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Le Canadien doit-il transiger en vue des séries?

La saison du Canadien a pris un spectaculaire tournant suite à la défaite somnifère de 1-0 subie aux mains des Rangers le 16 novembre dernier.

Après ce match, Price n’a pas mâché ses mots pour parler de la fiche médiocre de son équipe après le premier quart de la saison.

Pacioretty a mis sa tête sur le bûcher en critiquant le système de jeu, ce qui a surtout eu pour effet de le fouetter personnellement. ‘Tait temps…

De son côté, Desharnais, qui montrait déjà des signes encourageants après un départ atroce, n’a pas dérougit depuis lui non plus.

L’équipe « satisfaite » un peu sur le cruise control du début de saison a décidé de se lancer en mission et les joueurs montrent maintenant des faces de « pas contents ».

J’aime beaucoup entendre des propos de gars pas satisfaits tels ceux de Price après chacune de ses victoires. C’était d’ailleurs encore le cas après le gain face aux Bruins,  un gain qui leur donnait accès au premier rang de la division. That’s the spirit!

Bref, sans partir en peur et voir trop loin, trop vite, disons que si elle se donne pour mission de viser l’excellence et de réaliser son plein potentiel à chaque match, ce sera déjà un excellent début pour cette équipe.



Ne vous fiez pas aux apparences, Jagr est un ailier droit!  
Une position plus faible chez le Canadien…

Se préparer pour la guerre…
Mais, à l’approche du temps des Fêtes, la présente séquence victorieuse, conjuguée à l’absence de blessures importantes, nous conduit inévitablement à faire un peu comme Marc Bergevin, et regarder si le marché pourrait offrir à la Flanelle la chance de s’équiper encore mieux en vue des séries (une probabilité mathématique qui s’élève présentement à 98,4% – 10,1% pour la Coupe Stanley!).

À ce chapitre, il faudra sans doute encore un peu de muscles, de talent et d’expérience autant en défense qu’en attaque, car si la troisième période du match contre les Bruins est un avant goût de ce qui nous attend encore cette année en séries, le Canadien ne pourra pas vraiment se fier à son avantage numérique pour passer à travers ses adversaires. Sad but true comme disaient les poètes norvégiens de l’après-guerre…

Bon, je sais, quand tout va bien, la tentation est forte de ne toucher à rien en se répétant le proverbial « pourquoi réparer quelque chose qui n’est pas brisé? ».

Erreur! Il ne faut justement pas se dire que tout va bien! Il faut toujours rester vigilant et objectif en cherchant à identifier les petits problèmes et les éléments manquants.

Bien sûr, si des blessures importantes à des joueurs irremplaçables (disons, Price, Subban, Markov) venaient à surgir d’ici le 5 mars, il faudrait mettre une croix sur la Coupe Stanley pour cette saison.

Mais en faisant le pari que les choses demeureront plus ou moins au beau fixe, comme c’est le cas présentement, il faudra sérieusement penser à s’équiper pour la guerre, car le champ est grand ouvert dans l’Est. Boston et Pittsburgh ne sont pas à des années-lumière du Tricolore.  

Alors, concrètement, ça veut dire quoi? Qu’est-ce qui manque?

D’abord en défensive…
Sans donner mers et mondes, il faudrait idéalement que Bergevin déniche un vrai 4e-5e défenseur capable de « sortir » Murray et Bouillon de l’alignement partant, capable de laisser Diaz souffler un peu sur le 3e paire et, au besoin, capable de boucher un trou en cas de blessures (pas à Subban ni à Markov, s’entend…) à la ligne bleue.

La très grande majorité des bonnes formations ont ce genre de défenseurs « stabilisateur » qui fait en sorte qu’il n’y a pas un maillon clairement plus faible à exploiter pour l’adversaire, même sur la 3e paire.

Donc, à moins qu’un défenseur parmi les Pateryn, Beaulieu, Tinordi, voire Ellis, ne convainque Bergevin après les Fêtes, il faudra demander à Rick Dudley de faire un minutieux inventaire à travers la LNH afin de dénicher un défenseur qui répond au profil recherché.

