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Marc Bergevin a-t-il mis son empreinte sur le CH?

Le Canadien de Montréal amorcera bientôt sa quatrième saison sous le règne de Marc Bergevin.  Son arrivée en poste a coïncidé avec une série de succès en termes de victoires, mais à quel point y a-t-il contribué?

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Pas de flafla

Rien de trop spectaculaire, mais de la gestion efficace de la part du manitou du CH. À 29 ans, Cédrick Desjardins n’a jamais réussi à faire sa place dans la LNH. Dustin Tokarski sert maintenant d’auxiliaire à Carey Price et il nous a permis d’y croire face aux Rangers. On murmure entre les branches qu’Erik Cole n’était pas tendre à l’endroit de Subban, puis Michael Ryder a fait ce qu’il fait le mieux durant son court séjour: marquer des buts. Cole a régressé depuis et il aurait coûté 4.5 millions jusqu’à la fin de 2014-2015.

Vanek, le pétard mouillé 

Avec un peu de recul, l’échange de Thomas Vanek n’est pas un coup aussi fumant qu’il ne l’a été annoncé. Quand on regarde ça froidement, Bergevin a troqué Collberg et un choix de 2e ronde en retour d’une bonne fin de saison, des performances couci-couça en séries et une sélection de 5e tour. Ça lui vaut certes un 10/10 pour l’audace.

Chapeau bas pour l’échange Diaz-Weise, remporté haut la main. Weise s’est développé comme attaquant de soutien plus talentueux que la moyenne fonctionnant à coup d’éclairs de génie sporadiques. Le frêle Suisse a été balancé à gauche et à droite à travers la ligue et n’a plus sa place sur un quatuor de défense.

Christian Thomas a montré de belles promesses durant un court séjour à Montréal. Un attaquant teigneux qui gagne le 3/4 de ses batailles et poivre le gardien de tirs. Danny Kristo produit davantage dans la ligue américaine, mais n’a pas joué un seul match dans la LNH en date d’aujourd’hui.

Mike Weaver est un défenseur au talent limité et il ne devait pas coûter plus cher qu’une sélection de 5e tour.

Cap-maestro 

Il faudra attendre de voir ce que deviendra Matthew Bradley avant de critiquer l’acquisition de Parenteau, qui, on l’oublie, a contribué directement à des victoires grâce à des buts en tirs de barrage et a supplanté l’apport offensif de Brière au Colorado.  Il a presque doublé son rythme de PPM (0.39 versus 0.21) et a été largement plus efficace par rapport au temps de jeu (1.56 PTS par tranche de 60 minutes versus 1.10).

À noter que Bergevin aurait pu frapper son plus grand coup à la barre du CH si Gorges avait levé sa clause de non-échange. Obtenir Cody Franson en cédant un arrière modeste au talent offensif nul aurait été un pur vol.

Cette année, le DG de la Flanelle a montré tout son savoir-faire dans la maîtrise de la masse salariale. Il a recollé les pots en larguant les contrats de Moen et Bourque qui étaient valides jusqu’en 2016, sachant que les ententes de Gonchar et Allen venaient à terme cet été.

Même s’il a souvent été rayé de la formation à Anaheim, on peut émettre certains doutes sur l’échange de Sekac. Sans être un dynamo offensif, la vitesse du jeune Tchèque injecte une dose d’énergie nécessaire sur le top-9 et rehausse l’efficacité générale en récupération de rondelle. Devante Smith-Pelly, lui, n’a pas prouvé grand-chose, mis à part sa capacité à livrer des coups d’épaule loin du jeu. Reste qu’il a un potentiel intéressant et un été d’entrainement rigoureux pourrait changer les données.

J’ai moi-même milité longtemps pour l’acquisition de Jeff Petry et mes souhaits ont été exaucés le 2 mars. Les choix de 2e ronde ont une certaine valeur, mais ils se matérialisent rarement en joueurs d’impact de cette trempe. Ce qui est encourageant, c’est qu’on a vu le Canadien contrôler le jeu en séries – mais manquer d’opportunisme – quand le droitier a pris ses aises derrière Subban. Est-ce la vraie identité de ce club, quand l’adaptation au système de tous les joueurs – n’oublions pas Flynn et Mitchell, d’autres nouveaux venus qui ont trouvé leur rythme au printemps – est chose faite? Dans ce cas, on peut espérer que la charge de travail de Price s’en retrouve allégée. Là-dessus, on manque de mains pour applaudir le pilote du Tricolore.

Torrey Mitchell est peut-être le 4e centre le plus talentueux du CH depuis Dominic Moore et Glen Metropolit. Et dans le pire des cas, s’il ne peut dupliquer les performances du printemps dernier, il aura coûté un choix de 7e ronde et un pugiliste sans coup de patin. Son salaire raisonnable peut être enterré dans les mineures.

À suivre 

J’en ai parlé en long et en large ICI.

Conclusion

À l’image du système du Canadien, Marc Bergevin embrasse un type de gestion qui consiste à limiter les risques. Ses plus grosses prises ont été effectuées car elles ne lui ont pas demandé de faire de grands sacrifices, ce qui est une bonne chose en soi, mais ça explique aussi pourquoi certains joueurs de qualité peuvent lui glisser des mains.

Or, la vérité est qu’il n’a jamais essuyé une défaite cuisante dans un échange et c’est tout à son honneur.

On préfère cette approche mille fois à celle de Bob Gainey, qui s’est départi de Ryan MacDonagh pour vous-savez-quoi et avait offert l’âme du club pour Vincent Lecavalier. 

Néanmoins, force est d’admettre qu’il a hérité du noyau de l’équipe: Subban, Pacioretty, Price, Markov, Plekanec et Gallagher ont tous été repêchés par l’ancienne direction. Et il a fait son entrée en scène en sélectionnant au 3e rang du repêchage de 2012 pour obtenir Galchenyuk.  Il avouera plus tard qu’il avait un faible pour Morgan Rielly, mais a fait confiance à son groupe de recruteurs. Repêcher Rielly n’aurait certes pas été catastrophique, loin de là…

Le grand test pour lui sera de voir comment il améliorera son équipe afin de gagner la coupe Stanley au cours des trois ou quatre prochaines années. Carey Price deviendra joueur autonome sans restriction en 2018 et sa valeur sera extrêmement élevée. Idem pour Pacioretty l’été suivant, en 2019.

À noter que Marc Bergevin, depuis le tout début, n’a presque jamais touché à sa ligne de centre. Il a prolongé les contrats de Desharnais et Eller et n’a jamais obtenu un pivot digne de ce nom par voie de transaction, à l’exception de Flynn et Mitchell, qui sont avant tout des employés de soutien. C’est pourtant une des grandes faiblesses du club et son homologue Jim Nill nous a prouvé qu’en redoublant de créativité, on pouvait faire un peu de magie.

– Bergevin a manoeuvré intelligemment en fonction du plafond salarial et de ses incertitudes.
– Il est encore trop tôt pour savoir si son personnel a bien repêché.
– La plupart du temps, il a eu la main heureuse dans ses transactions en limitant les risques.
– Il se veut de loin supérieur à ses prédécesseurs.

Mais le gros du travail n’a pas encore été fait.

En rafale
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MISE À JOUR:
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