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Les 12 plus importants espoirs du CH : positions #12 à 9

Alors, après vous avoir expliqué hier la particularité de notre décompte des espoirs les plus importants en vue de la progression du CH, on commence aujourd’hui ce même décompte avec les positions #12 à 9.

Vous remarquerez déjà que notre approche originale basée sur les probabilités que le jeune joueur fasse un jour progresser l’organisation en comblant certains besoins ou lacunes ou en surpassant des joueurs en place (ce qui en fait un espoir « important »), causera quelques surprises par rapport aux décomptes traditionnels basés essentiellement sur le talent brut des jeunes joueurs et leur proximité de la LNH.

12) Brett Lernout : Je vais peut-être en surprendre plusieurs avec cette sélection pour commencer mon décompte des 12 espoirs les plus importants du club, mais en échangeant son choix de 3e ronde (87e) et son choix de 4e ronde (117e) pour mettre la main sur Lernout au 73e rang du dernier encan, le Canadien a rapidement montré qu’il tenait beaucoup au robuste et très imposant défenseur droitier. Je mettrais même un petit deux que Timmins l’avait classé en 2e ronde…

Pour un défenseur de sa carrure, Lernout possède un coup de patin au-dessus de la moyenne comme plusieurs l’ont constaté au dernier camp de développement de l’équipe. Pas dépourvu d’habiletés avec la rondelle, bon marqueur dans le Midget AAA, il ne faudrait pas se surprendre qu’il parvienne à plus ou moins doubler sa production offensive de la dernière saison (8 buts, 22 points en 72 parties) avec Swift Current dès cette année.

Au bout du compte, s’il polit son jeu et développe encore davantage ses habilités offensives, on pourrait être assez près du « full package » avec ce joueur. Ça semble être ça le pari qu’ont pris les dirigeants en juin en tout cas. Et s’ils le gagnent, ils auront entre les mains un très bon bottom 3 defenseman. Un peu un cheval sauvage pour le moment.

Choisi plus haut que Dietz, Ellis et Nygren, il inspire confiance pour la LNH, ce Lernout. Comme dirait Michel Therrien dans sa prose légendaire, Lernout a le profil de l’ultime joueur « dur à jouer contre ». Le genre de gars que tu préfères avoir dans ton équipe.

Même si ce ne sont pas des nains de jardin, d’autres intéressants espoirs droitiers de l’organisation à la défense, Dietz, Thrower, et Ellis, ne feront malheureusement pas peur à personne dans les rangs professionnels. Puis, même si on ne sait pas encore comment s’acclimatera l’énigmatique Thrower à Hamilton, ni Dietz, ni Ellis ne semblent être assez dominants dans les autres facettes du jeu pour les placer devant le jeune spécimen qu’est Lernout.

Regardez bien le cheminement de ce gros gaillard. Car en venant combler une lacune organisationnelle importante au plan de la robustesse, voire de l’intimidation, sans être une nullité avec la rondelle, Lernout possède des qualités susceptible de faire progresser le Canadien en tant que « shutdown defenseman with benefits ». C’est probablement pour cela qu’on semble déjà l’avoir en haute estime au sein de la direction du club et c’est ce qui lui confère le 12e rang de notre décompte.

Parce qu’il présente trop de qualités alléchantes considérant les besoins et les lacunes de l’organisation, Lernout a coiffé de justesse dans ce décompte, un défenseur droitier au tir explosif, le Suédois Magnus Nygren et l’intriguant ailier gauche finlandais, le petit et frêle Artturi Lehkonen.

Mac Bennett en est un autre qui aurait sans doute mérité des considérations alors qu’il tentera de s’imposer du côté gauche de la défensive après un séjour complet mais so-so dans les rangs universitaires. Est-ce que son excellent coup de patin et son jeu stable lui permettront de s’adapter rapidement chez les pros? Ce sera la clé dans son cas.

