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Responsabilité et respect du consommateur

Ainsi donc, la « New NHL » a déjà (re)commencé à annuler des matchs de saison régulière.

On n’en sera pas trop surpris avec la manière dont ils ont géré la situation jusqu’ici.

C’est d’un ridicule consommé. Molière, grand fan de hockey devant l’éternel, doit être mort de rire dans sa tombe.

Des proprios, qui accordent des contrats de fous pendant tout l’été, et ce, littéralement, jusqu’à la toute dernière minute avant le début du lock-out, jouent maintenant les durs qui n’ont plus une cenne.

Des joueurs, qui semblent avoir oublié qu’ils n’ont jamais fait autant d’argent, sont presque là à essayer de faire pitié en comparant leur situation avec celle du travailleur moyen, évoquant au passage de grands principes, du genre « dans n’importe quel milieu de travail, personne n’aime les diminutions de salaire », dixit Mathieu Darche.

Un fan qui se respecte! C’est l’Halloween bientôt…

Enfin, du côté des fans, ceux qui, au fond, ont le gros bout du bâton, soit on se plaint qu’il n’y aura pas de hockey avant un bout en se rongeant les ongles, soit on est apathique en se disant qu’on ne peut rien faire, soit on décide de prendre activement la part du plancher qui nous revient.

On souhaite de tout cœur qu’on sera de plus en plus nombreux à joindre cette dernière alternative au fur et à mesure que le lock-out avancera. Laissez-moi vous en convaincre une nouvelle fois. Je ne me répéterai pas trop, vous allez voir. J’ai même une petite fable pour vous…

On l’oublie encore trop souvent, sans nous, les fans, il n’y aurait pas de LNH et pas de joueurs millionnaires.

Voilà à quel point nous sommes importants pour eux.

Voilà ce que l’on doit réaliser d’abord nous-même : La LNH a bien plus besoin de nous que nous avons besoin d’elle.

À en entendre certains prendre la parole sur les lignes ouvertes, on en arrive presque à penser le contraire! Pur délire! Le monde à l’envers!

Lorsque les premiers investisseurs de cette ligue, vieille d’environ 100 ans, ont décidé de se lancer en affaire, c’est parce qu’ils savaient qu’ils pourraient compter sur un bassin de population intéressé à ce sport, voire passionné par ce sport.

Ils savaient aussi qu’ils allaient devoir travailler dur pour attirer les fans dans les estrades. Ils ne pouvaient pas se permettre de charger trop cher. Ils ne devaient prendre personne pour acquis, le lien avec la clientèle n’était jamais gagné d’avance.

Le premier proprio des Canadiens, M. John Ambrose O’Brien, avait même mis sur pied une équipe entièrement francophone pour plaire au public qu’il ciblait et faire son profit.

On n’en demanderait pas tant aujourd’hui et ce n’est vraiment pas le point que nous voulons marquer de toute façon.

Toujours est-il cependant que dans les marchés canadiens, où les arénas sont maintenant généralement plein à craquer, les fans devront cette fois-ci laisser savoir par leur absence qu’ils ne seront plus dupes.

Ce dont nous parlons, c’est de responsabilité et de respect de soi en tant que consommateur.

C’est par respect de soi qu’il faut parfois dire « non » à ce qui est pourtant un grand plaisir pour nous. C’est de l’auto-détermination.

Un peu comme le diabétique qui doit contrôler sa consommation de sucre pour mieux vivre, le fan de hockey, particulièrement au Canada, doit apprendre à dire « non » et ranger son porte-feuille pour ne pas bêtement s’endetter ou flamber de l’argent en encourageant une ligue qui se fout de lui.

Sans les blâmer, les fans ont eux aussi leur part de responsabilité dans la situation actuelle.

Les salaires des joueurs, les profits des propriétaires et le prix des billets n’augmenteraient pas de manière aussi démesurée (comparativement à nos augmentations à nous et au coût de la vie), si les consommateurs se montraient moins anxieux d’acheter des billets et des gogosses à des prix de fous. La rareté n’existerait pas et les billets, entre autres, seraient plus abordables. Regardez le prix des billets de certaines équipes américaines pour vous en convaincre.

Bref, la LNH, les propriétaires et les joueurs seraient beaucoup plus polis envers nous si nous nous respections nous-même et que nous nous faisions respecter en étant, disons, moins généreux, plus « difficiles » et davantage pro-actifs.

La fable du restaurant

Imaginez que vous adorez un bon restaurant qui s’appelle (fictivement) Giorgio Vino.

Ce restaurant représente pour vous de très beaux souvenirs et de très belles soirées. Il est spécial pour vous. Vous en parlez toujours avec passion. Allez chez Giorgio Vino, « ce n’est pas n’importe quoi », « c’est magique », « Giorgio Vino, c’est Giorgio Vino », que vous dites à tous vos ami(e), presque avec un accent italien.

Imaginez maintenant ce même restaurant peu à peu commencer à moins bien vous servir, à vous prendre pour acquis, presque à vous manquer de respect. Du genre :  « ah oui, encore vous et votre famille, encore vous et vos amis qui venez me donner votre argent, je le savais bien que vous alliez revenir, vous revenez tout le temps, peu importe ce qu’on vous sert ».

Imaginez ensuite ce nonchalant et pas top gêné de Giorgio Vino, de souper en souper, ne plus jamais présenter la même qualité dans votre assiette, tout en continuant d’augmenter les prix.


« Hey, Giorgio, me sembre que ton spékatti 
a déjà été meilleur et moins cher… »

Puis, imaginez-le, colérique, passer plus de temps à s’occuper de négocier des produits pas trop chers auprès de ses fournisseurs et à s’engueuler avec ses employés plutôt que de s’assurer de vous satisfaire à votre table, vous qui vous déplacez parfois de très loin pour venir goûter à ses plats tant renommés.

Imaginez aussi ce snoro de Giorgio Vino, augmenter ses prix certains soirs, sous prétexte que lors de ces soirées la bouffe qu’il vous fera sera bien meilleure, sans aucune garantie qu’elle le sera effectivement.

Et cela c’est sans parler de ses entrées, pourtant frugales, qu’il sert maintenant au même prix que ces plats principaux.

Ensuite, la cerise sur le sundae, imaginez encore ce même Giorgio Vino, presque mégalomane, fermer ses cuisines quand ça lui plaît et les ouvrir quand ça lui plaît en ne considérant nullement vos désirs et vos frustrations en tant que client.     

Giorgio Vino ne mériterait clairement plus votre temps, votre kilométrage et votre argent, n’est-ce pas?

THEN, WHY THE F… ON EARTH WOULD YOU KEEP GOING THERE FOR CRYING OUT LOUD?

Venez plutôt ici et invitez vos amis, vous vous sentirez mieux :

Hockey Boycott in Canada

Boycott LNH : La révolution tranquille des fans

Enfin, pour ceux qui l’aurait manqué, voici l’article portant sur le pouvoir des fans et nos groupes Facebook de boycott LNH paru hier dans The Gazette sous la plume de Brenda Branswell. Ça se lit très bien.

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