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Les 12 plus importants espoirs du CH (12 à 9)

À la demande générale, nous vous revenons cette année encore avec notre concept des 12 espoirs les plus importants du Canadien*.

Pour vous rafraîchir la mémoire, et si vous avez le temps,  vous pouvez relire ce texte de présentation du concept original de ce décompte. C’est encore pas mal actuel!

Sinon, lisez ce qui suit. Je résume et clarifie certaines choses.

En gros, ce qui nous intéresse n’est pas tant le « talent brut » du joueur ou sa « proximité » par rapport à la LNH. Bien que ces facteurs ne soient pas à dédaigner, ils peuvent conduire à des aberrations déjà vu sur le web, comme, disons, placer Christian Thomas devant Michael McCarron parce que plus « près » de la LNH et plus talentueux chez les juniors (toussotements)!

On a aussi vu qu’un joueur dit « talentueux » n’est pas nécessairement un joueur très important dans les plans d’une équipe. Le joueur est peut-être en compétition avec des individus au profil semblable qui progressent mieux. Le départ de Sebastian Collberg en retour du « passager » Vanek l’illustre plutôt bien. Il faut donc relativiser la question du talent ici et là.

Alors, ce qui nous intéresse, c’est l’importance que semble avoir un joueur dans les plans de l’équipe et lesquels, au final, en toute logique et selon toute vraisemblance, sont les plus à même de faire progresser l’organisation, en quoi ils peuvent faire une différence.

Nos quatre facteurs clés sont donc les suivants :

1) Le rôle auquel le joueur semble destiné dans l’esprit des dirigeants, si possible, dès son arrivée dans l’organisation (exemple : Galchenyuk au centre, Markov à la défense à l’époque)

2) Le niveau de confiance qu’on affiche à l’endroit d’un jeune (exemple : Subban qui débute pratiquement sa carrière en jouant 20 minutes et plus en séries, Price qui déloge Halak à Hamilton en fin de saison et pour les séries)

3) Le niveau d’irremplaçabilité ou d’unicité d’un joueur (exemples récents : Subban, Price, et Pacioretty sont les plus évidents récemment)

4) Les probabilités qu’un jeune puisse faire une différence positive en remplaçant adéquatement ou, idéalement en étant meilleur que des joueurs établis et importants (Exemple : Plekanec qui a su dans une bonne mesure remplacer Ribeiro, puis Koivu)

Bien sûr, avec de tels critères, en plus du parcours et des performances des joueurs, il nous faut constamment décoder et interpréter certaines actions et certains discours des dirigeants. Par exemple, la mention spéciale que Martin Lapointe a accordé à Charles Hudon dans son analyse à la suite du tournoi des recrues, ou le « A » sur le chandail de McCarron lors de ce même tournoi malgré qu’il n’ait pas encore jouer un seul match chez les pros, sont des gestes qui en disent long.

On ne parlera pas de science exacte ici. Mais c’est justement la force de ce décompte, c’est une liste plus « humaine », plus qualitative que quantitative, collée le plus possible les évaluations et les actions des dirigeants et non pas sur des fantasmes de partisans qui font des projections « au pif » dans leur tête ou sur des statistiques datant du junior.

Allons y donc sans plus tarder.

Les indications entre parenthèses réfèrent au classement de mi-saison de janvier dernier.

12. Lukas Vejdemo (n.c.): Être élu joueur par excellence des séries dans la ligue SuperElit de Suède ne change pas le monde, sauf que… ça aide à se faire repêcher et à s’attirer des éloges. L’histoire de Vejdemo est intéressante dans la mesure où Timmins en parle comme d’une perle qu’on avait oubliée au fond des mers… rendu très tard au 3e tour en juin dernier. Cette vidéo nous montre en effet un beau potentiel. On voit que Vejdemo semblait presque trop fort pour cette ligue junior l’an dernier.

