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Andrighetto a-t-il un avenir à Montréal?

Marc Bergevin fait maintenant face aux options d’un club tout juste en marge de l’élite. Un peu plus et on parlerait de la misère des riches.

Cela veut dire qu’il peut se permettre certains luxes. Des options s’offrent à lui.

Il nous en a déjà montré un exemple l’an dernier en n’hésitant pas à sacrifier Sebastian Collberg et un choix de 2e ronde pour mettre la main sur Thomas Vanek et un choix de 5e ronde.

On peut dire que la quantité et la qualité des joueurs repêchés par Trevor Timmins au fil des ans (un petit merci à Pierre Gautier pour 201 et 2013), ne nuisent pas. L’organisation est en santé. Tout n’est pas parfait, mais il y a de la profondeur à toutes les positions.

Puis, il faut aussi souligner que Bergevin a su réparer ses principales erreurs (Moen, Brière) par le biais de quelques brillantes transactions. Il s’est même débarrassé de l’énigmatique René Bourque. Bryan Allen n’a rien d’un Norris, mais au moins il ne sera plus là l’an prochain.

Ainsi, malgré le départ de 11 joueurs depuis l’an dernier, la Flanelle demeure parmi les clubs de tête pour une troisième saison consécutive.

Si bien qu’afin d’améliorer ses chances pour la Coupe Stanley pour cette année et/ou l’an prochain, tout indique que Bergevin pourrait une fois de plus être tenté de sacrifier un autre jeune joueur de l’organisation.

Il y a notamment quatre attaquants au format plutôt semblable – Hudon, Andrighetto, Reway et Lehkonen –qui ne pourront certes tous jouer en même temps à Montréal. C’est un logique assez reconnue.

Mais ce qui change encore plus la donne pour ces quatre petits joueurs qui aspirent tous au top 6, à tout le moins au top 9, c’est l’arrivée chez les pros de Sekac et celle de Jacob De La Rose, ainsi que le développement assez spectaculaire de McCarron et Scherbak chez les juniors.

Le gabarit moyen de ses quatre joueurs se situe environ à 6’3, 210 lbs, comparativement à 5’10, 180 lbs pour les quatre petits…

Si rien ne garantit encore que les quatre « gros » joueront tous avec le CH en même temps, leur potentiel n’est certainement pas à dédaigner. Les quatre gros peuvent grosso modo prétendre aspirer aux mêmes postes que les quatre petits, et ce à peu près en même temps. Et à talent à peu près égal, dans la LNH, le gros a généralement un avantage.

À ce compte, on peut déjà remarquer la force de Sekac le long des rampes et sa capacité à aller au filet. Dans un rôle plus défensif qui le destine probablement au 3e trio, De La Rose commence à prendre du galon dans la AHL.

Ça laisse donc Bergevin avec des options que lui procure un certain excédent.

Pas touche à Hudon ni Lehkonen?
Il y a quelques semaines Trevor Timmins dévoilait à son « ami » Mathias Brunet, que Lehkonen constituait présentement sa carte cachée parmi les espoirs de l’organisation. Bergevin respecte le travail Timmins et il serait assez surprenant qu’il décide de sacrifier Lekhonen à la Collberg. Au même âge, Lekhonen est largement en avance sur Collberg dans la même ligue en Suède.

Le style de jeu de Lehkonen se compare à celui de Gallagher, avec peut-être un peu plus de finesse et un peu moins de « papier sablé ». On aura encore la chance de le voir à l’œuvre pour le compte des Finlandais au prochain CJM.

Le fait que l’aile gauche n’est pas une position de force à moyen terme chez le Tricolore, donne aussi un peu plus de valeur au Finlandais au sein de l’organisation. On voudra certainement le voir à l’oeuvre en Amérique du Nord avant de se prononcer davantage sur son sujet et de faire des choix drastiques.

Quant à Hudon, son entrée chez les pros est rien de moins qu’exceptionnelle par rapport à ce qu’on a pu voir dans les 10-15 dernières années au sein du club-école du Canadien.