11) Zachary Fucale : On ne sait jamais trop ce que l’on va obtenir lorsqu’on repêche un gardien de but. Fucale semble avoir frappé un beau petit mur en séries le printemps dernier et il sera intéressant de voir la suite des choses dans son cas, et particulièrement ce que Hockey Canada pensera de lui en vue du prochain CMJ qui se tiendra à Montréal et Toronto…

En tant que gardien avec le plus grand potentiel chez les espoirs du club, Fucale demeure important à long terme pour le Canadien. Si tout se passe relativement bien dans son développement, le Québécois atteindra la LNH vers la fin du contrat de Carey Price.

De quoi aura l’air Carey Price à 30 ans? Ryan Miller ou Martin Brodeur? Aura-t-il été diminué par les blessures? Who knows. Même si un gardien substitut rendu à maturité comme Tokarski peut faire un excellent travail pendant encore plusieurs saisons, Fucale doit figurer sur cette liste des espoirs les  plus importants du club. Car même si Price était encore en grande forme et qu’il renouvelait à nouveau son entente avec le Canadien, Fucale pourrait être celui appelé à jouer 25 matchs par année où 50 points de classement seront à l’enjeu, d’ici 4 ans.

Quand on évoque une possible succession de Carey Price ou, à tout le moins, un poste de gardien de but avec le Canadien, c’est un euphémisme de dire que le jeune Fucale a déjà de la pression sur ses épaules. Mais il devra apprendre à garder la tête froide et prendre le tout une petite bouchée à la fois.

Toutefois, parce que la courbe de développement d’un gardien est aussi difficile à prédire que la météo le mois prochain, on ne peut classer Fucale plus haut sur cette liste pour le moment.

10) Jiri Sekac : En compétition directe avec Andrighetto dès cet automne, Sekac est plus grand, mais est-il plus fort, combatif et talentueux que le petit Sven? Ça reste à voir. Il faut réaliser qu’il y a quand même un gros pourcentage de flops en Amérique avec ces fameux late bloomers européens dans les dernières années. Vous vous rappelez de Fabian Brunnstrom quand même? Et vous n’avez pas déjà oublié Andreas Enqgvist? Seulement chez le Canadien, la liste pourrait être longue, si on remontait dans le temps. Mikael Johansson et cie…

Cela dit, Sekac, ça semble plus sérieux qu’Enqgvist et Johansson. Sekac a un bon coup de patin, un tir qui semble au-dessus de la moyenne et un jeu défensif assez mature. Sans doute que l’état-major rêve de le voir percer l’alignement et compléter un 3e trio de joueurs de 6’2 et plus en compagnie de Bourque et Eller. C’est en grande partie pour remplir ce rôle qu’on a fait son acquisition.

Toutefois, ne nous emballons pas trop vite. On parle d’un joueur qui a déjà 22 ans et qui n’a connu qu’une seule « bonne » saison pro dans la KHL, et, encore là, 11 buts, 28 points, +12 en 47 matchs, ce n’est pas la mer à boire. Surtout qu’avant ça c’était carrément le désert! Mais s’il parvient à peu près à traduire cette performance sur un troisième trio dans la LNH avec, disons, une saison d’une trentaine de points, ça serait tout un coup de la part du Canadien.

9) Dustin Tokarski : On retrouve maintenant celui qui a maintenu le CH en vie contre les Rangers en demi-finale de la Coupe Stanley. Tokarski a le même type de contrat que Greg Pateryn, two-way en 2014-2015, one-way en 2015-2016. Mais avec ses exploits du printemps dernier, personne ne se surprendra de le voir ravir le poste de Budaj dès cette saison.

À 25 ans, fort mentalement, Tokarski, ex-vainqueur avec Équipe Canada Junior en 2009 (avec un certain P.K. Subban sur l’équipe) et vainqueur de la Coupe Calder à Norfolk en 2012, est prêt à entamer les meilleures années de sa carrière professionnelle.

Parce qu’on a une bonne idée de l’excellent travail que Tokarski peut accomplir au niveau de la LNH et que tout est beaucoup moins certain du côté de Fucale, et parce que les points à l’enjeu cette année et l’an prochain sont plus pressants que ceux de 2018-2019, je n’hésite pas pour le moment à placer le Saskatchewannais devant le Québécois dans ce décompte des espoirs les plus importants du club.

Un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras ».

Dans ce cas-ci du moins.

À demain midi!

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