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Pas de passion, pas de couilles, pas de séries

Tous les éléments y étaient.

Une équipe d’expansion pratiquement au dernier rang de l’ouest, avec un différentiel horrible et une fiche d’une toute petite victoire sur la route. Une équipe fatiguée qui vient de traverser le pays complet après s’être fait complètement dominer à Vancouver. Une équipe qui n’a plus rien à perdre, peut-être, mais surtout plus rien à gagner.

La commande semblait parfaite pour un Impact qui cherchait à retrouver ses repères, à retrouver confiance dans le dernier droit et à engranger des points qui, s’ils ne pouvaient être qualifiés de facile, étaient à tout le moins prenable.

Mais non. Samedi soir au Stade Saputo, l’Impact a offert une performance terne, sans passion, sans coeur et surtout sans couilles. Avec la saison qui était sur la ligne, avec un match must-win devant leurs partisans, l’Impact n’a aucune excuse. Une performance sans émotions, qui nous prive de séries avec raison.

Montréal étant Montréal, la débandade de l’Impact depuis la superbe séquence de quatre victoires consécutives créé de gros remous chez les partisans. Depuis l’inacceptable échec face au Minnesota United, la tête de Mauro Biello est demandée à droite et à gauche par des partisans qui en veulent plus et qui commencent à drôlement se remémorer 2014.

Parallèlement, la plupart des journalistes attitrés au beat de l’Impact, que ce soit les gars de TVA Sports ou encore ceux du 98,5 FM, affirment haut et fort que Biello n’est pas celui qu’il faut blâmer, que changer d’entraîneur n’est pas le remède nécessaire aux problèmes de l’Impact.

La débâcle de la saison permet évidemment de remettre en questions le statut et plusieurs décisions de Mauro Biello. C’est la vie d’un entraîneur professionnel. Chaque échec amène son lot de remises en question. Joey Saputo le sait pertinemment bien, et il a lui-même invoqué certains «changements nécessaires» dans une lettre envoyée aux partisans dimanche matin.

Une lettre courte, directe, qui vise surtout à rappeler aux partisans que cette saison était la première d’un plan quinquennal qui, si elle ne s’est pas déroulée comme prévue, ne poussera tout de même pas l’équipe à complètement revamper ce plan et repartir à zéro.

Lorsque le Président parle du «message transmis aux joueurs», on sait désormais qu’il faisait référence à une descente de son bras droit Nick De Santis dans le vestiaire pour remettre les joueurs à leur place. Une visite qui a fait couler beaucoup d’encre, où certains joueurs comme Nacho Piatti se sont assurés que le blâme était partagé avec le personnel technique, et où De Santis s’est assuré de protéger les arrières de Mauro Biello. Pour moi, cette descente dans le vestiaire est justement un «vote de confiance» envers Biello plutôt qu’un désaveu. Le staff technique semble bien plus pointer les joueurs que l’entraîneur pour les déboires de l’équipe.

La faute à qui?
Comme je le mentionnais, autant les partisans pointent allègrement en direction de Mauro Biello, autant plusieurs journalistes le défende publiquement.

Des analyses très intéressantes et en profondeur, notamment celle de Jeremy Filosa qui juge que Mauro Biello a commis trois erreurs flagrantes cette saison, soit le fait de changer de plan de match en cours de semaine à quelques reprises, sa gestion du dossier Mancosu/Jackson et son schéma en 5-3-2 en Nouvelle-Angleterre alors que l’Impact devait gagner.

Pour lui, la faiblesse du rapport qualité/prix de joueurs comme Bernardello, Arregui, Mancosu ou Oduro n’est pas du ressort de Mauro Biello, tout comme le manque d’effort et de passion honteux que les joueurs ont démontrés ces deux ou trois dernières semaines.

Oui… mais non!

Comment peut-on déresponsabiliser totalement un entraîneur pour le manque d’effort de ses joueurs? Pour le manque de réussites de joueurs qui sont ses cadres? Oui, il n’est pas nécessairement responsable des venues (ni des salaires) de Bernardello ou Arregui, mais l’entraîneur chef doit trouver une manière de faire fonctionner ses joueurs clés.

