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Top 20 des meilleurs espoirs du Canadien : Les positions 11 à 20

On poursuit l’exercice entrepris la semaine dernière avec aujourd’hui les positions 11 à 20 des meilleurs espoirs du Tricolore. 

Je vous suggère un petit café extra car il y a de la substance dans ce billet double « spécial mois d’août »!

On terminera par un récapitulatif de ce top 20, puis quelques mots sur ceux qui ont manqué la coupure de peu et, enfin, deux, trois observations générales sur cette banque d’espoirs. 

Après ça, je décape mon escalier!

Go!

11. Artturi Lehkonen (55e, 2013) : Jolie carte cachée dans le top 20 de l’organisation montréalaise. Il frôle même notre top 10. N’eut été de sa petite taille (5’11, 163 lbs), le Finlandais aurait pu être un choix de première ronde au dernier repêchage, car il possède un talent offensif certain, bien au-dessus de la moyenne. Lehkonen a souvent reçu la comparaison avec Saku Koivu, mais les recruteurs le voient unanimement davantage comme marqueur que passeur. Pas frileux malgré sa petite charpente, il devra vite apprendre à choisir ses batailles s’il veut éviter les blessures . Lehkonen a subi deux commotions l’an dernier, pas les plus sévères, mais quand même… Parmi les nouveaux « petits » attaquants offensifs de l’organisation, il sera intéressant de voir qui de lui, Hudon, Andrigettho, Thomas et Reway, seront encore dans l’organisation dans cinq ans et, le cas échéant, quels seront leurs rôles…

L’intriguant Artturi…


12. Christian Thomas (40e, 2010 (NYR)) :
Son père, Steve, fut tout un joueur dans la LNH (plus de 900 points), mais on connaissait peu Christian Thomas, obtenu en retour de l’énigmatique Danny Kristo. Même si son arrivée estivale n’a pas fait grand bruit, Christian Thomas a beaucoup d’atouts dans son jeu, surtout offensivement parlant. Constatez par vous-mêmes. D’abord un vrai lancer des ligues majeures, un gunner, un tireur d’élite, une carence générale à mon avis chez les attaquants du Canadien. Il peut faire autant de dommage avec son tir du poignet, son lancer balayé que son tir frappé. Il génère beaucoup de torque sur tous ses lancers. Il démontre aussi un bel instinct et une belle touche autour du filet et sa coordination œil-main est supérieure à la moyenne. Ensuite, Thomas, recrue l’an dernier dans la AHL à Hartford, (19 buts, 35 points) est aussi doté d’une excellente accélération, une autre qualité recherchée chez un joueur offensif dans la LNH. Enfin, sa carrière junior à Oshawa – où il a notamment inscrit 54 buts et 99 points en 66 matchs à 18 ans – a de quoi intriguer bien des gens. Potentiel de 2e trio ici. Un autre petit attaquant, mais j’aime beaucoup ce que j’ai vu de lui. On risque de le voir cette année avec le grand club. Une belle trouvaille.

13. Tim Bozon (64e, 2012) : En voilà un autre qui a manqué le top 10 de très peu. La raison? Le plus gros défaut de Bozon est… qu’il n’a pas vraiment une qualité qui le fait sortir du lot. Il est souvent perçu comme un marqueur, mais est-il assez talentueux pour évoluer sur les deux premiers trios? Il est également bâti sur une charpente un peu plus solide que Lekhonen, Andrighetto, Thomas et Hudon. Mais peut-on dire qu’il dominera physiquement dans la LNH? Je dirais que Bozon a un peu du côté « peste » de Lapierre, lui qui est reconnu pour « jacasser » sur la glace dans au moins deux langues, et que son potentiel offensif fait penser à celui de Brian Savage. C’est mieux que rien. Mais il ne faudrait pas trop s’exciter avec ses statistiques (91 points en 2012-2013) dans la WHL obtenues en très grandes parties aux côtés des talentueux vétérans JC Lipon et Colin Smith. La prochaine saison – qu’il jouera sans ces deux-là – nous en dira beaucoup plus sur son véritable potentiel. Un solide espoir pour la LNH, néanmoins.

14. Louis Leblanc (18e, 2009) :
On avait classé Louis Leblanc au 5e rang en décembre dernier. Mais le dernier repêchage, les performances encourageantes de plusieurs autres espoirs et sa malencontreuse blessure à la cheville l’ont fait dégringoler dans le présent classement. Mais Leblanc n’est pas un has been pour autant. Il demeure un candidat très légitime pour devenir un excellent joueur versatile de 3e trio dans la LNH. Bergevin le premier a dit qu’il aurait mieux valu pour Leblanc qu’il se casse la cheville plutôt que se la tordre comme il l’a fait. Pour un joueur dont la force est de jouer en espace restreint le long des rampes, on pourrait difficilement imaginer pire blessure. N’oublions pas que le Québécois n’a que 22 ans et qu’il a plutôt bien paru dans la quarantaine de rencontres qu’il avait disputées dans la LNH en 2011-2012, malgré un contexte difficile. Il doit devenir un homme et s’affirmer parmi ses pairs. C’est l’heure! 

