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Marc Bergevin et les talents cachés | Opération: relancer Semin

Marc Bergevin est un directeur général singulier. On pourrait parler longtemps de ses habits flamboyants, de son côté émotif qui ressort parfois malgré lui, de son contrôle rigoureux de l’information faisant contraste avec ses prédécesseurs, de sa rigidité dans la négociation des contrats, et bien sûr, de ses habiletés sociales à travers la ligue, lui qui mise sur un carnet de contacts bien garni après une carrière de 20 ans avec huit différentes équipes de la LNH.

Mais notre charismatique directeur général se démarque par-dessus tout par sa manière de repérer les talents méconnus. Ses meilleurs coups se sont avérés des prises sous le radar qui, au préalable, lui ont attiré des moqueries – de la part des partisans comme de certains membres des médias – pour le culte qu’il voue à la profondeur.

Que disait-on lorsqu’il a mis la main sur Dale Weise ? Qu’il venait d’acquérir, au mieux, un joueur de 4e trio musclé pouvant combler un vide occasionnel sur la troisième ligne.

L’an dernier, Weise a plutôt terminé au 2e rang de l’équipe au chapitre des points par tranche de 60 minutes. Puis, en ce début de saison, il revendique déjà 6, buts, 3 passes et 9 points en 13 matchs. Sans oublier qu’il pointe au 17e rang de la LNH pour le nombre de chances de marquer générées par heure de jeu, selon War On Ice.

Les attentes envers Tomas Fleischmann étaient très faibles lorsqu’il s’est amené à Montréal dans le cadre d’un essai professionnel. Le Tchèque a finalement décroché un contrat d’une valeur de 750 000$. Aux dernières nouvelles, l’ailier gauche a déjà inscrit quatre buts, six passes et 10 points en 13 joutes.

À l’orée de la saison, Bergevin a encore une fois alimenté le scepticisme en réclamant Paul Byron au ballotage. Au départ, l’idée d’acquérir un petit attaquant de soutien de 5’7 n’allait pas en enchanter plusieurs, particulièrement les partisans de la robustesse, ou ceux qui tiennent mordicus à accélérer le développement des espoirs faisant leurs classes à St.John’s.

Le temps de deux matchs, Byron s’est occupé de ses détracteurs en prouvant son efficacité dans une LNH moderne, plus adaptée au talent qu’aux muscles et valorisant les points plutôt que les poings. Sa capacité à s’évader en désavantage numérique n’est pas sans rappeler celle de Michael Grabner.

Alors que le hockey change devant nos yeux, les analyses, elles, ne s’adaptent pas à la même vitesse. Pourquoi la mentalité voulant que les petits joueurs talentueux ne puissent pas évoluer sur les unités de soutien ne refuse-t-elle pas de mourir ?

L’habileté de Bergevin de dénicher les joueurs dont le talent est un secret bien gardé est unique et elle ne fait plus de doute. Aussi, il faut mentionner qu’il a gagné ses paris, alors qu’on lui reprochait de préférer des « joueurs finis » à de jeunes espoirs de l’organisation. Or, aucun d’eux n’a prouvé hors de tout doute lors du camp d’entrainement qu’il pouvait dès maintenant fournir une contribution supérieure à celle d’un joueur d’expérience dans le circuit. Voilà une belle démonstration de réalisme de la part de notre directeur général.

Dans une époque où les caprices du plafond salarial prédominent, c’est en misant sur des joueurs talentueux dont la valeur est faible, voire à peu près nulle qu’on peut réussir les meilleurs coups. En Fleischmann, Bergevin a vu un attaquant pouvant facilement être sous-estimé puisque les Panthers et les Ducks lui ont confié un rôle restreint. En réclamant Byron, il a profité du fait qu’on néglige trop souvent le talent des joueurs de petit gabarit dans une ligue plus rapide que jamais.

En 2013-2014, il a tiré avantage d’une relation houleuse entre Dale Weise et John Tortorella pour libérer de ses chaînes un talent scellé.

