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Analyse des choix du CH | Coups de coeur de la 2e ronde

La 2e ronde revêtait un cachet particulier, aujourd’hui, puisque certains joueurs au potentiel intéressant ont glissé de façon surprenante. C’est un phénomène que l’on observe lors de chaque repêchage, mais il était plus prononcé cette année.

Plusieurs équipes ont eu l’opportunité de s’élancer pour le coup de circuit au lieu de s’en tenir à un joueur qui offrait de meilleures probabilités de jouer dans la LNH.

Jansen Harkins est un vol au 47e rang par Winnipeg (cette opinion n’est pas partagée, mais je maintiens ma position). Je l’avais personnellement classé dans le 2e tiers du 1er tour. On ne crache pas sur un monstre two-way costaud, muni de bonnes mains.

Chapeau bas à l’Avalanche du Colorado pour la sélection d’AJ Greer au 39e échelon. Certains croyaient qu’il patienterait jusqu’en 3e ronde, mais son potentiel est fascinant. Je vous parlais de lui comme la cible de choix du Canadien en 87e position. Son ascension hâtive dans la NCAA a faussé les données en sa défaveur.

Certains voient en lui le diamant brut de ce repêchage. Greer a commencé sa carrière universitaire prématurément. Habituellement,  les espoirs évoluent dans la USHL à leur année d’admissibilité avant de faire le saut dans la NCAA.  Il a souffert de cette ascension hâtive et a affiché de très faibles statistiques cette année avec la Boston University. Ne le rayez pas de l’équation pour autant puisqu’il a fait des débuts remarqués dans la USHL l’an dernier, enfilant 3 points en 2 matchs. S’il avait poursuivi son apprentissage dans cette ligue, qui sait si son apport ne se serait pas mesuré à celui de Brock Boeser ou Tomas Novak?

Greer est peut-être un rouleau compresseur sur patins, ses mains ne sont pas enduites de ciment et son tir est d’une vélocité surprenante. Le long des rampes, il se fraie un chemin en patinant à une vitesse très honnête par rapport à son gabarit.  Sans être dynamique, sa force brute lui permet de se rendre du point A au point B. Le natif de Joliette a des talents scellés qui ne demandent qu’à être libérés. LIEN

Jeremy Bracco pourrait donner des migraines à bien des équipes qui ont décidé de l’ignorer  avant le 61e rang en raison de son mince gabarit.  Un petit joueur, certes, mais ça n’enlève rien à ses mains poétiques et ses passes haut de gamme.

Je ne suis pas prêt à dire qu’Oliver Kylington était le bon choix à faire au 60e rang, mais on ne peut reprocher aux Flames (avec le choix des Leafs) de s’élancer pour le coup de circuit. Un Suédois surestimé au processeur hockey détraqué, on lui reconnait tout de même un superbe coup de patin.

Les Islanders ont le don de mettre la main sur des perles qui ont glissé trop bas. Je peine encore à croire que Mitchell Vande Sompel, un patineur des plus lucides, n’avait pas trouvé preneur avant le 82e rang.

Retenez le nom de Nikita Korostelev, choisi par les Leafs en 7e ronde. Voilà un Russe avec un tir canon et un talent au-dessus de la moyenne. Le hic? C’est un fainéant qui disparaît lorsque son équipe ne contrôle pas la rondelle. Amenez-le sur la bonne voie et vous avez une possibilité de coup d’éclat.

Comment a fait le CH?

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Trevor Timmins n’a pas fait les choix sexy. Mais ce n’est pas une mauvaise chose pour autant que d’aller à contre-courant et faire fi de l’avis populaire…

Au 87e rang, je m’attendais à ce que le CH sélectionne Nicolas Roy, Matt Schmalz ou Devante Stephens.

Contrairement à l’analyse simpliste répandue à gauche et à droite, Nicolas Roy n’est pas un joueur avec une éthique de travail douteuse. Pour avoir parlé à ses entraineurs, à Chicoutimi, il est un ardent compétiteur – évaluer le niveau d’effort d’un joueur sur glace est très subjectif, il suffit de ne pas aimer sa posture, son allure ou son style -, mais sa coordination et son explosion sur patins suscitent des doutes.  Roy n’est jamais parvenu à trouver un semblant de constance offensive au courant de la saison et c’est peut-être signe que son potentiel offensif est surestimé. Mais il demeure un espoir intéressant, supérieur à bien des joueurs sélectionnés avant lui en termes de talent brut.

Matt Schmalz se veut un géant avec des habiletés atypiques, qui ne correspondent pas à son gabarit. On voit beaucoup de talent à l’oeil nu, mais jusque là peu de résultats, même s’il a quintuplé sa production de l’année dernière.

Devante Stephens est quant à lui un patineur hors pair avec les tripes pour se mesurer aux joueurs costauds. Un défenseur défensif bougeant bien le disque.

Timmins s’est plutôt tourné vers l’énigmatique Lukas Vejdemo, un centre suédois plus ou moins talentueux, qui miserait toutefois sur un bon tir et un décent contrôle de rondelle. Or, il faut faire attention avec les rapports des agences de recrutement rédigés sur un espoir moins connu, car il suffit d’avoir assisté à un de ses mauvais matchs pour ne pas peindre un portrait juste de ses habiletés. Timmins, qui a eu amplement le temps de le voir à l’oeuvre, a osé le comparer à Alexander Wennberg, – davantage une analyse de style que de talent – des Blue Jackets. On saura dans cinq ou six ans s’il a visé juste.

