rendre fort utile en devenant progressivement de plus en plus efficace, notamment à cause de ses qualités naturelles de leader et de sa force physique. Mais pour l’instant, son synchronisme n’est pas du tout à point en possession de la rondelle et il fait un peu trop penser à Ryan O’Byrne, ou Bambi – c’est selon –  par sa maladresse. Soyons patients avec Tinordi, OK?

Nathan Beaulieu : Capable du meilleur comme du pire, on a plus souvent vu le pire jusqu’ici.

De loin le plus talentueux des défenseurs des Bulldogs, Beaulieu peut transporter la rondelle d’un bout à l’autre de la patinoire grâce à un coup de patin d’une fluidité remarquable. Il peut aussi y aller de passes lumineuses ou encore se démarquer en zone neutre ou en zone offensive.

Mais on dirait qu’il a été habitué à ne pas avoir à trop se forcer à St. John au cours des trois dernières saisons. Autant offensivement que défensivement, il a trop souvent montré un mélange de nonchalance, de manque de concentration et d’intensité jusqu’ici avec Hamilton. Il réalise peut-être que la marche est beaucoup plus haute qu’il ne l’avait pensé entre la LHJMQ et la AHL. Résultat après 16 petits matchs: Il n’a pas su être régulier, efficace et productif en montrant entre autres des statistiques miséreuses avec seulement 2 passes et un différentiel de -5.

Mais comme pour tous les joueurs de talent qui connaissent des ratées, il n’y a pas de mystère. Pour pouvoir reproduire ce qu’il faisait au niveau junior, il doit redoubler de concentration et d’ardeur au travail. Parce que lorsque Beaulieu ajoutera un peu de muscle et refera régulièrement chez les pros ce qu’’l était capable de faire avec les Sea Dogs, le Canadien pourrait avoir repêché un sapré bon défenseur et, à son âge, on a raison de garder confiance. Certains soirs, on sent que ça pourrait débloquer. Son plus grand ennemi, c’est lui même!

Les trois matchs qui ont suivi son séjour sur la passerelle sont encourageants. À 20 ans dans quelques jours, la chose la plus importante pour lui est de saisir les messages que lui envoie son coach et, par la suite, répondre sur la glace dès les matchs qui suivent en montrant une progression. Tout ce qu’a voulu lui dire Lefebvre au fond c’est : « Montre-le moi que t’es bon et commence à jouer comme t’es capable. »

Sans les comparer au niveau du talent et du caractère, dans les dernières années, on a aussi vu un certain P.K. Subban répondre de très belle façon à Hamilton et à Montréal suite à des petites soirées en solitaire sur la passerelle…

À la fois nonchalant et, confiant et orgueilleux de nature, c’est exactement le genre de petits messages qui domptent et allument la flamme chez ces joueurs dits un peu « wild ».

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