Contrat de Lane Hutson : l'Association des joueurs n'a pas fait sa job
Crédit: Capture d'écran Twitter

Lane Hutson a signé un brin en-dessous de sa valeur. Pas beaucoup, selon moi, mais il a quand même laissé de l'argent sur la table.

Pourquoi? Parce qu'il était tanné de négocier. Pour en laisser aux autres. Pour ne pas être une distraction. Pour toutes sortes de raisons, dans les faits.

Kent Hughes (qui prêche par l'exemple même si les dirigeants n'ont pas de masse salariale) a donc fait valoir son point et a réussi, au nom du collectif, à faire signer son défenseur à rabais dans les circonstances.

Et à ce sujet, Martin Leclerc (au podcast Tellement Hockey) a pris le tout d'un angle différent : et si c'était plutôt (en partie) la faute de l'Association des joueurs?

Dans quel sens?

Marty Walsh, qui est à la tête de la NHLPA, semble se faire manger la laine sur le dos. Selon bien des gens, il a perdu des acquis dans les dernières négociations syndicales et il n'est pas excellent pour les (droits des) joueurs.

Martin Leclerc a dit (et il a raison) que si le leadership de l'Association des joueurs était fort, les agents qui laissent trop souvent leurs joueurs signer à rabais se feraient sermonner pour avoir laissé de l'argent sur la table.

Dans le temps, Gilles Lupien avait laissé tomber un client parce qu'ils voulaient laisser de l'argent sur la table. Il n'y a qu'un pas à franchir pour faire des liens avec Martin Brodeur.

Pourquoi?

Parce que les comparatifs sont nombreux quand vient le temps de négocier. Et si les meilleurs joueurs laissent de l'argent sur la table, ça ne fait pas monter les salaires pour les autres.

Pour la NHLPA, la Coupe Stanley va se gagner chaque année quand même. Prendre un rabais n'aide donc pas le collectif puisque le fait de gagner la Coupe Stanley n'est pas un enjeu.

Leclerc affirme que la LNH est dans un partage de revenus à 50 % et que les joueurs doivent s'en rendre compte. Des équipes ne dépenseront pas 100 % de la masse salariale, ce qui fait reculer les joueurs.

Et plus les gars prennent des rabais, pire ce sera pour les joueurs.

On l'a vu : certains joueurs ne veulent pas signer à plein prix parce qu'ils ont pleinement acheté le plan de match de leur équipe : en laisser pour les autres.

C'est clairement le cas pour le Canadien, qui devra signer Ivan Demidov, Zachary Bolduc et (possiblement) Mike Matheson sous peu.

Kent Hughes, qui a vu Patrice Bergeron signer à rabais dans le temps qu'il était son agent, applique la recette qu'il connaît. Il l'explique aux joueurs quand vient le temps de négocier.

Et heureusement pour lui et pour les fans, les gars achètent le plan.

Je l'ai souvent dit : je respecte vraiment un joueur qui prend un rabais, mais je ne critiquerai pas un joueur d'aller chercher sa pleine valeur monétaire non plus.

Les gars ont le droit de faire ça.

Et comme le dit Martin Leclerc : comment les joueurs du CH vont réagir si un gars de l'externe (Artemi Panarin, par exemple) débarque en ville à 14 M$ par année? Le discours va-t-il changer si tout le monde finit par se cotiser pour signer un outsider?

Parce que le CH va toujours vouloir dépenser jusqu'au plafond, c'est une possibilité.

Le journaliste de Radio-Canada, qui rappelle que Sidney Crosby et Evgeni Malkin ont gagné la Coupe Stanley en 2009 en ne signant pas à rabais à ce moment-là, veut voir les joueurs profiter de leur fenêtre dans la LNH pour aller chercher ce qu'ils méritent.

Et surtout, il ne doivent pas amener les salaires vers le bas. Dans une autre sphère de la société, ce serait assez mal vu.