15. Michaël Bournival (71e, 2010 (Colorado)) : L’ancien des Cataractes obtenu en retour de Ryan O’Byrne a connu une saison très satisfaisante l’an dernier avec les pauvres Bulldogs de Hamilton. Pas le plus talentueux offensivement, Bournival peut toutefois vous surprendre avec une passe ou une petite feinte lumineuses ici et là. Sa condition physique qui est bien au-dessus de la moyenne fait de lui un patineur solide, rapide et endurant. On oublie les deux premiers trios dans son cas, mais il pourrait être un joueur très utile et polyvalent sur les deux dernières unités pendant très longtemps. Un genre de Chris Kelly dans le meilleur des scénarios. Un jeune homme de confiance.

16. Darren Dietz (138e, 2011) : Petit à petit Dietz s’est fait un nom parmi les espoirs à la défensive, et même parmi les espoirs tout court. Le natif de Medicine Hat vient de connaître deux très solides saisons avec les Blades de Sasktoon de la WHL, enregistrant notamment 24 buts lors de la dernière campagne. Dietz, est un peu un homme-à-tout-faire, mais est surtout reconnu pour son tir sur réception et son jeu en avantage numérique, tout en se débrouillant assez bien défensivement et sur le plan de la robustesse. Son coup de patin est correct, mais il peut encore améliorer sa mobilité générale. Avec la compétition qui sera forte, il sera intéressant de voir s’il pourra évoluer régulièrement à Hamilton l’an prochain ou si c’est un petit séjour dans la ECHL qui l’attend. On ne déteste pas ses chances pour Hamilton. Il devrait normalement être le 5e ou 6e défenseur là-bas en début d’année alors qu’il sera engagé dans une lutte à finir avec Ellis, Nygren et Pateryn chez les défenseurs droitiers de l’organisation. Pourrait être toute une trouvaille de Timmins. 

17. Magnus Nygren (113e, 2011) : Élu meilleur défenseur de la Elitserien la saison dernière à 23 ans, Nygren possède un véritable plomb de la ligne bleue, un tir que plusieurs n’hésitent pas à comparer à celui de Subban. Avec son apport général en avantage numérique, c’est ce tir qui pourrait le conduire à la LNH. Car le reste de son jeu soulève des questions, à commencer par son coup de patin. Et comme pour plusieurs défenseurs européens, on peut se demander comment il s’adaptera aux petites dimensions dans son propre territoire. Peut-être aurons-nous la chance de le voir à Montréal lors des deux prochaines saisons, si tout va bien. Ne serait-ce que parce qu’il est plus costaud et un peu plus robuste, Nygren est probablement une amélioration par rapport à Yannick Weber. Mais il est trop tôt pour savoir s’il pourrait être un top 4 légitime à Montréal. Un must ou un bust.

18. Morgan Ellis (117e, 2010) : Ellis n’a pas montré grand-chose l’an dernier à Hamilton. Le fait qu’il y avait peu de vétérans pour l’épauler et s’occuper des situations plus difficiles l’a peut-être forcé à devoir jouer du hockey un peu trop au-delà de ses capacités en tant que recrue. Mais à tout juste 21 ans, il demeure un bon soldat et un bon étudiant qui va continuer de progresser graduellement lors des prochaines saisons. Mais dans son cas sky is not the limit. Au mieux, un genre de Craig Rivet. Soyons patient.

19. Gabriel Dumont (139e, 2009) : Pourquoi Ryan White a-t-il encore pu obtenir un contrat one-way avec le Canadien et Gabriel Dumont a dû se satisfaire d’un contrat two-way? Malgré sa taille inférieure, je ne vois aucun aspect du jeu ou White est clairement supérieur à Dumont, même pas au bout du poing, et certainement pas entre les deux oreilles. Après le départ de Gallagher pour le grand club, Dumont a plus souvent qu’autrement été le meilleur attaquant des Dogs la saison dernière et il n’a pas été mauvais du tout lorsqu’on l’a vu à Montréal. La progression continue de son coup de patin est la clé pour lui. Il finira bien par faire sa chance et remplacer White, l’homme aux neuf vies…

20. Martin Reway (116e, 2013)
: Quoi? Un autre petit, que dis-je, minuscule attaquant dans ce top 20? Eh oui! Le sens du jeu, la vision et les habilités de Reway avec la rondelle sont suffisamment impressionnants pour l’inclure ici. Le Slovaque, qui a du chien dans le nez malgré sa petite taille, a connu une très bonne première saison à Gatineau (50 pts en 47 matchs en saison et meilleur pointeur de son équipe en séries avec 12 pts en 10 matchs). Il pourrait être un des très bons marqueurs de la « Q », l’an prochain. Mais il faut avouer qu’à ce stade-ci, il est un très long shot pour la LNH.

