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« Ubergate » : un journaliste interdit de monter dans l’avion nolisé des Sénateurs

Nous sommes en 2018. Bientôt en 2019.

Le citoyen lambda a, en principe, une multitude de libertés comme la liberté d’action, de parole, de conscience ou encore d’opinion. Et ce processus s’est accéléré à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, dans le monde occidental.

Des pionniers ont dû se battre pour ces libertés, surtout chez les « minorités ».

Et c’est parfois allé jusqu’à la mort. L’exemple qui me vient en tête est celui de Martin Luther King, qui a été assassiné alors qu’il se trouvait sur le balcon d’un motel à Memphis, le 4 avril 1968.

Mais ne soyons pas dupes : l’être humain ne sera jamais libre. Et les récentes années nous l’ont bien montré.

La montée des partis d’extrêmes droites, et ce, dans les quatre coins du globe, en sont un malheureux exemple. Ces derniers ont fait des journalistes leur cheval de bataille.

Donald Trump (qui est un exemple parmi tant d’autres) incite sans problème aucun à la haine envers les reporters. On en a eu la preuve il y a à peine quelques jours. Durant sa conférence de presse après les élections de mi-mandat, le Président des États-Unis s’est querellé avec un journaliste de CNN. Quelques jours plus tard, Jim Acosta a vu son accréditation retirée par l’administration Trump.

Le leader des États-Unis ira d’ailleurs plus loin. Il a révélé que plusieurs autres journalistes perdront bientôt leur accréditation.

Pourquoi je vous parle de tout ça ? 

Parce que les Sénateurs d’Ottawa (encore eux) ont interdit à Ken Warren, journaliste du Ottawa Citizen qui couvre les activités du club, de monter dans le vol nolisé de l’équipe.

Pourquoi ?

Parce que c’est son journal qui a sorti la fameuse vidéo où l’on a vu Matt Duchene et Chris Wideman critiquer vivement Martin Raymond, l’entraîneur adjoint de Guy Boucher. Les Sénateurs avaient demandé au Ottawa Citizen de supprimer la vidéo, ce que le journal a refusé. Le club s’est donc vengé en interdisant à Ken Warren de monter dans l’avion.

La presse est un fondement essentiel au fonctionnement d’une démocratie moderne. Et la liberté de la presse, elle, est en recul constant depuis plusieurs années. 

C’est un chemin extrêmement sinueux que les Sénateurs viennent de prendre. En plus d’avoir pris une décision pour la moins terrible et dénuée de sens, ceci représente plus que jamais l’époque dans laquelle nous vivons.

Mais ça démontre aussi à tel point l’organisation des Sénateurs est un bordel sans nom. Les décisions qui sont prises depuis plusieurs mois sont mauvaises, mais on atteint désormais un autre stade.

En plus d’essayer d’empêcher quelqu’un de faire proprement son travail (Ken Warren réussira tout de même à rejoindre la ville de Tampa à temps), c’est le lien avec les partisans qui vient d’être touché : le journaliste est le fil qui lie l’organisation à sa base de partisan.

Quelle sera la prochaine étape ? Enlever l’accréditation à un reporter parce qu’il a sorti une histoire qui dérange ?

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