Dans mon livre, un candidat au profil idéal serait Nikita Nikitin, à Colombus. 27 ans. 6’4, 223 livres de viande à gérer. Joueur autonome à la fin de la saison. Empoche seulement 2,2 M$. Pas un mauvais patineur. Bon dans tout. Joue 17 minutes par match en moyenne. Un genre d’Emelin en moins robuste, mais avec plus de potentiel offensif.

Nikita Nikitin : un solide défenseur
Image : nhl.com

Si Bergevin est capable de mettre la main sur ce joueur pour, disons, gros maximum, un choix de deuxième ronde ou encore un espoir qu’il est prêt à laisser partir sans grand remord, go, go, go!

Un autre candidat de choix serait Dmitry Kulikov. Bien qu’il joue un respectable 20 minutes par matchs en moyenne, le Russe ne vit pas de très beaux moments ces temps-ci en Floride après un très intéressant début de carrière.

Ancien choix de première ronde, il faudrait sans doute donner beaucoup plus pour l’obtenir – ça pourrait coûter un Nathan Beaulieu en partant – mais le risque en vaudrait probablement la chandelle pour un tel talent. On parle d’un solide top 4, voire davantage, dans des conditions optimales.

Kulikov a 23 ans, fait 6’1, 205 lbs et il connaît bien le Québec, lui qui a passé une saison magique avec les Voltigeurs de Drummondville du temps de Guy Boucher en 2008-2009. Enfin, comme pour Nikitin, avec les compatriotes Markov et Emelin déjà en place, son adaptation se ferait sans heurts.

Un autre défenseur de la Floride, le vétéran Tom Gilbert, un droitier, qui a signé pour seulement un an à 900 000$ l’été dernier – et qui connaît jusqu’ici une excellente saison (joue 22 minutes en moyenne…) – pourrait lui aussi venir donner un sérieux coup de mains au CH. Et dans son cas, le prix demandé pourrait être très bas, genre, un choix de 3e ou 4e ronde, ou un Pateryn…

Ce ne sont que des exemples, mais, bref, vous voyez le genre du côté des défenseurs.

Place à amélioration en attaque…
Du côté de l’attaque, on l’a vu en séries contre Ottawa, il faudrait très clairement ajouter du talent, du poids et de l’expérience, idéalement combinés en un seul joueur, un peu comme l’ont fait les Hawks le printemps dernier avec l’acquisition de Handzus (obtenu pour un choix de 4e ronde…).

Même si on restreint l’éventail des possibilités aux joueurs autonomes sans compensation, celui-ci demeure très vaste allant de Moulson à Jagr en passant par des Vanek et Stastny, mais aussi par des Vrbata, Ott, Setoguchi, Stempniak, Bernier ou encore des Brian Boyle.

Ils viennent dans tous les styles, tous les formats… et tous les prix!

Un peu comme il l’a fait dans le cas d’Erik Cole en se débarrassant d’un contrat encombrant, un des joueurs que Bergevin serait prêt à laisser partir dans une transaction (pas nécessairement majeure) est très certainement René Bourque, dont le contrat qui se termine en juin 2016.

Selon les règles de la nouvelle convention, le CH pourrait même continuer de payer une partie du salaire de Bourque pour faciliter l’échange.

Maintenant, c’est bien beau échanger Bourque, mais si une occasion tentante se présentait, Bergevin serait-il également prêt à dévier de sa philosophie en se montrant prêt à se départir de choix de première ou deuxième ronde, ou encore de solides espoirs, pour mettre la main sur un des gros poissons en location d’ici la date limite des échanges? Ici, on parle bien sûr des Moulson, Jagr, Vanek et cie…

Personnellement, l’expérience, la force et le talent indéniable de Jagr valent encore leur pesant d’or à mes yeux (disons un choix de 2e ronde, 1ère ronde si finale de la Coupe Stanley), et considérant la faiblesse du CH à l’aile droite… Imaginez-le tout particulièrement à la droite d’Eller… 

On peut bien sûr douter que Bergevin se montre très agressif et intéressé par ce genre de joueur d’ici le 5 mars (peut-être plus Ott, Boyle ou Setoguchi?), mais en même temps, rien n’est impossible. Ça jase beaucoup ces temps-ci… Et si l’on pense que le CH ne sera pas forcément et clairement meilleur l’an prochain ou dans deux ou trois ans, comme j’ai de plus en plus tendance à le croire, il ne faut fermer aucune porte et… aucune fenêtre!

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