betgrw

Plan quinquennal 2.0 de Gainey/Gauthier : fragile dès le départ (1/2)

Nous sommes à l’aube du 41e match de la saison du Canadien, un match qui marquera la mi-saison mais aussi, du même coup, la mi-parcours du dernier plan quinquennal du duo Gainey/Gauthier.

On vous en avait promis un bilan détaillé il y a quelques semaines, voici la première de deux parties.

Évaluons donc ensemble ce plan quinquennal 2.0 qui s’est entamé en juin 2009 (en même temps que l’arrivée de Geoff Molson) et voyons ce qui a fait défaut, tout en soulignant les bons coups, car il y en a eu…

Inutile de me traiter de Monday morning quarterback, c’est un bilan forcément rétrospectif qu’on fait. D’emblée c’est donc du second guessing, comme dirait Randy.

M. Gauthier en des jours plus heureux?


Juin/juillet 2009 : les fondations de la nouvelle maison

1) La première brique aura été l’embauche en juin 2009 de Jacques Martin (et non de Jacques « trop cher » Lemaire). Martin vient d’être congédié, tout juste avant les Fêtes. Il aura donné au CH, pendant 2 ans et demi exactement ce que l’on s’attendait de lui : un système de jeu peu flamboyant qui, malheureusement, a fini par avoir pour effet de convaincre ses troupiers de jouer pour ne pas perdre plutôt que de jouer pour gagner.

Cela dit, avec le club qu’il avait sous la main, Martin n’a certainement pas mal fait dans l’ensemble. On retiendra son rope a dope du printemps 2010. Son congédiement en faveur de Cunneyworth demeure un geste inutile jusqu’à preuve du contraire.

Au final, Martin n’aura pas été un + ni un – dans le dernier plan quinquennal, donc on le classera son embauche comme  un +/-.

2) La deuxième brique du dernier plan de Gainey/Gauthier aura été de consolider la position de Carey Price comme gardien partant en échangeant courageusement Jaroslav Halak contre Lars Eller et Ian Schultz. Bonne idée, Price est vite devenu un gardien de premier plan et son contrat actuel est très raisonnable si on le considère à celui de certains gardiens comparables.

De son côté, Eller, 13e joueur repêché en 2007,  a apporté une nouvelle dimension intéressante au centre pour le Canadien. Sans avoir été spectaculaire dans son développement (sauf à son dernier match!), il progresse bien jusqu’ici. On n’a vu que la pointe du iceberg danois jusqu’ici. Pour ce qui est de Schultz, bof…

On va dire que c’est un + pour cette deuxième brique du plus récent plan. Un genre d’une pierre deux coups : dossier des gardiens réglé et acquisition d’un grand centre talentueux.

CORRECTION 10h08: Oups, vous aurez bien sûr compris que j’ai fait une erreur chronologique. l’échange d’Halak est survenu en juin 2010 et non en juin 2009. On en reparlera donc dans la deuxième partie demain. Désolé!

3) Troisième brique, plus modeste celle-là,  appelons-la la brique Louis Leblanc. En plein Centre Bell, M. Molson, M. Timmins et toute l’organisation ont fait un petit velours aux partisans en 2009 en sélectionnant en première ronde le natif de Pointe-Claire, dont le nom résonnait déjà depuis plusieurs minutes dans les gradins. L’avenir nous dira qui de Leblanc, et ceux choisis tout juste après (Josefson, Johansson, Caron, Kreider, Desprès, Palmieri, Erixon, Moore, Schroeder, etc.) aura la plus belle carrière. Mais à vu de nez, comme ça, seul Johansson semble avoir une longueur d’avance sur Leblanc pour le moment.

Il est évidemment très tôt pour se prononcer, mais vous savez que ça ne me fait pas peur (#RNHakaThe Nuge), alors je dirai que Leblanc sera un + pour l’organisation.

4) Quatrième brique du plan 2009 : Scott Gomez. Disant au revoir à Koivu, l’organisation s’est tournée vers un vétéran joueur de centre au style similaire (passeur) mais plus jeune. La transaction pour Gomez a été faite dans le but d’assurer la sacro-sainte compétitivité du CH pour les cinq années à venir. Koivu n’étant plus capable de tirer la charrette pour bien longtemps, Gomez allait maintenant former le duo 1-2 au centre en compagnie de Tomas Plekanec.

