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Performance inacceptable à domicile

« You’re nothing special.
We lose every week. »

C’est sur ce chant, entrecoupés de plusieurs sifflets de frustration, que les Ultras ont écoulé les dernières minutes de la difficile défaite de 2-0 de l’Impact de Montréal face à l’Union de Philadelphie hier au Stade Saputo.

Une performance gênante pour les montréalais qui, s’ils s’étaient déjà inclinés à domicile de façon un peu étrange face à la puissante équipe du LAFC, viennent de baisser pavillon face à ce qui est l’une des pire équipes de la ligue sur la route, et je pèse mes mots.

L’Impact a accordé deux buts sans riposte à une équipe qui n’avait pas marqué sur les terrains adverses depuis 4 matchs cette saison. Pire, l’Impact s’est incliné face à l’Union de Philadelphie alors que cette équipe ne gagne simplement jamais à l’étranger. Jamais.

Si le résultat est énormément décevant en lui-même, la manière est d’autant pire. L’Impact est sorti brouillon, sans envie, sans désir. Le match était terne en première mi-temps, sans réel avantage de part et d’autres. Evan Bush s’est signalé avec quelques arrêts importants, puis l’Union a réveillé un peu tout le monde juste avant la mi-temps en profitant d’un moment de flottement dans la défense pour centrer dans la surface et battre Bush d’une solide tête bien placée. Un manque de concentration sur un ballon aérien qui donnait l’avantage aux visiteurs. Déjà vu.

On devait alors s’attendre à voir un Impact sortir fort en deuxième mi-temps. On voulait voir des montréalais avec le couteau entre les dents, insatisfaits de leur propre performance et avec l’envie d’éviter l’humiliation qui se dessinait déjà clairement. Pourtant, il n’en fut rien. L’équipe est demeurée aussi flat qu’en première mi-temps, incapable de créer des brèches vers l’avant, incapable d’insuffler un peu de dynamisme dans son jeu et d’accentuer la pression sur la défense adverse.

Si les montréalais ont un peu plus conservé la possession durant leurs quelques minutes à 11 contre 10 et même à 10 contre 10, l’Union bloquait le centre et déstabilisait complètement l’Impact. Même lorsque Taïder et Silva ont pris les postes à gauche et à droite, ils n’ont pu faire mieux que des Lovitz et Petrasso qui ne donnaient rien offensivement sur leurs ailes respectives. Quelques centres dans la surface, parfois dangereux, souvent imprécis, mais rien pour réellement faire peur à la défensive adverse et pour inspirer confiance. Rien.

Le rôle de Taïder doit être mieux défini pour qu’il soit efficace. | Crédit photo : ICI Radio-Canada

En ce sens, Saphir Taïder m’a encore une fois énormément déçu. Dès son arrivée, il était déjà certain qu’il souffrirait un peu des comparaisons offensives avec son prédécesseur, Blerim Dzemaili, une vraie machine à marquer des buts en MLS. #8, on savait que Taïder aurait un style plus box-to-box, efficace défensivement et dans la relance plus que comme catalyseur offensif.

Il reste que tout de même, la stérilité de Taïder offensivement commence à faire mal à l’Impact. Il fait relativement bien défensivement, mais il est beaucoup trop lent à relancer l’attaque, ses prises de décisions sont souvent discutables et ses tirs sont trop rarement cadrés ou carrément trop faible s’ils le sont.

Que Saphir Taïder ne soit pas un élément tellement offensif n’est pas nécessairement un problème en soi, mais il faudrait alors m’expliquer pourquoi il est autant impliqué dans toutes les phases offensives, pourquoi il est celui qui se retrouve souvent balle au pied au moment où l’Impact entre dans le dernier tiers. Si cela indique que Taïder veut être impliqué dans les phases offensives, il doit faire mieux. Le centre parfait de Silva qu’il rate de la tête en deuxième mi-temps a fait mal à l’équipe, tout comme ses passes mal calculées et ses nombreux tirs directement sur le gardien. Si Taïder est un #8 plus défensif qui reste en retrait et s’offre en support à l’attaque, soit, mais qu’on arrête de l’impliquer systématiquement dans les attaques qu’il ralentit ou ampute plus souvent qu’autrement.

Pour gagner en MLS, tes meilleurs doivent être les meilleurs. Saphir Taïder est loin d’être le pire joueur sur le terrain, mais il doit en donner beaucoup plus pour permettre à l’Impact d’être dominant. C’est parce que je suis persuadé qu’il peut le faire que je me permets d’être plus dur avec lui.

À l’opposé, Jukka Raitala, Daniel Lovitz et Michael Petrasso ont également connu toutes sortes de difficultés hier, mais il est difficile de demander plus à des joueurs qui sont limités techniquement alors qu’ils en sont à leur 3ème match en 8 jours et qu’ils ne peuvent plus utiliser le physique pour se démarquer. On en revient tout de même encore aux problèmes des latéraux de l’Impact qui ne permettent pas à l’équipe de s’installer profondément en zone adverse et de faire avancer le bloc. La bonne nouvelle, si c’en est une, est que la suspension de Lovitz forcera Rémi Garde à essayer quelqu’un d’autre comme latéral gauche lors du prochain match…

Reste qu’au final, l’Impact n’en a pas démontré assez devant ses partisans. Pas d’envie, pas de réaction, un manque de couilles, comme l’a clairement dit Jackson.

Jackson a d’ailleurs été l’un des rares a réellement réagir au deuxième but de l’Union qui clouait le cercueil des montréalais. On l’a senti frustré, profondément. Un peu tard peut-être mais toujours mieux que le contraire.

Vous avez été plusieurs à vous frustrer sur Raheem Edwards, qui semble devenir le punching bag favori de plusieurs partisans. Il est loin d’être parfait, ses contrôles laissent à désirer et sa petite erreur technique a créé la touche qui a menée au premier but de l’Union, mais est-il vraiment le pire? Il fût un des seuls à créer quelques occasions, battant à plusieurs reprises son couvreur pour s’amener sur l’aile et menacer dans la surface. On peut s’attendre à mieux, mais de là à le nommer encore et toujours comme bouc-émissaire de tous les malheurs de l’équipe, ça me semble exagéré.

Le plus dommage, c’est que cette défaite semble encore une fois éliminée l’Impact dès le mois de mai. L’association de l’est est tellement forte qu’il faudrait des séquences incroyables de l’Impact pour réellement se remettre de ce début de saison difficile.

Au moins, nous ne sommes pas les seuls à avoir été insultés par cette piètre performance de l’équipe. Joey Saputo serait allé faire un tour dans le vestiaire après le match, s’assurant de faire comprendre à son équipe que la performance qu’il venait de voir était tout simplement inacceptable.

Comment réagiront-ils?

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