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Lars Eller n’est pas… Jan Bulis!

Au lendemain de son fameux match de quatre buts (cinq points) contre les Jets de Winnipeg en janvier 2012, en plein cœur d’une année pourrie pour le Tricolore, plusieurs avaient comparé Lars Eller à Jan Bulis.

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La comparaison a tenu pendant un bon bout.

Bulis, qui avait été le dernier joueur du CH à inscrire quatre buts, n’a jamais su être dominant offensivement dans la LNH malgré de belles promesses. Son coéquipier de l’époque, Joé Juneau, avait même comparé son style à celui de Yzerman…

Mais Bulis, contrairement à Stevie Y, n’a jamais été en mesure d’être autre chose qu’un joueur de 3e trio, pas trop robuste…

Il retourna jouer en Europe en 2007. On en n’a pas beaucoup entendu parler depuis. Il a 2 passes en 11 matchs cette saison avec le Chelyabinsk Traktor de la KHL…

Retournons à Eller.

À la suite de sa fameuse soirée magique du 4 janvier 2012 contre Winnipeg, Eller n’a amassé que 11 points dans la balance du calendrier pour terminer avec une modeste production de 28 points en 79 matchs. Une progression par rapport à l’année précédente, mais rien pour écrire à sa mère.

La saison 2012-2013, écourtée en raison du lock-out, avait aussi bien mal commencée pour le Danois.

On l’a confiné à deux parties sur la galerie de presse après un premier match sans éclat sous les ordres du nouvel entraîneur Michel Therrien, qui n’avaient visiblement pas le sentiment de lui devoir grand-chose #NouvelleDirection

Mais Eller s’est plutôt bien repris depuis.

Résultat des courses l’an dernier? 30 points en 46 matchs. Il aurait fait 54 points sur un calendrier de 82 matchs.

Tout ça en jouant 42 secondes par match en moyenne sur le jeu de puissance…

Encore contre Winnipeg…
Ayant récolté 13 points à ses 12 derniers match, Eller était clairement le meilleur attaquant du Canadien à la fin du dernier calendrier, et il l’était tout autant lors du premier match contre Ottawa avant de se faire dévisser la tête par le subtil Gryba.

Quand cette irrésistible séquence a-t-elle débuté? Eh oui, lors d’un autre match contre les Jets de Winnipeg, alors que le #81 avait obtenu des passes sur les buts en avantage numérique de Gionta et de Ryder.

Si on compte ses cinq points enregistrés lors des deux premiers matchs de la présente saison, c’est donc dire qu’Eller a récolté 18 points à 14 dernières parties.

C’est des points en ta

Et 14 parties ça commence à être plus qu’une bonne séquence de 5-6 matchs. On commence à s’approcher d’un quart de saison… L’échantillon est de plus en plus révélateur.

Bon, Eller ne devrait quand même pas maintenir ce rythme qui le conduirait à 105 points sur 82 matchs.

Mais, il jouera dorénavant beaucoup plus que 42 secondes de moyenne en avantage numérique…

Et, avec la confiance qu’il affiche maintenant à sa quatrième année dans la LNH, il jouera bien au au-delà des 14:49 que Therrien lui réservait lors de la dernière saison.

Il a joué 17:31 en moyenne lors des deux premiers matchs, 3:11 en avantage numérique… Ça ne devrait plus aller tellement en-deçà de ces chiffres…

Ça va coûter cher!
Je sais, je sais, il est très tôt pour avancer des chiffres dans le cas d’Eller, mais si les revues de pools en avancent au début du mois d’août, on peut bien spéculer un peu le 8 octobre…

Disons, je dis bien, disons, qu’Eller, 24 ans, accumule 65 points cette saison, qu’il est solide défensivement, qu’il termine, premier marqueur du Canadien, ou tout près, et qu’il devient le premier centre de l’équipe…

Combien coûtera-t-il à l’équipe l’été prochain?

