betgrw

CH : Le cercle vertueux du bonheur

Je ne suis pas mort!

Même si j’écris moins souvent pour toutes sortes de bonnes raisons, je ne manque pas grand-chose des activités du CH, de la LNH et même de la LCHF (pour ceux qui me connaissent!).

D’ailleurs, après une petite visite au Centre Bell contre les Wings la semaine dernière (sur le bras du beau-père), le lendemain je suis allé voir les Canadiennes de Montréal et leur nouvelle joueuse vedette, Marie-Philip Poulin, celle qui fait gagner le Canada aux Olympiques.

Dominante, la madame.

On va s’en reparler. Il y a pas mal de nouveau depuis la fameuse entente de partenariat tant attendue avec le Canadien. Plein de choses intéressantes qui s’en viennent, paroles de Meg Hewings, la DG – maintenant rémunérée à temps plein – de la formation montréalaise…

Mais, pour l’instant, on ne peut passer sous silence la troupe de Michel Therrien et son début de saison à tout casser.

Allons-y donc sans plus tarder!

Les Tout-puissants Glorieux
Le bonheur règne à Montréal en ce bel automne. Le Canadien gagne, gagne et gagne encore. Les gens commencent à chanter un peu plus fort au Centre Bell la fameuse chanson « Le But » de Loco Locass : « On veut gagner on veut gagner, ON VEUT GAGNER!!! »

Si ces dernières années le Canadien « a mis le pied dans la porte de la fenêtre » (permettez-moi le néo-perronisme!), celle-ci semble maintenant s’ouvrir toute grande.

Tous les espoirs sont permis en cet historique début de saison.

Le Tricolore, qui s’est maintenu aux alentours du top 5 des équipes de la LNH depuis le retour du dernier lock-out en termes de points au classement général, semble maintenant prêt à s’établir parmi les favoris logiques pour remporter le trophée ultime.

Il fait partie des nouveaux « super- favoris », avec les Caps et le Lightning, alors que les Kings, les Sharks, les Rangers, et même les Ducks semblent déjà avoir commencé leur fatidique déclin.

On va se garder une petite gène avant d’exclure les Hawks du portrait…

Puis, on va attendre un peu avant de placer les Jets, les Stars et les Predators parmi les aspirants légitimes mais ils ne sont peut-être pas si loin. Bel équilibre à Winnipeg, grosse force de frappe à Dallas, défensive du tonnerre à Nashville…

Mais voilà, le Canadien fait tout mieux que tout le monde en ce début de saison.

Avant les matchs du week-end, le Canadien avait accordé 7 buts en 7 matchs, soit sept de moins que Nashville et Vancouver, ex aequo au 2e rang parmi les équipes qui avait joué au moins 7 matchs!

Après les matchs du week-end?

Le CH affiche 35 buts pour, 12 buts contre. Presque du 3 pour 1. Un indécent différentiel de +23 après 9 matchs!

Aucune équipe n’est dans la même stratosphère.

Price y est pour beaucoup, mais Petry, le grand « agent stabilisateur » dont toute bonne défensive a besoin, a lui aussi sauvé sa part de buts en faisant avorter moult menaces depuis le début de la saison.

Quel ajout!

Du reste, le nouveau style de possession de rondelle incluant d’ingénieuses stratégies de sortie et d’entrée de zone, y est aussi pour beaucoup. La Canadien a plus souvent qu’autrement gagné sans équivoque.

Il faut aussi avoir une petite pensée pour Jean-Jacques Daigneault. Les modifications stratégiques à l’avantage numérique commencent à rapporter après seulement une poignée de pratiques avec le nouveau maître d’œuvre. Les Montréalais sont sans honte aucune installés au 8e rang de la LNH avec joli 22,9% d’efficacité. Ça aussi ça permet de gagner des matchs facilement…

Cercle vertueux du bonheur!
On revient souvent sur cette idée que tous sont « assis sur la bonne chaise » que « tout le monde connaît son rôle », que « chacun est responsable », etc.

