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Une parité toujours actuelle ?

Les Sénateurs de 2017, les Kings de 2012 et les Oilers de 2006 furent tous des exemples parfaits d’une réalité dont la LNH se veut empreinte depuis longtemps. La durée du parcours éliminatoire d’une formation n’est que rarement proportionnelle au nombre de points amassés en saison régulière… sans quoi Ovechkin posséderait davantage de bagues de championnat que son éternel comparable de Pittsburgh. Mais l’odeur de printemps qui parfume actuellement la planète hockey amène avec elle son lot d’interrogations. Cette fameuse parité donne-t-elle encore en 2018 une véritable chance à chacune des 16 équipes de voir son ticket éliminatoire s’avérer gagnant ? C’est une question qui mérite d’être posée, et c’est celle sur laquelle s’est penché Ryan Lambert dans le cadre de son plus récent billet.

Ce que cherche à mettre en lumière le chroniqueur, c’est qu’un certain écart séparerait les équipes de tête de celles en milieu de peloton, et que la parité entre les deux groupes serait quelque peu illusoire. Un coup d’oeil rapide au classement général oblige l’attribution d’un certain poids à cette proposition, alors que les équipes toujours en lices pour la course aux meilleurs deuxièmes accusent beaucoup de retard sur les meneurs de leur division respective. Ce constat est d’autant plus flagrant dans une association de l’Est au sommet de laquelle trône le Lightning, 23 points devant les Hurricanes, la dernière formation qualifiée pour le bal printanier à l’heure actuelle.

Ne suffit que de revenir huit ans en arrière pour se faire avocat du diable face à la thèse soutenue par Lambert. Lorsque l’édition de 2010 du bleu blanc rouge s’est payé les Caps en sept matchs, elle a alors éliminé une équipe ayant récolté 33 points de plus qu’elle au classement en saison régulière. Ou parlez-en aux Blackhawks de 2017, qui se sont incliné au bout de quatre petits matchs face à des Prédateurs qui trainaient pourtant 15 points derrière.

De mauvais souvenirs pour les partisans des Hawks.

Mais voilà, le véritable argument du chroniqueur repose surtout sur les différentiels de buts. Des 10 équipes qui entretiennent toujours l’espoir de prolonger leur calendrier au-delà de la première semaine d’avril, seulement trois peuvent se vanter d’afficher un dossier positif. Le type d’écart vers lequel il pointe, c’est celui entre le +57 de Tampa Bay et le frigorifique -21 de la Caroline, ou bien celui entre le +45 des Prédateurs et la fiche de 0 des Ducks. Bien que le phénomène ne soit pas généralisé à toutes les équipes qualifiées, c’est sur ces statistiques qu’il fonde sa remise en question de la théorie selon laquelle une fois en séries, tout le monde peut se sauver avec le trophée de Lord Stanley.

Mais là encore, des petits voyages dans le temps permettent de démontrer qu’une telle situation n’a rien de nouveau. Les +81 des Capitals ne les ont pas empêchés d’être éliminés dès la deuxième ronde au printemps dernier, eux qui ont pourtant croisé la route d’équipes arborant des différentiels moins reluisants. Nashville n’avait rien pour impressionner non plus à ce niveau, avec ses +16, mais s’est tout de même retrouvé en grande finale. En 2014, les +84 des Bruins ne les ont pas sauvés contre le Canadien au second tour.

Il est vrai que les équipes dominantes se démarquent drôlement du lot depuis le début de la saison 2017-2018. Sauf que les écarts de différentiels et de points, encore cette année, pourraient ne pas s’avérer des gages de succès. Lambert marque un point lorsqu’il affirme que les équipes se construisent maintenant en fonction du talent brut, mais le talent ne suffit pas à lui seul dans une série quatre de sept, une réalité à laquelle certaines formations risquent encore d’être confrontées cette année. La formation de Vegas gardera-t-elle ses airs de Cendrillon au mois d’avril ? Les puissances de l’Est pourront-elles détrôner les doubles champions en titre ? Patience, chers amis, l’hiver tire à sa fin.

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