Un GROS été dans la vie de Marc Bergevin, n’est-ce pas?
Inspiré d’un récent texte de Costard, je vous propose à mon tour ce que je ferais si j’étais dans les souliers du nouveau DG montréalais, du moins quel serait mon plan pour cet été et les prochaines années.
Monsieur Bergevin, à vous!
Je suis Marc Bergevin, je suis le nouveau DG du Canadien de Montréal. J’ai un contrat de 5 ans en poche. Mais étant donné qu’il me reste probablement encore une vingtaine d’années à donner à ce sport dans de hautes fonctions et que je viens de Montréal, eh bien, j’aimerais bien rester ici plus de 5 ans!
Coucou, c’est moi!
Bref, je ne suis pas pressé et je ne paniquerai pas. L’équipe qui vient de m’embaucher vient de terminer dernière de sa conférence. On ne peut s’attendre à ce que mon équipe soit aspirante à la Coupe Stanley dans un avenir immédiat. J’ai du temps. On m’a embauché pour réorganiser l’équipe. On m’a embauché pour mes idées nouvelles. Je vais prendre le temps qu’il faut pour rétablir les bases de l’équipe.
Je vise donc une progression à long terme qui passera d’abord par le repêchage et le développement des jeunes. Voilà ma philosophie.
Je vous expose ma vision de l’équipe, l’importance que j’accorde au repêchage, ce que je pense du marché des joueurs autonomes et… du conflit étudiant. Mais non, c’est une joke! Haha!
D’abord, je suis en train d’établir la philosophie que doit adopter l’équipe lors des 5 prochaines années (au minimum). Avec l’embauche de Dudley et Mellanby, mes « cerveaux hockey » sont maintenant réunis. Je peux déjà commencer à discuter et jeter les bases de mon plan.
Ensuite, on est sur le point de dévoiler notre coach. Il me faut trouver la personne qui sera à l’aise avec notre plan, celle qui fera progresser l’équipe et qui nous aidera à la remettre sur les rails. Ça me prend un gars qui a le tour avec les jeunes. J’haïs pas Therrien là-dessus. Roy non plus.
Mais, sérieusement, il ne faut pas virer fou avec ces histoires de coach. Ce n’est pas le coach qui fera une si grosse différence dans les 2-3 prochaines années, ce sont les décisions au 7e étage. C’est moi et ma gang. Dans 4-5 ans, quand on sera de retour parmi les contenders, on s’en reparlera.
J’estime que le noyau que nous avons présentement n’est pas assez fort pour rivaliser avec les meilleurs. Il me manque de talent et de robustesse. Il me manque encore plusieurs espoirs de premier plan.
Qui vois-je dans mes meilleurs espoirs et mes meilleurs jeunes?
Price, Subban, Pacioretty sont dans mon top 3. Ils sont capable d’être dominants à leur position respective. Mais je n’ai pas de jeune joueur de centre de premier plan.
Est-ce que je peux considérer Desharnais comme ce joueur de centre et penser que j’ai un solide top 4 de joueurs de moins de 25 ans? Je ne le sais pas encore. Pour l’instant, Desharnais est un premier centre offensif par défaut qui peut faire une soixantaine de points avec mes deux meilleurs ailiers. La prochaine année m’en dira très long sur son potentiel optimal. Je veux encore l’évaluer, mais je pourrais aussi lui offrir une belle petite prolongation de contrat pendant l’été avant qu’il ne me coûte trop cher…
Qui sont les autres bons jeunes de l’organisation?
Leblanc et Eller sont déjà là. Ce sont deux choix de première ronde avec un certain potentiel offensif et de belles qualités défensives.
Je n’haïrais pas voir ce que peut me donner Leblanc au centre. Il est droitier – ça commence bien – et il a toujours joué à cette position. Il a un meilleur sens du jeu qu’Eller. Donnez-lui quelques livres en plus, on pourrait avoir fait une belle trouvaille si on est patient. Le gars a fait l’équipe à 21 ans, à sa première année chez les pros et n’a pas mal paru…
Si je pouvais lui trouver une chaise, celui-là!
Photo : Bernard Brault, La Presse
Je doute encore du potentiel d’Eller au centre, mais il n’a encore rien montré de convaincant à l’aile. J’ai de la misère à l’évaluer celui-là. Peut-être qu’un nouveau coach pourrait lui donner toute la confiance dont il a besoin pour briller. Le gars a des mains et un coup de patins au-dessus de la moyenne. L’éthique de travail est bonne. Je ne l’échange pas car on a probablement encore rien vu de ce qu’il peut donner. Patience encore ici. Je dois absolument lui trouver une chaise. S’il n’est pas capable de s’asseoir dessus, on réévaluera.