Repêché à 19 ans, le Suédois avait subit une grave blessure aux côtes à sa première année d’éligibilité ce qui en faisait un joueur énigmatique l’été dernier aux yeux de plusieurs. Timmins a pour sa part dit de lui qu’il est « meilleur offensivement mais moins bon défensivement » que De La Rose, puis il l’a comparé à Alexander Wennberg du Colombus, qui a fait son entrée dans la LNH à 20 ans. C’est quand même assez « osé » pour un 87e choix au total!

La différence
Évidemment, ce qui place Vejdemo devant d’autres espoirs dans ce classement, c’est que les centres de 6’2, 194 lbs , excellent patineur, avec un certain potentiel offensif ne sont pas légion dans l’organisation. Galchenyuk aura finalement sa chance, tandis qu’Eller et McCarron ont un potentiel offensif limité au niveau de la LNH.  Vejdemo a aussi laissé une très bonne première impression au dernier camp de développement, faisant voir de belles habiletés (patin, maniement de rondelle, vision, etc.).

Cela dit, même si Timmins s’attend « à beaucoup de sa part », on préfère demeurez prudent. Sans dire que Vejdemo est la prochaine déception à la Avtsin ou Nattinen – on a quand même un peu plus confiance que cela ! – dans le cas de talents européens légèrement au-dessus de la moyenne dans son genre, et malgré un certain niveau d’unicité, on va se garder une petite gène avant de dire que l’organisation a des grands plans pour lui.

Peut-être, et c’est un gros, gros peut-être le successeur d’Eller, mais il n’en sera pas nécessairement une version améliorée, à moins que… Bref, Beaucoup de travail à faire en Suède chez les pros dans la SHL avant de penser à quoi que ce soit d’autre dans son cas.

Qu’à cela ne tienne, il devance Fucale, Carr et Tinordi qui ne peuvent à mon avis aspirer à faire réellement progresser le Canadien, et devront se contenter de jouer les seconds violons ou tenter leur chance ailleurs.

11. Jérémy Grégoire (n.c.): On ne veut pas jouer la carte nationaliste trop forte, mais avec un état-major qui sait reconnaître le bon sirop d’érable, la valeur du sacrifice, l’importance de la passion et qui, en plus, sait lire le Journal de Montréal (!), la présence d’un jeune québécois intelligent, mature, plein de fougue et de caractère, prêt à tout donner pour jouer devant les siens, ça vaut son pesant d’or. Martin Lapointe n’a d’ailleurs pas tarit d’éloges en ce sens à la fin du dernier tournoi des recrues il y a quelques jours.

La filière québécoise n’est pas morte!

Oublions son rang de sélection, Grégoire n’aurait pas dû être repêché en 6e ronde en 2013. C’est du commérage de recruteurs suite à sa demande de quitter Chicoutimi qui l’a fait descendre aussi bas cette année-là. Il avait le talent et les atouts pour « sortir » facilement en 3e– 4e ronde.

Le Canadien avait semble-t-il analyser mieux que quiconque ses premières performances en séries avec Baie-Comeau juste avant le repêchage et ne regrette certainement pas d’avoir sélectionné ce « joueur de séries », qui a enregistré pas moins de 60 pts en 52 matchs en pareilles circonstances dans la LHJMQ.

La différence
Si en plus de sa fougue on ajoute que Grégoire possède un certain talent et un style déjà passablement adapté pour les pros, on se retrouve avec un espoir sur qui fonder des attentes très réalistes, voire spécifiques. Et c’est ce qui est extra avec Grégoire : les dirigeants savent ce qu’ils ont et ne veulent pas le changer. Ce joueur leur inspire une grande confiance. Ils savent que Grégoire est un plombier de luxe, un joueur qui sera capable d’évoluer et de marquer des gros buts difficiles sur le 3e et 4e trio. Un genre de Claude Lemieux en moins talentueux… et baveux!