Mais quelles sont les conséquences de cela?

Eh bien, ça fait en sorte que personne n’est placé dans une situation où il risque de régulièrement mal paraître. S’en suit un cercle vertueux : tout le monde se sent important, tout le monde est heureux, tout le monde produit, donc tout le monde se sent important, etc.

Desharnais paraît très bien sur le 3e trio aux côté de Fleischmann et Weise. Il joue constamment contre les deux dernières paires de défenseurs et rarement contre le premier trio. Il est le catalyseur de l’unité puis on le récompense sur le jeu de puissance.

Emelin ne peut que bien paraître aux côtés de Petry.

Même chose pour Markov à gauche de Subban.

Dans les deux cas, le meilleur allège la tâche de l’autre et lui permet de souffler un peu.

Même que Petry, encore lui, soulage Markov de quelques minutes en avantage numérique par-ci par-là. Ça ne fera pas de tort rendu au mois d’avril…

La situation de Galchenyuk, qu’on a finalement placé au centre à sa quatrième année est également fort intéressante. Au centre, oui, mais du DEUXIÈME trio. Donc pas avec toute la pression et les responsabilités du pivot du premier trio, dont celle d’alimenter Pacioretty, mais celles beaucoup plus confortables, pour le moment, d’assurer le support offensif de la deuxième unité. Plus de responsabilités qu’avant, mais en même temps, pas trop de responsabilités. Une plus grosse bouchée, pas une trop grosse bouchée pour Galchenyuk.

Lars Eller aussi se voit confier un nouveau rôle, qui lui sied probablement mieux : faire la sale besogne sur ce même deuxième trio. Mais étant donné que Semin et Galchenyuk sont avant tout des passeurs, Eller récoltera sa grande part de chances de marquer de catégorie « Canada de fantaisie » (merci à M-A Godin pour celle-là!). Son but contre les Leafs, justement…

La responsabilité est aussi une affaire collective. Que dire de ce 4e trio ultra-rapide et fatiguant qui passe plus de temps dans le territoire adverse que dans sa propre zone? En jouant 10-12 minutes par match, ils permettent aux meilleurs éléments de jouer avec des jambes fraîches jusqu’à la fin du match.

Puis, il y a tous ces jeunes, Hudon, Andrighetto et cie, qui peuvent se développer à leur rythme dans la AHL, sans qu’ils viennent malgré eux chambouler l’équilibre et la chimie au sein du grand club. À St. John’s  aussi les rôles et les objectifs semblent bien définis. Dans leur cas, on peut penser que c’est l’organisation, qui agit en«  adulte responsable » de leur développement.

Il faut enfin féliciter Michel Therrien pour avoir déterminé des rôles on ne peut plus clairs avant le premier match de la saison. De cette manière, au lieu d’une trop grande compétitivité à l’interne, où chacun est sujet à perdre son poste à la moindre défaillance, où plusieurs regardent constamment par-dessus leur épaule, on obtient des joueurs responsabilisés et heureux.

N’est-ce pas là tout le défi d’un coach dans la LNH, où de n’importe quel dirigeant : maintenir les troupiers dans le cercle vertueux du bonheur? Pour cela, il ne faut jamais être trop confortable, ni trop inconfortable, toujours un peu sur le qui-vive, mais pas trop…

Oui, DLC, dommage que Zack Kassian ait manqué ce bateau-là, car la mer est belle…

29 février 2016…
On ne veut pas regarder trop loin devant mais… Ohhhhhh, qu’il sera intéressant de suivre Marc Bergevin si son club demeure en très enviable position d’ici la date limite des transactions, le 29 février.

Ça aussi, on s’en reparle. Le grand architecte, celui qui a le plus de responsabilité, c’est lui.

PLUS DE NOUVELLES