Le marché offrait bien peu de choix cet été-là (Antropov était le meilleur centre disponible) et Gainey/Gauthier sont allés all in avec l’échange Gomez à la toute fin de juin, sacrifiant au passage le deuxième plus bel espoir de l’organisation en défensive : Ryan Mcdonagh. Résultat des courses ? Timmins n’était pas content et si c’était à refaire, Gainey/Gauthier aurait sans doute passé leur tour…

Un gros, gros – pour cette quatrième brique.  Gomez est un boulet qui nuit à la progression du CH. Nous serons catégorique là-dessus, le Canadien serait en meilleure posture aujourd’hui sans l’échange Gomez. Ne serait-ce qu’à cause de McDonagh et parce qu’il aurait pu repêcher plus haut l’année suivante en juin 2010.

5) Cinquième brique : Les diminutifs vétérans marqueurs Cammalleri et Gionta s’amènent en ville pour pallier aux pertes de Kovalev et Tanguay. Les millions volent sur la métropole en cette journée du 1er juillet 2009 et le CH s’engage à verser quelque 11 millions annuellement à ces deux joueurs pour les cinq prochaines saisons.

Que doit-on en penser? Gionta, sans être exceptionnel comme lors de la saison 2005-2006, a terminé au premier rang des buteurs du CH en saison régulière lors des deux dernières saisons avec 29 buts. Il offre un rendement honnête beau temps mauvais temps, même si certains soirs il a du mal à se démarquer. Il réussit encore souvent à faire le gros jeu au bon moment.

De son côté, Cammalleri a été blessé plus souvent qu’à son tour en saison régulière où il n’a pas particulièrement brillé le reste du temps. Mais ses performances en séries ont été impressionnantes.  Côté leadership, on est en droit d’avoir des doutes sur lui.

Toutefois, au-delà des statistiques, on peut encore ici certainement se demander si Gainey/Gauthier courtiseraient ces deux derniers joueurs.

M. Cammy en des temps plus heureux?

Lorsqu’on dit que le CH est trop petit à l’attaque et peine à lutter contre les clubs imposants et robustes, on doit se tourner vers ces deux joueurs, non? Pour un moindre prix aurait-il été possible de payer moins cher, d’avoir plus de poids et autant de résultats et de leadership?

Nous faisons une évaluation passablement mitigée pour le duo Cammy et Gionta. Mais, au bout du compte, on se doit de la qualifier de négative dans l’ensemble. Au pire, le CH aurait dû se contenter d’un seul petit vétéran marqueur à long terme, pas deux. Trop d’argent, trop longtemps pour bien peu de résultat au final, et surtout, des embauches qui ont peinturé le CH dans le coin en tant que « petit équipe ». C’est donc un .

6) Puis on a coulé un peu de ciment pour faire coller tout ça en embauchant des vétérans défenseurs comme Gill, Spacek et Mara.

Gill, bon deal dans l’ensemble. Personne ne s’est ennuyé de Mike Komisarek aux dernière nouvelles.

Mara, bof, no factor, signature inutile mais pas catastrophique.

Par contre, si c’était à refaire, Spacek n’aurait jamais porté un chandail du CH. Son salaire de 3,9 M$ par saison a toujours été complètement disproportionné par rapport aux services rendus, même s’il a été moins mauvais que ce que plusieurs pensent. Il n’est jamais venu près un seul instant de remplir le rôle qu’occupait Mark Streit avant lui sur l’attaque massive, ce qui était la raison première de son embauche. On sait maintenant que Spacek ne faisait pas tellement attention à lui durant ses étés en République tchèque…

Évaluation de tout ce rapiéçage en défensive en 2009 : +/-.

Gill et Spacek se sont dans l’ensemble avéré des vétérans honnêtes et le CH comptait faire grandir plusieurs jeunes à leurs côtés. Mais Spacek a déçu de part sa faible production.

Des fondations chancelantes…


Bref, c’est donc ainsi que s’est mis en place le fameux plan quinquennal 2.0 de Gainey/Gauthier à l’été 2009.

Pas beaucoup de briques solides dès le départ, on en conviendra. En fait, c’est peut-être ça le problème, d’habitude les fondations d’une nouvelle maison sont faites de gros blocs de ciment ou de pierre solides et non de petites briques fragiles.
À part Price, pas de grand-chose de bien solide…

La suite de notre bilan, demain.

PLUS DE NOUVELLES