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Urgence, le Canadien doit éviter le surplace à tout prix | Pulkkinen: une possible aubaine?

Gagner ou ne pas gagner?

V’là une question à laquelle Marc Bergevin devra répondre dans son bureau, à l’aube de la date limite des transactions.

Admirez le paradoxe: le Canadien, une des équipes les plus décorées de l’histoire du sport professionnel, qui évolue dans un des marchés les plus exigeants, en est à se demander s’il doit vraiment tout mettre en oeuvre pour augmenter ses chances de victoire. Vous êtes un fier partisan et cette situation vous offusque? Ne craignez rien, vous êtes parfaitement normal. Votre frustration vous honore, même.

Mais gagner, ce n’est pas seulement gagner aujourd’hui, gagner demain, gagner dans deux semaines, gagner jusqu’à la fin de la saison.

Gagner, c’est aussi gagner dans un an, deux ans. Gagner tout dans trois ans.

Si ça peut vous consoler, voyez-le autrement: certains directeurs généraux accepteront de poser des gestes compromettant les probabilités de victoire de leur équipe dans un avenir proche, afin de bâtir minutieusement, et sans faire de faux pas, les assises d’une formation qui gagnera longtemps.

Mais, détrompez-vous: aucun entraineur, aucun joueur ne disputera un match avec la conviction de le perdre.

Ainsi, on cerne déjà les risques de la stratégie du tanking: l’entraineur est lancé tout droit à l’abattoir et les joueurs peuvent se lasser rapidement des défaites. Ils iront jusqu’à passer le mot aux futurs agents libres qui voudraient mettre les pieds dans la métropole.

La situation est également catastrophique d’un point de vue budgétaire. Particulièrement à Montréal, où les séries servent littéralement de moteur économique à l’échelle du Québec.

Quand le bon Geoff ne se remplit pas les poches, il soupire, il se questionne. Il commence à mettre la pression sur son directeur général afin qu’il congédie l’entraineur-chef. Et le DG lui-même sent l’urgence de livrer la marchandise.

Marc Bergevin est prêt à aller au champ de bataille pour Michel Therrien. Or, s’il estime que c’est dans le meilleur intérêt de son organisation, sera-t-il prêt à se ranger dans le camp des vendeurs à la date limite, ce qui pourrait mettre en danger la sécurité d’emploi de son entraineur-chef?

Que faire alors? 

Qu’importe, le Canadien doit vendre.

S’il devait imiter les Sénateurs d’Ottawa en remontant la pente tout juste à temps pour faire les séries, il contribuerait, sans le vouloir, aux défaites du futur. Le script est écrit d’avance: le Tricolore reviendrait abruptement sur terre en s’inclinant face à une puissante de l’Est en 1re ronde d’une série quatre de sept. Il se contenterait une fois de plus d’une sélection au repêchage dans le milieu du peloton, et il aurait raté l’occasion de garnir sa banque de choix le 1er mars.

On miserait alors davantage sur Michael McCarron, Charles Hudon, Sven Andrighetto, Nikita Scherbak et tout ce beau monde pour combler la régression des vétérans Tomas Plekanec, Andrei Markov, David Desharnais et Alexei Emelin. Et on ne tirerait pas profit des meilleures années de P.K. Subban et Max Pacioretty, respectivement âgés de 26 et 27 ans.

Le vrai cauchemar pour une équipe de la LNH n’est pas de sombrer dans la cave (où l’on peut bien reconstruire), mais de tomber dans le no man’s land: cette île morose habitant les équipes qui se veulent bonnes, ni plus ni moins, mais qui n’appartiennent pas à l’élite et qui sont condamnées, année après année, à aboutir un peu plus haut qu’au milieu du classement, disputer une poignée de matchs en séries et repêcher à l’extérieur du top-10. Une équipe doit sortir du lot d’une façon ou d’une autre pour éviter cette course éternelle sur le tapis roulant.

Pour que Marc Bergevin refuse de prendre le pas en arrière qui pourrait permettre à son équipe d’effectuer un bond vers l’avant, Michel Therrien doit prouver hors de tout doute qu’il est indispensable aux succès du Canadien. Or, le constat semblant se dégager actuellement est qu’il l’est autant que son gardien Carey Price ne décide de l’être.

Therrien n’est pas un mauvais entraineur, loin de là, mais, dans les circonstances, il n’est pas le génie qui devrait convaincre Bergevin de ne pas faire un trait sur la saison, simplement pour sauver l’honneur et l’emploi de celui-ci.

Bergevin demeure l’homme le plus à même de juger du travail de celui-ci. S’il est persuadé qu’il possède en Therrien le tacticien, le meneur qui les conduira à une 25e Coupe Stanley, il doit livrer le meilleur de ses pitchs à son patron Geoff Molson, et le convaincre des bienfaits de vendre à la date limite.

Il n’en demeure pas moins que la méritocratie en prend pour son rhume à Montréal, en 2015-2016. Nous sommes témoins de deux traitements de faveur absolument spectaculaires. Durant une séquence de plus d’un mois où le CH n’a même pas obtenu des résultats dignes des minables équipes d’expansion d’antan, Therrien a évité le couperet, ce qui est du jamais vu: aucun entraineur du Tricolore n’a survécu à pire dans toute l’histoire de la franchise. Simultanément, au coeur d’une séquence de 7 points en 33 matchs, David Desharnais a été récompensé à maintes reprises en étant réuni au meilleur ailier de l’équipe Max Pacioretty, en plus d’être déployé systématiquement sur la première vague d’avantage numérique. D’autant plus que le Québécois n’a inscrit que quatre points sur l’attaque massive cette saison! Rarement a-t-on vu un entraineur persister autant à offrir toutes les chances de se faire valoir à un vétéran sur la pente descendante, et ce, en en retirant de si maigres résultats. À un certain degré, l’obstination devient la démence. Visiblement, Therrien croit fermement que la réussite du CH passe par l’efficacité du duo 67-51. Il ne cesse donc d’appuyer sur ce bouton en attente d’une renaissance, et des jeunes joueurs plus méritants en subissent les conséquences. Ne vous méprenez pas, cette critique n’est pas dirigée vers Desharnais, mais plutôt vers l’entraineur se montrant incapable de soutirer le meilleur de son poulain en lui proposant des responsabilités et des confrontations qui lui sied.

