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Leblanc : ici ou ailleurs?

On l’a dit, la rétrogradation rapide de Louis Leblanc dans la AHL n’a rien à voir avec le jeu qu’il a présenté au camp cette année.

On le répète, sur la glace, il était en forme, alerte, impliqué, plus rapide, plus fort, plus efficace. Bref, meilleur qu’il ne l’a probablement jamais été.

Alors pourquoi l’a-t-on retranché aussi tôt, en même temps que des joueurs qui ne sont pas de son calibre et au moment où plusieurs de ces « compétiteurs », qui ont pour la plupart connu de moins bons camps que lui, sont toujours là?

C’est simple : on a voulu lui passer un petit message.

C’est officiellement dans cet uniforme que
l’état-major veut voir Leblanc dans les prochains mois…

Le Canadien, par le biais de son porte-parole Michel Therrien, nous a d’ailleurs donné une réponse officielle assez juste et honnête dévoilant les raisons de cette rétrogradation.

En gros, le message de ce renvoi c’est : On ne te doit rien, buddy. On a d’autres gars à évaluer, entre autres Collberg, Thomas et McCarron. On a vu tes beaux efforts au camp à Montréal cette année, mais ce qu’on veut voir de toi, pour l’instant, c’est à Hamilton qu’on veut le voir.  

Est-ce que ça veut dire que Leblanc est toujours dans les plans de l’organisation? Est-ce que ça veut dire qu’il n’est plus dans les plans?

Si on lit entre les lignes, ça veut dire qu’il n’est clairement pas le plan A et probablement pas le plan B!

Leblanc serait échangé demain ou cet hiver que cela ne surprendrait plus personne.

Vous avez vu le sort qu’on a réservé à son bon ami Danny Kristo, un espoir à peu près du même calibre que Leblanc?

Merci bonsoir, pis babaille.

Out Kristo. In Thomas.

Double casse!
Mais pour l’instant, difficile de ne pas voir un processus de cassage à la sauce Bergevin-Therrien dans le cas de Leblanc.

Le DG du Canadien a fait un exercice semblable de « cassage » l’an passé avec Subban : c’est nous qui avons le gros bout du bâton et tu vas signer le contrat qu’on te propose. Tu ne viendras pas faire la loi dans notre gérance salariale. Ton ego, tu vas le mettre de côté, mon ami. L’équipe passe avant les individus. Et avant de demander la lune, il va falloir que tu nous prouves que tu la mérites.

Au hockey, comme très souvent dans la vie, les vrais messages se font comprendre par des actions et non pas juste des mots.

Leblanc et son agent Pat Brisson (un ami de Bergevin…) ont beau dire qu’il n’a pas demandé à être échangé et ci et ça, ce sera alors au tour de Leblanc de démontrer par ses actions (du jeu inspiré et dominant dans la AHL) que le message a été saisi une bonne fois pour toute et que c’est à Montréal qu’il veut jouer.

La patience est encore de mise…
Louis Leblanc n’était pas un top 5 en 2009 et comme la plupart des hockeyeurs repêchés en deuxième moitié de première ronde – ça été le cas avec un certains Max Pacioretty en 2007–, il faut se montrer patient et ne pas s’attendre à des débuts de carrière professionnelle nécessairement fulgurants.

D’autres exemples?

Marcus Johansson (19e) est le seul joueur choisi après Leblanc en première ronde en 2009 qui ressort vraiment du lot aujourd’hui. Le Suédois est déjà bien parti pour devenir le joueur qu’on attendait de lui avec sa production de 95 points en 183 parties.

Le défenseur John Moore fait pas mal avec ses 99 matchs et ses 14 points.

Kyle Palmieri aussi semble avoir enfin débloqué avec les Ducks l’an passé : 22 points en 42 matchs réguliers, 5 en 7 en séries… 

Mais pour plusieurs autres, ils sont tous encore dans le fameux « processus », tous à peu près dans le même bain que Leblanc.

Kreider, Josefson, Schroeder, Erixon, Caron et Després ne sont pas encore des réguliers dans la LNH et ont surtout évolué dans la AHL lors des dernières saisons.

Quant à Olsen, Paradis et Ashton ce sont carrément des flops.

C’est en début de deuxième ronde, comme c’est souvent le cas, qu’on retrouve encore quelques petits joyaux : O’Reilly, Clifford, Silfverberg et Chiasson.

Je ne déteste pas non plus Orlov et Tatar un peu plus loin.

Parlant de ce Tatar, celui-ci a seulement 8 points en 27 matchs dans la LNH avec les Wings en carrière. Mais il vient d’être nommé MVP des dernières séries de la Coupe Calder avec Grand Rapids.

Il a jusqu’ici connu trois solides saisons avec cette formation et on s’attend maintenant à ce qu’il remplace Damian Brunner à Detroit.

Après les montagnes russes des deux dernières campagnes, est-ce normal qu’on souhaite à Leblanc qu’il connaisse au moins une bonne saison complète (ou presque) dans la AHL pour affûter ses habiletés?

Lors de son dernier renvoi à Hamilton, plusieurs avaient avancé que Pacioretty n’avaient plus aucune chance de jouer sur les deux premiers trios à Montréal…

Comme quoi, les choses changent parfois très vite au hockey!

Une valeur à Montréal… ou ailleurs
Mais bon, l’alignement semble bloqué à Montréal présentement, et il le sera peut-être pour encore un bon petit bout pour un gars « sans chaise » comme Leblanc.

Un petit coup d’œil à l’alignement des 29 autres formations nous convaincra cependant que le Québécois a encore un profil top 9 pour plusieurs équipes de la LNH dès maintenant. 

Toutefois, avant de précipiter les choses, gageons que Bergevin se rappelera que Gionta et Brière ne sont pas faits en métal forgé et que Thomas n’est pas le messie…

Mais dans la catégorie des « pas de chaise », « bouche-trous », Bournival est présentement devant lui dans la tête des dirigeants.

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