Au bas mot, il pourrait faire le même salaire que Max Pacioretty (4,5 M$), peut-être un peu moins ou un peu plus. 

Le Canadien aura plus de 22 millions $ à dépenser – sans compter l’augmentation du plafond salarial – il n’aura qu’à faire les bons choix.

Subban décrochera le gros lot, mais Markov et Gionta ne sont pas des retours certains avec la formation, loin de là… Alors que Diaz et Emelin devront avoir des demandes modérées.

Bref, dans un scénario optimal, même à 5 millions $, le CH pourra se permettre Eller qui écoule présentement son contrat « passerelle ». Bergevin pourra donc « acheter » des années de son autonomie et lui offrir un contrat pouvant s’échelonner jusqu’à 8 ans, s’il le désire.

Mais je suis d’avis qu’un contrat de 5 ou 6 ans est peut-être plus réaliste.

Gauthier avait vu juste

On dira ce qu’on voudra du duo Gauthier-Gainey, contrairement à d’autres, ils n’auront pas remis un club en piteux état à leurs successeurs, malgré tous ces choix de deuxième ronde échangés et ces joueurs « perdus pour rien » en cours de route.

Au cours d’un règne de 5-6 ans, un DG n’a parfois besoin de faire qu’un seul vrai bon échange. Pour progresser, en plus du repêchage et du développement, il faut aller chercher quelques bons morceaux capables de se greffer à ton noyau en retour de joueurs dont tu peux te passer. C’est ce qu’ils ont réussi avec Pacioretty, Gorges et Eller. 

Et Bergevin les remercie encore des sept choix dans les deux premières rondes obtenus lors des deux derniers repêchages.

Mais, Eller, un diamant brut lors de son acquisition à l’été 2010, pourrait vraiment être la carte cachée du règne de Pierre Gauthier qui, dit-on, trippait pas mal sur son cas avant de l’obtenir en retour d’Halak.

Le CH, rappelons-le, n’avait aucun espoir comparable au poste de centre à l’époque. Leblanc n’était pas vraiment annoncé comme un coup de circuit qui jouerait un jour sur les deux premiers trios, Bournival, un autre bon coup, n’était pas encore là et Desharnais n’avait pas encore connu son éclosion à Montréal.

Il y avait Plekanec et Gomez comme « valeurs sûres », et on ne reviendra pas sur ce qui s’est produit avec le Gomer

Eller, lui, venait de connaître une excellente première saison de 57 points en 70 matchs à Peoria dans la AHL, en plus d’avoir inscrit 2 buts en 7 rencontres avec les Blues. Très peu de joueur de 20 ans peuvent en dire autant à leur première saison chez les professionnels.

Les recruteurs interrogés à l’époque, dont Jarmo Kekalainen, étaient presque tous unanimes dans le cas d’Eller choisi au 13e rang en 2007 : le Danois allait un jour évoluer sur le 2e, voire le 1er trio, dépendamment de sa progression.

Eller, dont on avait déjà comparé le développement à celui de Mikko Koivu (voir commetaires), est présentement en train de confirmer ces pronostics, épaulé par deux autres jeunes joueurs pas piqués des vers : Gallagher et Galchenyuk.

Or, combien empoche un bon gros joueur de centre de 1er ou 2e trio capable de 65 points + par saison?

Rarement moins de 5 millions… Si Eller en produit 55, ce sera au bas mots 4 millions…

J’aimerais bien que Pierre Gauthier fasse une rare sortie publique pour nous parler des tractations qui ont conduit à ce fameux échange de l’été 2010, pas vous?

Ça serait du bonbon!

Quelqu’un à RDS, disons, François Gagnon doit bien encore avoir son numéro à quelque part, non?

En attendant, on a nous-même envoyé un petit message à M. Gauthier concernant l’acquisition d’Eller à son bureau des opérations hockey des Blackhawks de Chicago.

Who knows?

Julien Brisebois nous avait déjà répondu alors que son nom circulait pour le poste de DG à Montréal…

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