Mancosu et Oduro ne sont pas devenu mauvais du jour au lendemain. Ils ne sont surement pas aussi bon que leur salaire le dicte, mais clairement ils ne sont pas des joueurs qui fittent bien dans le schéma tactique actuel préconisé par Mauro Biello. Ça, c’est sa responsabilité. Elle est partagée, car les joueurs doivent également se fondre dans le système, mais il ne peut pas s’en déresponsabiliser complètement.

Biello doit accepter sa part de responsabilités.

C’est à l’entraîneur de propulser, relancer ses joueurs en léthargie.

C’est à l’entraîneur de s’assurer de bien motiver ses troupes dans les matchs importants pour qu’ils sortent le couteau entre les dents, prêt à mouiller le maillot autant qu’il faudra.

C’est à l’entraîneur de créer un fond de jeu, un schéma tactique où ses joueurs sont confortables, utiles, auquel ils sont tellement habitués qu’ils arrivent à prévoir les mouvements de leurs coéquipiers, peu importe si l’alignement doit tourner quelque peu.

On peut protéger Biello, on peut juger qu’il ne doit pas être renvoyé pour cette saison décevante, mais on ne peut pas le déresponsabiliser totalement.

Surtout qu’on revient souvent avec l’idée qu’il ne choisit pas les joueurs que lui fournissent Braz et De Santis, mais il semblerait qu’il a tout de même un mot à dire…

Et je ne dit pas tout cela car je juge que Mauro Biello doit être renvoyé. Je crois pertinemment, comme l’a mentionné Filosa, qu’il doit être mieux entouré, qu’il doit être secondé par un entraîneur d’expérience non seulement intelligent tactiquement, mais qui peut également de facto être respecté des joueurs.

Renvoyer Biello pour le remplacer par qui? Je n’ai toujours pas eu de réponses satisfaisantes à ce niveau, et je ne crois pas tellement aux rumeurs d’Alessandro Nesta qui semble très bien en Floride avec le Miami FC et qui devrait/pourrait piloter l’aventure jusqu’à la MLS (si une entente est trouvée avec Beckham).

Pour moi, et je l’ai répété souvent, le principal problème de l’Impact n’est pas Biello, et n’est même pas nécessairement dans l’ajout d’un troisième joueur désigné. L’Impact doit se bâtir une bonne profondeur, il doit avoir des joueurs de soutien qui dominent, comme on le voit dans plusieurs équipes et principalement à Toronto. Des Victor Vazquez, Justin Morrow, Drew Moor et autres Melky Delgado ne sont pas joueurs désignés mais sont dominants en MLS. C’est là que l’Impact doit VRAIMENT améliorer son recrutement et son réseau de contacts. Dans une ligue au plafond salarial, tous ont une chance s’ils dépensent bien et avec intelligence leur argent. Imaginez, avec l’argent des salaires d’Oduro, Mancosu, Bernardello, Arregui et même Donadel, quels joueurs auraient pu faire une énorme différence pour l’Impact cette saison?

Biello ne doit pas faire l’erreur de ne pas se regarder dans le miroir et de se terrer derrière la phrase «Quand on gagne, c’est grâce aux joueurs. Quand on perd, c’est la faute de l’entraîneur».

Reste qu’il ne faut pas oublier que remplacer l’entraîneur est parfois (souvent?) une solution facile à un problème complexe.

DANS L’ABRI
– L’Impact pourra de nouveau observer la profondeur du Toronto FC de près alors qu’il sera au BMO Field ce soir dans un derby avec moins de saveurs qu’à l’habitude. Altidore et possiblement Giovinco et Vazquez seront absents, qui sait alors si un miracle de l’Impact ne pourrait pas redonner foi? Je n’y crois pas trop, mais on s’en reparle si l’Impact ressort de Toronto et Atlanta avec 6 points… Mais ne pariez votre maison là-dessus.

– Est-ce qu’on devrait, d’ailleurs, donner du temps aux jeu aux Crépeau, Choinière, Louis, Boldor et autres Ballou d’ici les 6 derniers matchs?

– Quand le Barça n’a pas peur de faire de la politique… Mas que un club.

– À défaut d’entraînement avec le Standard de Liège durant la saison morte, un club Wallon pour le Général?

– Géniale cette histoire entre les maires de Montpelier (Vermont) et Montpellier (France) suite à la fameuse erreur de maillots de l’équipe de Ligue 1.

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ALLONS!

 

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