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L’attaque du CH en panne. Vraiment?

Le Canadien de Montréal n’a marqué que trois fois lors de ses quatre dernières rencontres. La plupart des journalistes et experts clament que l’attaque du CH est en panne, et que le club aura besoin de plus de punch pour espérer maintenir la cadence, et surtout, sa position avantageuse dans le classement de l’Association de l’Est.

Il faut avouer que sa maigre récolte de la dernière semaine est inquiétante, et que même la pire offensive de la ligue devrait marquer au moins un but par match. Ce matin, le Canadien occupait le 21e rang au niveau des buts marqués (moyenne de 2,46 par partie VS moyenne de 2,64 pour la ligue), ce qui signifie que deux tiers des équipes de la LNH comptent plus de buts que lui. La question que l’on doit se poser est la suivante : le CH a-t-il les ressources nécessaires pour faire mieux?

D’abord, la troupe de Michel Therrien ne possède pas de gamebreaker chez les attaquants. Depuis les tout premiers matchs du calendrier, P.K. Subban, un défenseur faut-il le préciser, occupe le premier rang des pointeurs. Il totalise 25 points, ce qui lui confère le 59e rang dans le circuit. Chez les attaquants, le meneur est Tomas Plekanec avec 22 points, ce qui est bon pour le 77e rang.

Le premier marqueur, un défenseur…
photo : sports.nationalpost.com

D’ailleurs, aucun joueur du Tricolore n’a réussi à se tailler une place dans le Top 20 à ce chapitre au cours des cinq dernières saisons. L’an dernier, le meneur de l’équipe fut Max Pacioretty avec 39 points, ce qui lui conféra le 33e échelon au total.

Cette situation ne date pas d’hier non plus. Jetons un coup d’œil sur les meilleurs pointeurs du CH au cours des quatre dernières saisons, avec leur total de points, ainsi que leur rang pour l’ensemble de la ligue :

2011-2012,
Max Pacioretty, 65 points, 38e rang;
2010-2011, Tomas Plekanec, 57 points, 58e rang;
2009-2010, Tomas Plekanec, 70 points, 28e rang;
2008-2009, Alex Kovalev, 65 points, 49e rang.

Pour retrouver un joueur du Bleu-Blanc-Rouge dans le club sélect des dix premiers marqueurs de la LNH, il faut remonter à la saison 1985-1986, où Mats Naslund avait terminé huitième, avec une récolte de 110 points! Et le suivant? Guy Lafleur, troisième marqueur de la ligue en 1979-1980, avec 125 points! Enfin, le dernier joueur de nos Glorieux à avoir remporté le championnat des marqueurs fut justement le démon blond, en 1977-1978!

Il y a plus de 25 ans maintenant…
photo : torspo.com

Faut-il se surprendre que le Canadien de Montréal ne compte pas beaucoup de buts, lorsque l’on constate que plus de 25 années se sont écoulées sans qu’aucun joueur de notre équipe adorée ne se soit classé parmi les dix premiers pointeurs de la ligue? Certes, la production offensive d’une équipe ne se limite pas qu’à son premier marqueur. Cependant, sans un dynamo, sans un leader qui prend en charge l’attaque, il est plus difficile de maintenir un rythme régulier, et surtout, d’éviter les séquences léthargiques comme le CH vit actuellement.

Justement, revenons à l’édition actuelle. Peut-on logiquement croire que Michel Therrien possède les chevaux pour que son équipe fasse scintiller davantage la lumière bande lumineuse rouge?

D’abord, son attaquant le plus utilisé et meilleur pointeur, Tomas Plekanec, n’a jamais amassé plus de 70 points en une saison, et il n’a pas réussi à en récolter plus de 57 depuis la saison 2009-2010. Ajoutez à cela que Plekanec est utilisé principalement pour contrer les meilleurs trios adverses, ce qui lui confère un rôle plus défensif, et ainsi moins d’opportunités à l’attaque. De plus, il évolue régulièrement avec des joueurs marginaux, tels Brian Gionta, et Travis Moen à l’occasion.