Ils ont manqué le top 20 de peu…
Dalton Thrower (51e, 2012) : Le robuste défenseur a connu une saison plutôt difficile à Saskatoon et ça lui a fait perdre des plumes dans la hiérarchie des espoirs de l’organisation. Acquis par les Giants de Vancouver en mai dernier, Thrower devra maintenant devenir le leader à la ligne bleue des Giants, lui qui n’aura plus les Dietz et Siemens à ses côtés. On ne lance vraiment pas la serviette dans son cas. On verra de quel bois il se chauffe après avoir connu un peu d’adversité lors de la dernière saison.

Brady Vail (94e, 2012) : On serait sans doute tenter d’inclure Vail dans le Top 20, lui qui a plutôt bien paru l’an dernier à Windsor et même à Hamilton lors d’un rappel tardif en fin de saison. Homme à tout faire – il a même joué à la défense l’an dernier –  Vail est perçu comme un des très bons attaquants défensifs de la OHL, mais il vient d’être retranché de l’équipe junior américaine des moins de 20 ans. Certains l’aiment plus que d’autres il faut croire… Un genre de Bournival en moins bon et moins rapide. Saura-t-il suffisamment se démarquer du troupeau pour se rendre à la LNH?

Connor Crisp (71e, 2013) : Le temps d’un dernier tour de piste comme « protecteur » de Connor McDavid l’an prochain à Erie nous donnera peut-être une meilleure idée de son potentiel en tant que joueur de hockey, lui qui avait manqué presque la totalité de la saison 2011-2012 en raison d’une blessure à l’épaule. Il répond à un besoin suffisamment important dans l’organisation pour être considéré parmi les 25 meilleurs espoirs du club.

Joonas Nattinen (65e, 2009) : A-t-il encore des fans? A-t-il récupéré ceux de Avstin? Une blessure est venue gâcher ce qui était une saison cruciale dans son développement. Déjà qu’on cherchait encore une deuxième vitesse chez lui… Dommage car, il a un bon physique et n’est pas un mauvais two-way dans la AHL. Ça commence à sentir fort le retour en Europe dans son cas.

Récapitulatif du top 20
1. Alex Galchenyuk, C/A
2. Brendan Gallagher, AD
3. Nathan Beaulieu, D
4. Jarred Tinordi, D
5. Michael McCarron, AD
6. Sebastian Collberg, AD
7. Zachary Fucale, G
8. Sven Andrigettho, C/A
9. Charles Hudon, AG
10. Jacob De La Rose, C
11. Artturi Lekhonen, AG
12. Christian Thomas, AD
13. Tim Bozon, AG
14. Louis Leblanc, C/A
15. Michaël Bournival, C/A
16. Darren Dietz, D
17. Magnus Nygren, D
18. Morgan Ellis, D
19. Gabriel Dumont, C/A
20. Martin Reway, AG 

Conclusion
Ce n’est vraiment pas trop mal à la ligne bleue et, au plan général, on peut voir une profondeur renouvelée dans cette banque d’espoirs. Les positions 11 à 20 l’illustrent d’ailleurs très bien. Compter sur un Lekhonen au 11e rang, un Bozon au 13e et un Nygren au 17e, ce n’est pas trop mal…

Mais avec pas moins de sept attaquants de petite stature dans son top 20 (sans y inclure Collberg, Leblanc et Bournival qui ne sont pas les plus gros, et sans penser aux Plekanec, Desharnais et Gionta bien en selle à Montréal…), ce n’est pas juste un lieu commun de dire que le Canadien a eu une trop forte tendance à repêcher et à croire au potentiel des « petits joueurs » lors des 10 dernières années.

À court terme et en petite quantité, on ne voit pas de problème à miser sur de petits joueurs. On a besoin de leur talent, leur vitesse et de leur agilité.

Mais, comme on a pu le constater à maintes reprises en séries éliminatoires depuis le retour du lock-out de 2006, à long terme, en grande quantité, quand une tendance lourde s’est installée, quand on est « pris » avec eux, le fait de compter sur plusieurs joueurs au petit gabarit finit par faire mal à l’organisation.

C’est pourquoi on ne peut que saluer le repêchage de 2013, qui en rajoutant McCarron et De La Rose dans le top 10, ainsi que Crisp comme potentiel homme fort de l’organisation, vient rééquilibrer un peu les choses.

Il était plus que temps.

C’est ainsi qu’on risque de voir de plus en plus au fil du temps cette signature plus « papier sablé » de Marc Bergevin et de son nouveau dépisteur en chef chez les amateurs, le « subtil » Shane Churla.

Bon, parlant de papier sablé, mes escaliers m’attendent…

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