Là où il y a du talent et une possibilité de bon rapport qualité-prix, Marc Bergevin n’est jamais très loin.

Opération relancer Semin

Les joueurs doivent parvenir à s’adapter pour se faire justice, mais on aime également répéter qu’un entraineur doit soutirer le maximum de ceux-ci. Les meilleurs instructeurs du circuit ont appris que les bonnes vieilles méthodes punitives n’ont plus le même succès et qu’il faut maintenant travailler dans un climat de collaboration avec ses joueurs (en se gardant bien sûr d’être top permissif). Jon Cooper, Claude Julien, Mike Babcock et Alain Vigneault sont des exemples à suivre à cet effet.

Michel Therrien a une tâche devant lui: celle de relancer Alexander Semin. S’il y parvient, le club en retirera d’énormes bénéfices puisqu’il a besoin d’un attaquant de ce profil à l’aile droite. Est-il juste de conclure que l’attaquant ne peut plus aider un club de la LNH après 10 matchs et des flashs intéressants en dépit d’une faible production? Ce n’est simplement pas raisonnable. Cela revient à prédire la Coupe Stanley au CH et croire que Crosby sera coiffé par Dale Weise au classement de pointeurs. Semin a entamé du mauvais pied les premiers kilomètres du marathon, mais si le hockey nous a servi une leçon, c’est que les choses peuvent très rapidement changer.

Semin a connu du succès durant sa carrière en utilisant l’un des meilleurs tirs de la LNH pour faire mouche en périphérie. Une donnée intéressante est celle des Expected Goals, le nombre de buts auquel on peut s’attendre d’un joueur en fonction de la qualité des chances de marquer qu’il obtient, plus précisément la distance de ses lancers. Si un joueur termine la saison en ayant largement dépassé les attentes fixées par les xGoals, c’est qu’il se veut un franc-tireur pouvant toucher la cible à partir d’endroits où les probabilités de marquer un but sont moins grandes. De 2007 à 2015, Alex Semin est le joueur ayant récolté le 4e plus grand nombre de buts au-delà des attentes. Voici ceux qui sont considérés comme les meilleurs francs-tireurs de la LNH selon cette mesure.

GAE = Goals Above Expectations (Buts au-delà des attentes) 

Lorsqu’il a mis Semin sous contrat, Bergevin a répété sans cesse le même argument durant ses interventions avec les médias. Il croyait que le russe aiderait son équipe à marquer plus de buts, car il n’aurait pas besoin d’autant d’opportunités que les autres joueurs pour marquer. Son analyse est juste, parce que Sacha a fait une carrière dans la ligue à terroriser les gardiens à l’aide de son tir.

L’an dernier, Semin a connu une horrible baisse de régime parce qu’il a perdu son pain et son beurre, incommodé par une blessure au poignet. Un marqueur naturel ne se sentant pas confortable à utiliser son lancer est un chasseur sans fusil, un fabricant de jeu sans ses yeux, un gardien sans sa mitaine. Bref, il perd énormément en efficacité.

Voilà qu’il est guéri de sa blessure et a retrouvé la vélocité de son tir. Le hic? Parce que son coup de patin s’est dégradé, il peine à se mettre en évidence et à s’acheter du temps pour l’armer.

Un centre avec la qualité première d’alimenter ses ailiers, étant capable de ralentir le jeu en temporisant avec la rondelle pourrait lui faire des plus grands biens. C’est avec Eric Staal, un centre affectionnant ce genre de patrons de jeu que Semin a connu ses succès les plus récents, soit en 2013-2014.

La chimie entre Galchenyuk et Semin a été quelque peu exagérée, pour tout dire. Galchenyuk se veut un pivot dynamique, très énergique, qui accélère la cadence, ce qui complique la tâche du lent numéro 13.

