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Toucher le fond pour mieux se relever, ou se réinventer

Moi le premier, on a tous voulu croire que le début de saison chancelant de l’Impact était circonstanciel. On se remontait le moral en se disant que la chance n’était simplement pas avec les Montréalais, que les petites blessures rendaient difficile toute continuité dans l’alignement et que les matchs nuls obtenus à l’étranger étaient bon signe en prévision des séries de rencontres au Stade Saputo.

J’aime bien voir cela comme de l’optimisme, mais avec du recul, on doit peut-être parler de déni.

Crédit photo | Impact Montréal
Crédit photo | Impact Montréal

Ce matin, avec 3 points de plus au classement et une deuxième victoire, tout serait différent. L’Impact serait à 1 seul point d’une place au-dessus de la ligne rouge et le bleu-blanc-noir pourrait regarder les prochaines semaines avec confiance.

Mais voilà, les Montréalais sont sortis flat samedi dernier, très flat même, et tout ceci ne demeure que fantasme. L’Impact de Montréal a trébuché, il est tombé, et d’une manière tout sauf élégante.

Je l’écrivais en avant-match samedi dernier, Mauro Biello doit trouver une façon d’être dominant au Stade Saputo, d’en faire une forteresse. La MLS est une ligue où les matchs à la maison doivent être des victoires, et Montréal est un marché qui, qu’on le veuille ou non, appuie ses équipes lorsqu’elles sont gagnantes. 17 000 fans ont assisté à la première (et seule) victoire face à Atlanta, 19 000 ont subi la dure défaite face aux Whitecaps. Combien seront au rendez-vous le 13 mai prochain face à Colombus?

Le match de samedi dernier était l’un des pires qui m’ait été donné de voir au Stade Saputo. Et j’étais au rendez-vous durant la saison désastreuse de 2014… c’est bien pour dire.

Absolument rien ne fonctionnait. Les chansons des Ultras qui se perdent dans l’écho du stade avec l’absence de tambours… Nacho Piatti incapable de réussir ses dribles habituels… Ballou qui réussit à se démarquer, mais avec un gros en finishing… Laurent Ciman qui cherche une commandite de TropDePoutine… David Ousted qui gaspille au moins 10 minutes de jeu avec ses «blessures» en fin de match…

C’était dur à voir, lourd. Pour une fois, je me garderai d’insulter ceux qui ont quitté le stade avant la fin.

Ce n’est qu’une défaite de 2 à 1, mais quand on regarde plus attentivement, cette défaite est bien plus dure, bien plus profonde. Je me demande même si l’Impact n’aurait pas été mieux de s’incliner 5-0, question que le reality check en soit d’autant plus clair, plus nécessaire. Samedi dernier, seulement au 8ème match de la saison, l’Impact est tombé, et s’il n’a peut-être pas encore touché le fond, il s’en rapproche drôlement.

Depuis samedi, tout le monde essaie d’identifier le coupable. L’équipe n’a pas assez recruté. Elle est trop dépendante de gestes individuels de Ballou ou Piatti. La formation de Biello n’est pas optimale. La défense souffre d’instabilité. Le milieu trop vieillissant. La condition physique des joueurs insuffisantes…

C’est un peu de tout cela, effectivement. L’Impact est tombé, a touché le fond, il s’agit maintenant de voir comment l’équipe s’en sortira. Avec les blessures à long terme de Cabrera et Mancosu, les Montréalais devront puiser dans leurs ressources. Aucune aide immédiate en pointe ou en défense ne semble attendue, pas avant la fermeture de la fenêtre de transfert du 8 mai prochain.

L’Impact doit trouver un moyen de remporter ce genre de match. Sans avoir à être la plus belle équipe de la ligue, sans avoir à faire des buts de la semaine constamment, sans avoir à jouer comme le Barça et contrôler la possession de A à Z. Il y a d’autres manières de gagner au foot, des équipes le prouvent constamment semaine après semaine partout à travers le monde. L’Impact doit trouver la sienne. Est-ce que le 4-3-3 est optimal dans ces circonstances? Le lien central est clairement défectueux. On demande à Oyongo et Duvall d’être très agressif sur les ailes, de provoquer, ce qui créé des espaces vides derrière qu’arrivent trop difficilement à combler les jambes vieillissantes de Donadel ou Bernardello.