Contrairement à d’autres attaquants plus offensifs pour qui c’est « top 6 or die », on n’a pas à se tracasser à ce sujet avec Grégoire, ce qui fait que dans son cas son ascension jusqu’au grand club pourrait se faire plus « aisément ». On le verrait très bien supplanter un jour des joueurs à la Flynn, Mitchell, Weise, Smith-Pelly…

Son 11e rang dans ce décompte est plutôt modeste, mais ça prendrait à mon avis une cassure de plaque tectonique à St. John’s pour que Grégoire n’atteigne pas la LNH dans un avenir fort raisonnable. Ça tombe plutôt bien, c’est pas mal tranquille côté plaque tectonique à Terre-Neuve aux dernières nouvelles…

10. Greg Pateryn (11e): On ne s’éternisera pas trop longtemps sur le cas de Pateryn. On le connaît pas mal. On peut dire que jusqu’ici Pateryn – obtenu en retour de Grabovski, on s’en rappellera – sans surprendre l’organisation, n’a certainement déçu personne. Mais il est bien difficile de placer un 6e défenseur  de 25 ans plus haut sur cette liste, même si c’en est un bon.

La différence
Dans le cas du solide #64, la venue de Petry et la présence – pour le moment du moins – de Gilbert, le place un peu dans l’ombre, mais tout le monde a confiance en lui dans l’organisation et il possède un contrat à un volet pour la saison à venir. Il a donc sa chaise. Pas de stress.

Robuste à ses heures, bon lancer, l’Américain est finalement allé chercher la petite fraction de seconde qui lui manquait, en améliorant sa mobilité, en apprenant par expérience et en simplifiant tout simplement son jeu. Voilà comment il a supplanté Tinordi et les autres à Hamilton.

À défaut d’être supérieur en remplacement de Gilbert, Pateryn peut certes permettre au CH d’échanger (ou de laisser partir) son vétéran compatriote sans trop de craintes, si l’occasion se présentait à Bergevin de faire une bonne affaire. Pateryn est un joueur qui donne des options à ses patrons. C’est déjà là une bonne raison pour l’aimer.

9. Brett Lernout (5e): On demeure ici un peu dans le même style que Pateryn à la différence que Lernout, droitier lui-aussi, aura 20 ans la semaine prochaine… et que son potentiel optimal est supérieur. Sa petite dégringolade dans ce classement, très serré en milieu de peloton, n’a rien d’alarmante. C’est juste que d’autres ont su davantage progresser ou consolider leur rang en importance depuis janvier dernier, puis il y a aussi des « petits nouveaux » à droite à la défense depuis l’hiver dernier, un à qui ont vient de verser plus de 30 M$ et un autre choisi en première ronde…

La différence
Lernout c’est Pateryn et Tinordi en plus « méchant » et talentueux. Bon patineur, très bon lancer, Lernout a comme prévu quasiment doublé sa production offensive la saison dernière à
Swift Current en inscrivant 42 pts, dont 14 buts en 72 matchs. L’hiver dernier, Martin Lapointe le considérait le plus « pro ready » chez les juniors avec McCarron et Scherbak. Il a d’ailleurs terminé la saison avec Hamilton.

Mais Lernout devra justement s’adapter à la vitesse de jeu chez les pros, lui qui n’a pas si bien paru au dernier tournoi des recrues. Mais personne ne panique dans son cas. Un défenseur de 3e paire de luxe, voire même un solide et robuste 4e, c’est ce qu’on semble voir en lui.

Rien ne presse. Il a tout son temps avec les éléments en place du côté droit.

Ils n’ont pas fait la coupure (et c’est décevant):
– Zachary Fucale (de justesse, mais ça demeure très discutable…)
– Daniel Carr (de justesse aussi, les dirigeants l’aiment, mais ça demeure un espoir « de profondeur »)
– Jarred Tinordi (Un 7e, 8e défenseur, son chien est-il mort pour de bon à Montréal? Barberio? On ne veut pas le donner, mais ça sent la fin…)

La suite dans les prochains jours!

*Un espoir est un joueur comptant moins de 50 parties d’expérience dans la LNH.

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