D’emblée, cela nous amène à la possibilité de le jumeler à David Desharnais. Le Québécois pourrait encourager notre enfant terrible à développer une propension à tirer. Le but premier de son joueur de centre serait de lui créer des brèches et de lui fournir des opportunités pour lancer, comme il le faisait aux côtés de Max Pacioretty. Fleischmann pourrait alors conserver son poste à l’aile gauche, car lui et Semin ont développé des atomes crochus durant les années à Washington.

Évidemment, ce n’est pas un essai que Michel Therrien peut mettre à l’exécution pour le moment, car son troisième trio a été le plus dominant des deux dernières joutes.

Mais, de toute évidence, cette équipe ne gagnera pas 70 matchs et cette idée pourrait valoir la peine d’être mise au test lors d’une séquence léthargique.

Ailleurs chez le Canadien
– Carey Price a été nommé 2e étoile du mois d’octobre, dans la LNH. Marchand (1re), Allen (2e) et Hall (3e) ont été les étoiles de la semaines, eux…

– En plein dans le mile, François!

– Dustin Byfuglien devra s’entretenir (au téléphone) avec Stéphane Quintal (Département de la sécurité) demain matin, en raison de son coup à l’endroit de Brendan Gallagher.

Une suspension de moins de cinq matchs? 

– Mark Stone a été suspendu pour deux rencontres après son coup dangereux lors du week-end. Il ratera donc la rencontre de demain, face à P.K. Subban et le Canadien.

Mauvaise nouvelle cependant: Hoffman et Lazar devraient être en mesure de jouer. 

– On ne sait toujours pas qui gardera les buts demain, chez les Sens. #Hammond #Anderson

– John Tavares, lui, devrait théoriquement rater le match de jeudi (face au Canadien). Il est très malade et ça ne semble pas vouloir s’améliorer rapidement…

Tavares n’a pas joué depuis le 29 octobre… Mais on va quand même se dire que parfois, des guérisons miracles se produisent!

– Benoit Groulx a (encore) de bons mots pour Paul Byron, qu’il a dirigé à Gatineau!

– Petit à petit, on est en train d’enrayer la violence dans la LNH!

Juste un mauvais timing pour l’article, avec les cas de Byfuglien et de Stone…

– Drôle de concours, chez le Canadien!

En rafale
– Bravo à mon collègue JT Utah (Jean Trudel) pour avoir vendu (une partie de?) son site (25Stanley) à V Média! LIEN

– Superbe entretien avec Eric Fehr, le joueur de hockey qui a subi l’opération du lanceur de baseball! LIEN

– Comme si les Blue Jackets ne faisaient pas déjà assez pitié!

– Joe Sakic a fait une sortie publique pour prendre la défense de Patrick Roy et affirmer qu’il n’est pas sur la sellette. Selon Sakic, c’est aux joueurs de s’en sortir par eux-mêmes! LIEN

Est-ce le fameux exemple de baiser de la mort? Selon une bonne source de DLC, Patrick Roy ne sera pas congédié. Il quitterait par lui-même à la fin de la saison, si son équipe ne fait pas les séries.

– Le mullet de Jaromir Jagr pousse!

– Parfois, changer les trios fonctionne!

– Griffin Reinhart (Oilers) est prêt à effectuer un retour à la compétition!


Dans le cas d’Eberle, ça s’en vient…

– Longue absence finalement, pour Luca Sbisa?

– Superbe vidéo de l’Impact, pour souligner l’élimination du Toronto FC!

Puisqu’il est question de l’Impact, sachez que Cameron Porter va (beaucoup) mieux!

– Les Blue Jays ont un nouveau DG (par intérim).

– On ne pourrait pas mieux décrire la domination du CH!

– Énième rappel que cela ne veut absolument rien dire, parce que les voyages de recrutement sont normalement planifiés au début de la saison.

– Les Kings surfent sur une heureuse lancée. LIEN

– Au terme de la saison 2015, Didier Drogba serait prêté au FC Bologne, le 2e club dont Joey Saputo est propriétaire, selon ce que rapporte un média. LIEN

– Laissons-lui le temps…

– Quel but! LIEN

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