Ce n’est pas parce que l’équipe touche le fond que tout est à jeter aux poubelles, mais le temps de la remise en question est arrivé. Les leaders de cette équipe doivent agir comme tel. Laurent Ciman a tenu des propos dérangeants après la dernière défaite, pointant du doigt les capacités physiques inadéquates de certains joueurs qui empêchent l’équipe de dominer sur 90 minutes. Un message important à passer, qui a également été dit à l’interne, espérons-le.

Que se passe-t-il avec le Général?
Que se passe-t-il avec le Général?

Laurent Ciman parle beaucoup, c’est connu, et son franc-parler contribue énormément à sa popularité dans les gradins du Stade Saputo. Il reste que sa façon de parler, d’agir et même son salaire sont ceux d’un des meilleurs joueurs de l’équipe, voir de la ligue. En ce début de saison, il ne joue pas comme tel. C’est sa relance complètement ratée qui a créé le but gagnant des Caps, sans même compter son tackle raté ensuite dans la surface. Une bonne équipe de foot débute par sa défense, et lorsque Kyle Fisher est ton défenseur central le plus «fiable» dans un match, il y a quelque chose qui cloche.

Montréal a confiance en toi Laurent. Montréal t’aime. Ressaisis-toi et ramène cette équipe vers la victoire. Prend ce poids sur tes épaules, enlève cette pression de celles de tes coéquipiers, supporte-les, encourage-les, et montre-leur la voie. Tu l’as déjà fait. C’est ce que ton équipe et ta ville attendent de toi.

Depuis son arrivée en MLS, l’Impact n’a jamais été l’équipe la plus talentueuse, mais elle a toujours rivalisé de passion et d’effort. Ce n’était pas le cas samedi dernier, et c’est ce qui est le plus inquiétant pour le moment.

La saison est encore jeune, l’Impact a encore le temps de se remettre. Si l’équipe choisit de faire confiance aux jeunes que sont Jackson et Depuy en attaque durant l’absence de Mancosu, et bien soit. Mais ce ne peut devenir une raison pour justifier de mauvaises performances ou des défaites. Plusieurs disent que Mauro Biello tient à son 4-3-3 car c’est ce schéma qui permettra à Blerim Dzemaili d’exprimer tout son talent et de rendre le milieu de l’Impact plus dominant, plus offensif.

Il faut l’espérer. Sinon, l’Impact devra cesser d’avoir peur, cesser de chercher des solutions magiques, et finalement commencer à se réinventer.

DANS L’ABRI
– C’est sur toutes les lèvres, ou presque. Blerim Dzemaili sera à Montréal durant la prochaine semaine. Il est normalement déjà au point physiquement, et pourrait techniquement être de l’alignement partant du 13 mai. Un bon truc pour vendre des billets ?

Blerim devrait faire le plus grand bien au milieu montréalais, selon Arcadio Marcuzzi.

– C’est mercredi, et donc jour de podcast! Je serai encore une fois avec les gars du Kan Foot Club ce soir à 18h sur les ondes de CHOQ.CA. Soyez à l’écoute, ou écoutez-le ensuite sur leur plateforme.

– Michael Salazar a été prêté au Fury d’Ottawa. Timing un peu étrange compte tenu de la blessure de Mancosu, mais Biello affirme qu’il n’y a aucun lien et que cela n’indique pas l’arrivée de renforts immédiats. Le poste semble vraiment destiné à Jackson et Depuy, avec l’appui d’un Oduro en pointe, durant l’intervalle. Espérons que Salazar retrouvera sa confiance à Ottawa, s’il obtient du temps de jeu…

Malheureusement pour l’Impact, certains ont bien fait de choisir l’exil de l’organisation montréalaise.

– Si Dominic Oduro est employé en pointe, est-ce que David Choinière pourrait obtenir une audition sur l’aile droite? À moins qu’Andrès Romero ne revienne finalement, il a toujours eu une belle chimie avec Nacho.

– Deux matchs importants ce soir. D’abord, la première ronde du championnat canadien s’amorce alors que le FC Edmonton et le Fury d’Ottawa s’affrontent. Puis deux équipes de tête de l’Est en MLS ont rendez-vous alors que le Toronto FC accueillent les surprenants Orlando City SC et Will Johnson. Un match qui s’annonce excitant.

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