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Didier Drogba : l’histoire derrière le choix de Phoenix

C’est une question qui revient souvent ces derniers jours, surtout d’amis encore un peu eurosnob qui avaient daigné s’intéresser à l’Impact lorsqu’une légende comme Didier Drogba y évoluait, mais qui sinon se tiennent loin de tout ce qui est soccer américain.

Pourquoi en deuxième division nord-américaine? Pourquoi une équipe comme Phoenix avec un stade de seulement 6000 places?

Et ils ne sont pas les seuls. Le quotidien britannique The Sun titrait la semaine dernière : Chelsea legend Didier Drogba to make shock return to football with lower league club in the US. 

Un choc? Pas tellement. À bien y regarder, Drogba en USL et à Phoenix est un scénario qui a commencé à se dessiner il y a déjà bien longtemps…

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En 2012, après 8 ans de championnats et de coupes avec Chelsea, Didier Drogba quitte le légendaire club londonien pour…. la Chine. Champion d’Europe la saison d’avant, Drogba quitte tout de même les Bleus pour rejoindre Nicolas Anelka en Asie avec un salaire dérisoire de 11.5 millions d’euros par année. Une décision qui en choque plusieurs. À ce moment, les transferts vers la Chine et les salaires complètement fous n’en sont qu’à leur début, et Drogba doit même un peu «justifier» sa décision de s’entendre avec le Shanghai Shenhua.

« Mon salaire ? Selon vous, pourquoi on travaille dans la vie? Quand tu travailles bien, tu cherches à être augmenté, aussi simple que ça. Nos salaires choquent, surtout en France. Il existe une jalousie vis-à-vis des joueurs qui n’auraient rien dans le cerveau et courent après un ballon, marquent des buts et gagnent des millions. Dans la vie, je crois qu’on a ce qu’on mérite… »

L’adaptation n’est pas simple, mais un terrain de foot est un terrain de foot. Drogba marque 8 fois en 11 matchs de Super Ligue Chinoise avec Shenhua. Il reste que, quoi qu’il dise, Drogba s’engageait en Chine surtout pour l’argent. Quand un conflit éclate entre les différents propriétaires du Shanghai Shenhua et que le paiement de son salaire devient incertain, Drogba quitte la Chine. Après seulement quelques mois.

Il a toujours bien aimé le bleu...
Il a toujours bien aimé le bleu…

Sa direction? La Turquie, avec le légendaire Galatasaray, où il s’engage pour 1 an et demi. Omer Sulyak, homme d’affaires turc et ami de Didier Drogba, jouera un grand rôle pour convaincre l’Ivoirien de se joindre au Galatasaray. En quelque 53 matchs et une participation en coupe d’Europe, Drogba marquera tout de même 20 fois avec le club turc.

Drogba retourne ensuite une année à Chelsea avant de débarquer en grandes pompes à Montréal. Son passage tantôt héroïque tantôt houleux avec l’Impact ne le décourage pas. Désireux de poursuivre sa carrière, mais voulant trouver le bon fit, Drogba n’hésite pas à prendre son temps afin de faire le bon choix pour la suite de sa carrière. Il reçoit des offres de partout. En France, en Angleterre, au Brésil…

Arizona United –> Phoenix Rising FC
À l’inverse d’une certaine équipe de hockey, le club USL Arizona United a choisi d’abandonner le nom de l’état complet pour se concentrer strictement sur la ville de Phoenix. Fondé en 2014 après la faillite d’un club alors appelé « Phoenix FC », Arizona United évoluait au Scottsdale Stadium, dans un quasi-anonymat avec des foules dépassant rarement les 1000 âmes.

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En 2016, le club est racheté par un consortium d’hommes d’affaires qui incluent notamment Brandon McCarthy, alors lanceur pour les Dodgers de Los Angeles, le bassiste du groupe de musique Fall Out Boy Pete Wentz et le DJ et rapper Diplo. Le groupe est mené par un certain Berke Bakay, PDG de la compagnie Kona Grill, qui ne cache pas ses ambitions pour le club.

« We seek to prove that the Valley of the Sun can deliver a successful USL team and eventually compete at the highest levels of soccer. »

Dans la foulée de l’acquisition, Bakay change le nom de l’équipe pour le Phoenix Rising, achète un terrain sur lequel il bâtit rapidement un stade dans une zone urbaine pouvant accueillir jusqu’à 6000 spectateurs. Il signe des gros noms comme Shawn Wright-Philipps ou Omar Bravo, et annonce ouvertement son ambition d’éventuellement joindre la MLS. Plusieurs grosses villes veulent toutefois joindre la ligue première, et toutes ont de belles histoires à raconter. Il manque un petit quelque chose de sexy, à Phoenix.

En janvier dernier, au milieu des multiples offres reçues, Drogba s’envole pour Phoenix, où l’équipe de propriétaire lui fait découvrir la ville, le stade, l’équipe, l’environnement, la chaleur… Drogba est séduit, lui qui cherche un endroit pour y déménager sa famille et pour s’installer un bout de temps, mais il hésite tout de même. Ce n’est que lorsqu’Omar Salyek, son vieux complice du temps de Galatasaray et bon ami de Berke Bakay, entre dans le portrait pour convaincre Didier Drogba, que l’entente se concrétise. Une amitié turc vieille de plusieurs années qui aura finalement amené le Roi ivoirien dans le désert de l’Arizona. Qui l’aurait cru?

Les prochaines équipes qui joindront la MLS devraient être connues petit à petit dans les 20 à 30 prochains mois. C’est directement et définitivement l’objectif de Drogba. Il devrait logiquement jouer 2 saisons avec le Phoenix Rising et ensuite épauler l’équipe dans sa transition vers la MLS.

Aucune équipe MLS n’évolue à 400 kilomètres à la ronde de Phoenix, où il y a une large densité de population hispanique, prédisposée au foot (plus qu’au hockey, petit coucou à Gary Bettman). Surtout, dans les 12 villes candidates pour les expansions MLS, Phoenix est le premier marché médiatique, ce qui plaît bien à Don Garber. Ajoutez-y un peu de Magie Drogba, et la candidature du Phoenix Rising vient de prendre un bon coup de sérieux.

En 2020, un match Phoenix – Montréal au Stade Saputo avec un Didier Drogba derrière le banc et Alessandro Riggi sur l’aile, ça vous dit quoi?

DANS L’ABRI
– Je serai ce soir au toujours excellent podcast des gars du Kan Foot Club, dès 18h sur les ondes de CHOQ, à ne pas manquer!

– Pour en finir (ou pas), avec le fameux carton rouge décerné à Atlanta samedi dernier. Tout dépendrait de la faute initiale. Si on juge que Pirez a bel et bien fait faute sur Mancosu, alors c’était automatiquement rouge + penalty. Mais était-ce réellement faute? La question demeure entière, et propre au jugement de l’arbitre.

– L’homme aux 9 vies désormais à Los Angeles… Encore un flop? Fort probablement!

– John Terry en MLS? Peut-être, mais pas comme joueur désigné. Surpris de ne pas voir le Galaxy se jeter sur lui!

– Samedi, 13h, l’Impact est à Philadelphie, contre la seule équipe toujours sans victoires cette saison. Poutine ou Philly steak?

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ALLONS!

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