Ensuite, j’ai des gars comme Emelin, Diaz, Weber et St-Denis qui sont eux aussi déjà là. Du lot, seul Emelin a le profil pour devenir un défenseur dominant. Les trois autres? Je devrai en sacrifier un : Weber. Redondant dans mon line-up. Diaz est plus fiable.
St-Denis, lui? C’est mon 6e-7e défenseur parfait pour les prochaines années.
Et qu’en est-il des bons espoirs qui ne sont pas encore avec l’équipe?
J’ai bien aimé ce que j’ai vu à la Coupe Memorial. Je pense que quatre de mes cinq meilleurs y étaient!
À moins d’une surprise majeure, seul Gallagher a une vraie chance de commencer l’année à Montréal l’an prochain. Et c’est en grande partie parce que j’ai énormément de trous à combler!
Mais j’ai hâte de voir comment mes « nouveaux » bons jeunes vont se comporter chez les pros à Hamilton. Qui va s’affirmer par son talent et son leadership? Ils vont jouer gros à Hamilton, mais en même temps rien ne presse. Cela dit, avec les blessures et peut-être des échanges des petits check up à Montréal en cours de saison ne sont pas exclus s’ils performent bien. Ça fait aussi partie du développement.
Donc, ça me fait un noyau de jeunes composé de Price, Subban, Pacioretty, Desharnais, Leblanc, Gallagher, Eller, Emelin, Beaulieu, Tinordi, Ellis et Bournival.
Ce n’est pas mauvais comme noyau de jeunes, mais ça me fait seulement 12 joueurs clés qui sont susceptibles d’être matures et de peaker en même temps dans 4-5 ans. Et si ça va pas si pire en défensive, ça va très mal en offensive. Il m’en manque quatre pour compléter mon top 9. On parle de quatre gars qui devront éventuellement être meilleurs que Plekanec, Cole, Gionta et Bourque!
Où est donc la clé?
Au repêchage. J’ai 7 choix dans les deux premières rondes lors des deux prochaines années!
Si je frappe pour .500 avec ces sept choix, où je viserai particulièrement de bons attaquants, je serai très bien parti.
Que faire avec les vétérans?
Ce n’est pas compliqué, il faudra probablement tous les échanger en temps et lieu.
Plekanec, Cole, Bourque, Markov, Gionta et Kaberle auront tous passé leur prime d’ici 2-3 ans, en fait la majorité l’ont déjà passé.
À quoi me serviront-ils dans 3-4 ans quand je voudrai laisser le plancher à mes jeunes?
Il reste deux ans de contrat à Gionta, Kaberle et Markov. Vais-je les resigner? Non, à moins que Markov retrouve une deuxième jeunesse, ce dont je doute énormément.
Il reste quatre ans à Plekanec et Bourque. Trois à Cole.
Plekanec et Cole sont de bons vétérans et on a toujours besoin de ce genre de vétérans qui servent de modèle. Ils seront quand même encore bons quand mes jeunes vont arriver à maturité dans 3-4 ans. Mais si d’autres DG s’intéressent à eux et qu’on inclut de solides espoirs ou des choix de premières rondes dans des pourparlers, on va réévaluer à ce moment-là!
Quant à Bourque, on l’a échangé en 2008 lorsque j’étais à Chicago pour un choix de 2e ronde. Je ne suis pas son fan #1, mais j’ai besoin de lui sur mon 2e ou 3e trio pour l’instant. J’aimerais bien qu’il se replace, mais encore ici si le téléphone sonne, je le laisserai partir pour pas grand-chose.
Je me laisse aussi une grosse porte ouverte dans le cas de Plekanec, surtout si je mets la main sur un joueur de centre de premier plan, style Galchenyuk, au prochain repêchage.
Je suis conscient que le Canadien n’a jamais rien gagné avec Koivu et Plekanec dans les rôles de premiers centres et je suis également conscient qu’avec Desharnais je demeure minuscule dans ces deux mêmes rôles. Cette situation ne doit pas être éternelle à Montréal. Il faudra éventuellement y remédier et comme je ne pense pas vouloir payer mon troisième centre 5 millions par année…
Pour ce qui est de Gionta et Kaberle, je leur souhaite un bon été de remise en forme, je veux les voir performer la saison prochaine dans le but très clair de les échanger en cours de route. Je ne peux tout simplement pas me permettre de dépenser ce genre d’argent sur des vétérans de deuxième ordre, surtout que je ne tiens pas à faire les séries à tout prix l’an prochain. S’ils se replacent cette saison, ils auront une certaine valeur cet hiver… Just watch me!