Même Tomas Plekanec, à qui Hudon est de plus en plus comparé depuis son transfert au centre, n’a pas connu des débuts aussi flamboyants dans la AHL.

Hudon a un sens du jeu quasi inégalé au sein de l’organisation et se départir d’un tel talent au critique poste de centre peut hanter une organisation pendant de nombreuses années.

En prenant pour acquis qu’aucun centre parmi Plekanec, Desharnais et Eller n’est intouchable ou compte sur un contrat à très long terme impossible à transiger, et qu’il est quasi impossible de mettre la main sur des joueurs de centre de qualité par voie de transaction, garder Hudon au sein de l’organisation devient une priorité.

Andighetto et Reway sur le marché?
L’avenir à Montréal semble cependant beaucoup moins assuré du côté de Reway et Andrighetto. Le talent leur sort tous deux par les oreilles, mais leur attitude est plus souvent remise en question et, on le sait, pour Bergevin comme pour Therrien, l’attitude compte pour beaucoup.

Reway a le petit avantage de jouer à l’aile gauche où rien est assuré passé Max Pacioretty dans le 3-4 prochaines années, mais disons que son contrat de deux ans avec le HC Sparta Praha n’a certainement pas enchanter l’organisation outre mesure. À cet égard, en toute logique, comme c’était le cas cet automne, Reway ne devrait pas être du prochain camp du CH…

Qui plus est, cet exil à l’Est, n’est pas de nature à faire augmenter sa valeur aux yeux des autres DG de la ligue, du moins à court terme. Mais qui sait, avec un talent aussi remarquable un recruteur est peut-être en amour avec lui à quelque part…

Disons qu’à moins d’une offre étonnante, si j’étais dans les souliers de Bergevin, j’attendrais encore dans le cas de Reway. J’attendrais son retour en Amérique, si bien sûr le joueur montre des signes qu’il veut y revenir, quitte à passer par la AHL. Sa valeur actuelle ne représente probablement pas son talent.

Ça nous laisse donc Andrighetto.

Malgré son petit caractère qui le rend parfois désagréable auprès de ses coéquipiers, le Suisse semble encore progresser à Hamilton cette saison.  Ghetto a un début de carrière professionnelle très semblable à celui de Tomas Tatar qui a été un joueur dominant pour Grand Rapids avant de faire le saut à Detroit.

Le seul problème pour Andrighetto à Montréal, c’est qu’il risque d’y avoir une congestion importante à l’aile droite, sa position naturelle. Sauf erreur Parenteau, Gallagher et Sekac, seront encore là l’an prochain. Ces deux derniers pourraient d’ailleurs être dans le décor encore longtemps. Puis, les choix de premières rondes – à qui on donnera toutes les chances, Scherbak et McCarron – risquent fort d’être dans les parages par la suite…

Mais à seulement 21 ans, avec un tel profil dans la AHL, un profil qui le destine à la LNH peut-être dès cette saison, il est à parier qu’Andrighetto  doit soulever pas mal d’intérêt chez les clubs qui se cherchent du talent et du dynamisme à l’attaque pour les années à venir.

Disons que c’est une préoccupation qui concerne beaucoup d’équipes dans une ligue où on court après le talent.

À mes yeux, à cause de sa fougue et de ses débuts professionnels réussis, la valeur d’Andrighetto est beaucoup plus grande que celle de Collberg l’an dernier.

Contrairement à ce dernier, si Bergevin est tenté de l’échanger, je serais très surpris que ce soit dans le cadre d’un quick fix à la Vanek. Il faudrait qu’on lui offre un joueur talentueux susceptible de demeurer avec le CH pendant un certain temps. À cet égard, Andrighetto pourrait très bien être inclus dans une transaction de type package deal.

En attendant, il représente un as dans la manche du DG du Canadien. Un petit oiseau rare qui pourrait ouvrir toutes grandes ses ailes à Montréal ou ailleurs. Ce sera à Bergevin de décider.

À suivre…

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