Revenons-en à nos moutons…

Vendons! Dale Weise, Tomas Fleischmann, Tom Gilbert, Devante Smith-Pelly, David Desharnais, Paul Byron, Brian Flynn, Lars Eller, Mark Barberio et Greg Pateryn sont tous des joueurs que le Canadien peut se permettre d’échanger, dans la mesure où le retour est décent. Ils ne quitteront certes pas tous la métropole (pitié, les presses ne sont pas parées à cela…), mais si, disons, deux d’entre eux pouvaient appâter un quelconque choix au repêchage, en plus de laisser derrière un peu d’espace sous le plafond salarial, c’est ça de gagné. Et si Bergevin opte pour le coup d’éclat, prenant soin d’allumer sa PlayStation, Tomas Plekanec, Andrei Markov, Nathan Beaulieu sont ses meilleures monnaies d’échange. À lui d’être créatif! Puis, qui sait, si Dion Phaneuf a été échangé sans que les Leafs n’aient eu à retenir une portion de son salaire, Alexei Emelin pourrait être largué.

Surveillons Pulkkinen!

On se souvient tous de cette fameuse scène du film culte MoneyBall durant laquelle Billy Beane ramène à l’ordre ses recruteurs en répétant machinalement cette phrase:

« Does he get on base? Yes. Do we care how? No. H-e g-e-t-s o-n b-a-s-e. »

Au hockey, les buts se font tellement rares, l’argument suprême, le « he gets on base » de notre sport national, est « il marque des buts » (ou « il génère de la possession de rondelle »).

Aujourd’hui, les directeurs généraux sont même prêts à acquérir des joueurs avec des faiblesses flagrantes s’il appert que leur qualité principale est celle de placer le caoutchouc au bon endroit. Les diamants cachés sur le marché sont certes souvent des joueurs dotés d’instincts de marqueur.

Donc, bien avisé sera celui qui suivra d’un oeil averti la progression de Teemu Pulkkinen au sein des Red Wings de Detroit. Pourquoi? Parce que Pulkkinen est essentiellement ce genre d’attaquant frêle, unidimensionnel, qui mise sur un atout extrêmement intéressant: un véritable lance-roquette qui lui a permis de marquer 34 buts en seulement 46 petits matchs de saison régulière dans la ligue américaine l’an dernier. Il en a ajouté 14 en 16 joutes lors des séries éliminatoires. Il faut le voir à l’oeuvre pour comprendre. Tout ce que cette petite peste sait faire, et essaie de faire, c’est marquer, marquer et marquer.

Attention au missile…

Ce qui est renversant, c’est que Pulkkinen ne joue pas, à Detroit, parce que le personnel d’entraîneur reste collé à la philosophie archaïque prônant la présence de piochons sur les unités de soutien. Jeff Blashill s’est montré clair: s’il ne peut percer le top-6 (ce qui sera difficile à faire sans jouer) et n’évolue pas sur l’avantage numérique, il lui préférera un attaquant pouvant tuer des pénalités, en l’occurence Joakim Andersson.

Il doit y avoir un Billy Beane quelque part dans un bureau de la LNH, en train de mousser la valeur de Pulkkinen auprès de son personnel hockey… Une équipe n’a jamais assez de marqueurs naturels.

En rafale
– Vous pourrez écouter l’Impact de Montréal à la radio:

– En théorie, le CH a plus de chances de faire les séries que de repêcher au premier rang. LIEN

Sauf que ses chances de repêcher parmi les 10 premiers seraient très bonnes si la tendance se maintient…

– L’échange de Phaneuf nous en dit long sur l’évolution de la LNH. LIEN

– Au tour de la LNH, maintenant…? #Malheureusement

– Les directeurs généraux seront plus réticents à échanger des choix de première ronde cette année.

– On s’attendait à ce que les Leafs soient vendeurs.

– Il serait très surprenant de voir Stamkos changer d’adresse à la date limite.

– Mikkel Boedker pourrait signer avec une autre équipe cet été: LIEN

– Morgan Ellis connait une méchante bonne saison! A-t-il un avenir à Montréal cependant?

– Martin St-Louis, lorsqu’il était kid!

– Le match des étoiles de la NBA se tiendra à Toronto, pour ceux qui ne le savaient pas déjà: LIEN

– Ryan Murray a signé une prolongation de contrat de deux ans et 5,56 millions!

– Marc Bergevin recrute pour le compte d’Équipe Canada.

– Il n’est pas seul à se poser la question…

– Aie, aie, aie… C’est ridicule de simplement débattre sur le sujet!

– Drôle de commentaire de la part de Stamkos. Il n’écarte visiblement aucun scénario.

–  Michel Therrien confie les responsabilités défensives à son troisième centre, Lars Eller: LIEN

– Je vous disais hier soir qu’il était facile de tomber dans les pièges du court-terme en analysant le hockey. Voici un parfait exemple.

– Greg Pateryn aura finalement une chance de se faire valoir, ce qui se veut une très bonne nouvelle: LIEN

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