Moen, joueur autonome le 1er juillet? S’il accepte moins d’argent, et ne demande pas de clause de non-échange trop restrictive, peut-être… Mais je n’ai pas vraiment de plan pour lui. Pas de Coupe Stanley en vue. J’aimerais éventuellement laisser la chance à Schultz et Geoffrion. De toute façon, il voudra voir ce qu’on lui offre ailleurs le 1er juillet.
Gomez? Ne m’en parlez même pas. Son chien est mort à Montréal. Je n’aurai aucun mal à avoir la permission de Geoff pour l’envoyer en Suisse ou dans la AHL (Gomez décidera ce qu’il préfère, pas de femme, ni d’enfants…).
Récapitulons
Bref, ma philosophie est basée sur les joueurs que j’ai à ma disposition en ce moment et ce que je peux envisager d’ici 5 ans.
J’ai de très bons morceaux, mais je constate qu’il me manque plusieurs bons jeunes attaquants avec de gros gabarits pour pouvoir redevenir une équipe de tête dans un proche avenir.
Mes vétérans, déjà moyens, vieillissent et ne me mèneront nulle part d’ici 5 ans.
Je compte déjà sur sept choix au repêchage dans les deux premières ronde en 2012 et 2013, voilà la solution. Merci Monsieur Gauthier! Au moins, il laisse cela d’intéressant en héritage à défaut de mieux…
Je serais donc presque fou de vouloir faire les séries à tout prix l’an prochain. Je veux que mon premier choix de 2013 soit dans le top 10, idéalement dans le top 5.
Nathan MacKinnon : Genre de gars qui change le portrait d’une équipe…
Je vois la saison prochaine comme une année charnière, une étape cruciale pour le futur de mon équipe. Je ne le dirai peut-être pas en public, mais je suis prêt à sacrifier une autre année (pas douze!) sans séries à Montréal. Le coup en vaut trop la chandelle. On l’a vu avec Chicago. Si je suis capable d’aller chercher un autre jeune attaquant d’impact, voire de concession, je serai en business pour longtemps. Et je pourrais bien frapper quelques coups de circuits en 2e ronde avec mon ami Trevor…
Bref, je ne tiens pas du tout à ce que ma progression au classement commence en 2012-2013. Je vise plutôt 2013-2014 pour cela. Qui sait, même Sidney Crosby pourrait être dans le décor l’été prochain! En attendant, je dois bien repêcher et dès le mois d’octobre je dois être patient avec mes jeunes, bien les développer et bien les évaluer. On doit donc les faire jouer. Certains à Montréal, d’autres à Hamilton.
Marché des joueurs autonomes…
Après avoir dit tout cela, je n’ai pas de temps à perdre avec des Jarret Stoll et des David Jones sur le marché des joueurs autonomes.
Je vais tenter ma chance du côté de Parise et de Suter, comme tout le monde, sait-on jamais. Ça accélérerait mon processus de deux ans si ça marchait. Joueurs étoiles. Mais, je ne me fais pas trop d’idées…
Je vais aussi lancer une perche du côté de Parenteau, par respect pour les partisans, parce j’ai de la place pour lui à long terme et parce qu’il est Québécois et que je compte sur la fibre identitaire dans ma philosophie de l’équipe.
Mais pour le reste… really? Ça ne vaut pas la peine d’en parler.
Si le toit coule, il coulera. C’est la toiture qu’il faut changer. On va prendre le temps de mettre ça en belle tôle neuve, ça va durer plus longtemps.
En attendant, ma formation partante en octobre (pour ce que ça vaut en juin!)
Pacioretty-Desharnais-Parenteau (Si Parenteau accepte 4,5 M$ et moins par année)
Gallagher-Plekanec-Cole (Mais le téléphone sera ouvert pour Pleky au repêchage!)
Bourque-Eller-Gionta (et pour Gionta aussi!)
Darche-Leblanc-White
Palushaj (année de la dernière chance)
Schultz (belle progression l’an passé)
Markov-Subban
Kaberle-Gorges
Emelin-St-Denis
Diaz (moins solide que St-Denis)