Ce même Gionta, deuxième attaquant le plus utilisé, est en perte de vitesse depuis quelques saisons, n’ayant pas accumulé plus de 60 points en une saison depuis sa fabuleuse récolte de 89 en 2005-2006. À Montréal, son sommet est de 46 points, réalisé en deux occasions.

La plus importante acquisition de l’équipe cet été, Daniel Brière, en est un autre qui est sur le déclin. Depuis 2010-2011, sa meilleure récolte en fut une de 49 points. Et à ses 59 derniers matchs dans la LNH, son total s’élève à un maigre 26 points.

Voici maintenant le sommet en carrière des autres vétérans à l’attaque, au niveau des points :

Max Pacioretty, 65 points;
David Desharnais, 60 points;
Rene Bourque, 58 points;
Lars Eller, 30 points;
Brandon Prust, 29 points;
Travis Moen, 21 points;
Ryan White, 5 points.

Les seuls attaquants pouvant aspirer à de meilleures statistiques, éventuellement, sont les deux joueurs de deuxième année de l’équipe, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk. Le premier est un marqueur naturel, ayant réussi à compter plus de 40 buts à trois reprises chez les juniors. Le second est celui sur qui reposent tous les espoirs de voir un joueur du CH retourner dans le Top 10.

Enfin, des joueurs comme Bournival, Dumont, Leblanc, Parros, Blunden et compagnie ne seront jamais de véritables éléments offensifs. Viennent ensuite les prospects tels Collberg, Thomas, Andrighetto, Lekhonen et Hudon. Certains auront sans doute un impact au niveau de la LNH, mais aucun d’entre eux n’est perçu comme étant un futur joueur de premier trio.

Malgré les déboires des attaquants de premier plan, ou tout simplement le manque d’attaquants de premier plan chez le Tricolore, l’équipe parvient tout de même à remporter sa part de matchs, et même à marquer sa part de buts. L’explication est relativement simple, et elle se résume à deux éléments : la présence d’un gardien de calibre supérieur, et un jeu de puissance dangereux.

Chez les gardiens, on a pu observer une belle brochette de talent ces 25 dernières années, avec les Roy, Hackett, Huet, Théodore, Halak et Price. Ceux-ci ont tous, à un moment ou l’autre, été considérés comme le meilleur joueur du CH. Leur seule présence devant le filet a réussi à masquer la faible production offensive de leur équipe.

Puis il y a également eu le fameux jeu de puissance, arme de prédilection montréalaise, principalement grâce à de bons défenseurs au tir foufroyant. On pense aux Markov, Streit, Souray et Subban. Ce sont eux qui ont représenté la plus grande menace en attaque au cours des dernières années.

Pour s’en convaincre, voici le rendement du CH à égalité ainsi qu’en supériorité numérique depuis la saison 2010-1011 :

2013-2014, 16e à EN, 6e en SN;
2012-2013, 6e à EN, 5e en SN;
2011-2012, 18e à EN, 28e en SN;
2010-2011, 16e à EN, 7e en SN;
2009-2010, 22e à EN, 2e en SN;
2008-2009, 17e à EN, 13e en SN;
2007-2008, 13e à EN, 1er en SN.

À L’exception d’une saison, le Canadien a toujours mieux performé avec l’avantage numérique qu’à forces égales, au cours des sept dernières saisons. C’est ce qui explique en grande partie les succès relatifs de l’équipe, malgré l’absence d’une ou plusieurs supervedettes en attaque.

Si l’on résume, le Canadien de Montréal est à la recherche d’un joueur offensif de premier plan depuis plus d’un quart de siècle. Ce n’est donc pas sans raison que les amateurs se plaignent du pauvre spectacle présenté par leur équipe favorite durant cette période. Heureusement, un certain P.K. Subban est récemment venu mettre un baume sur cette plaie, mais à quand le prochain véritable Glorieux, capable de tenir les spectateurs au bout de leur siège?

Deux hypothèses seulement peuvent être avancées : ce sera soit Alex Galchenyuk, soit CELUI que tente de dénicher Marc Bergevin depuis qu’il est en poste…

D’ici là, on poursuit la tradition et on emploie un style éteignoir, tout en priant le Saint Carey!

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