Le CH a opté pour un autre joueur de centre, Matthew Bradley, au 131e rang. On lui vante un bon sens de l’anticipation et un jeu de pieds dynamique. Ce qui pourrait être inquiétant dans son cas, c’est qu’il n’a récolté que deux passes en 27 joutes éliminatoires dans la WHL. Peut-il se faire valoir quand l’espace se referme? Encore là, il faut éviter de tirer des conclusions farfelues d’un court échantillon, mais c’est une petite donnée à considérer.

Notez qu’à ce rang, Matt Schmalz, Kirill Kaprizov, Ryan Pilon et Vladislav Gavrikov étaient encore disponibles.

Le Tricolore a effectué un choix intéressant au 177e rang en jetant son dévolu sur le défenseur gaucher québécois Simon Bourque… Il semble que Timmins soit vraiment sorti des sentiers battus.

« Un bon patineur avec des mains au-dessus de la moyenne, il peut être un passeur efficace quand il est concentré. Souvent « correct », jamais excellent, il devra améliorer significativement son jeu sans la rondelle. Certaines parties de son jeu sont carrément inefficaces: la couverture devant le filet, la réaction aux actions adverses, le travail le long des rampes (manque de force)… C’est difficile à ce compte de lui trouver d’excellentes habiletés… Un défenseur unidimensionnel qui n’a peut-être pas le souci du détail pour se rendre à la ligue nationale. » – Anthony Mauro, Draft Buzz

On peut quand même lire « bon patineur », « mains au-dessus de la moyenne » et « passeur efficace ». Bien entendu, les joueurs sélectionnés dans ces rangs sont truffés de défauts, mais je crois que le positionnement et le travail en zone défensive, contrairement au talent pur, peuvent être grandement améliorés si on y porte une méticuleuse attention. Bourque est un choix intéressant qui semble faire montre d’une jolie audace offensive, un attribut inné qui ne s’achète pas. Il devra certes apprendre à se rendre utile quand il ne contribue pas à l’attaque.

Dernier, mais non le moindre: l’ailier gauche Jeremiah Addison des 67’s d’Ottawa.

« Un puissant patineur, il emprunte des trajectoires intelligentes pour chambouler la défense en échec avant (…) Offensivement, il est un ailier « crash and bang » avec de meilleurs instincts, de meilleures mains et un meilleur tir que l’ailier musclé typique » – Anthony Mauro, DraftBuzz

Étant donné leurs rangs de sélection, le CH n’avait d’autres choix que de prendre des paris avec des joueurs marginaux et le futur nous dira s’ils ont voulu être trop créatifs en boudant l’option sexy, plus ou moins logique.

J’aimerais, encore une fois, prendre la peine de remercier la LVH pour cette opportunité. Également, toutes mes excuses à ceux qui me suivent sur Twitter: j’aurais bien voulu « livetweeter » le repêchage, mais aucun Wi-Fi n’était accessible!

 

En rafale
– Denis Malgin, un futur vol? Il a été ignoré en raison de sa taille.

– Le nom bizarre du jour: Filip AHL. LIEN

– Peut-on s’attendre à voir une 3e paire Reinhart – Gryba, à Edmonton? LIEN

Un  aperçu de l’échiquier défensif des Oilers, maintenant… LIEN

Les derniers propos de Marc Bergevin sont inquiétants. Le DG du CH affirme qu’il ne sera pas du tout actif à l’ouverture du marché des joueurs autonomes et qu’il croit en son équipe présentement. Au draft, Bergevin a jasé avec quelques DG de temps à autre sur le floor, mais sans plus. Le gros du temps, il était bien assis sur sa chaise et il regardait sa liste. L’an dernier, c’était tout le contraire, à Philadelphie. On le voyait presque se piquer un sprint d’une table à l’autre! Les plus grosses transactions sont habituellement conclues au repêchage et le 1er juillet. De gros noms demeurent sur le marché et j’ose croire qu’il n’est pas dupe: son groupe d’avants ne peut remporter une Coupe Stanley.

– Wow !

– Nikita Scherbak né en 2015? LIEN

– Nope!

– Il ne faut pas tomber dans le piège et lui offrir la lune (ce qu’il demande) #OneYearWonder? #OutlierYear?

– Intéressant.

– On récapitule…

– Six ans pour Dubnyk? Wow! Mais sa technique semble à point…

Attendons un peu… 

– Bradley est un ami de Gallagher! Espérons qu’ils partagent la même fougue.

– Mike Hoffman et les Sénateurs ne seraient pas sur la même longueur d’onde.

– Raanta devient l’adjoint de Lundqvist. LIEN

– Scott Gomez ne reviendrait pas avec les Devils l’an prochain: LIEN

– Une mince consolation pour Loik Léveillé:

– Alors, Gibson sera-t-il échangé? Demandons à notre ami Bob. #Khudobin #Andersen #Gibson

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