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L’arme secrète des Prédateurs s’éclate aux Jeux olympiques

Régulièrement, lorsque j’aborde les décisions prises par les recruteurs de la LNH, j’adore vous relancer avec la question suivante : faut-il sélectionner le meilleur talent disponible, nonobstant sa position sur la patinoire, ou tenter de combler un besoin?

Bien sûr, tout le monde a sa petite opinion à ce sujet, mais ce n’est pas pour autant une question à laquelle il est facile de répondre! La preuve : après 100 ans d’existence, les hommes de hockey n’en sont toujours pas arrivés à un consensus à ce sujet!

Pour attaquer cet énorme débat, il vaut donc mieux y aller d’exemples précis, qui servent parfois d’excellentes pistes de réflexion.

Lorsque le Canadien a été éliminé de manière précoce face aux Rangers de New York, lors des dernières séries éliminatoires, la faiblesse de l’organisation a été pointée du doigt pour une milliardième fois dans la dernière décennie.

Dans l’optique de remédier à cet éternel problème, Trevor Timmins a donc jeté son dévolu sur le meilleur espoir évoluant à cette position (à ses yeux) : Ryan Poehling.

Ce qui est génial de Ryan Poehling, c’est que la maturité dans son jeu nous donne l’impression qu’il pourrait déjà se débrouiller dans la LNH, au sein d’une quatrième unité. Excellent pour provoquer les revirements adverses, l’Américain ne laisse entrevoir aucun doute quant à son avenir chez les professionnels, où il pourra ultimement exceller au sein du top 9.

En sélectionnant Poehling, le Canadien a obtenu exactement ce qu’il recherchait : ce fameux gros centre responsable, capable de créer de l’espace aux ailiers talentueux qui évoluent déjà à Montréal.

Cinq échelons plus tard, les Prédateurs de Nashville, fraichement défaits en finale de la Coupe Stanley, optaient pour un espoir au profil diamétralement opposé : Eeli Tolvanen.

Le petit ailier droit finlandais venait de connaitre une excellente campagne en Amérique du Nord, où son tir précis avait fait terreur. Certains recruteurs étaient toutefois craintifs à son égard, compte tenu de son petit gabarit et de ses lacunes défensives…

Il faut certainement se demander si ces derniers se mordent les doigts présentement!

À 18 ans, Tolvanen est présentement le meilleur pointeur du tournoi olympique! Il a d’ailleurs connu un dernier match époustouflant, amassant trois mentions d’assistance, dont ce petit bijou! Espérons qu’il soit un peu plus fatigué, demain, alors que le Canada fera face à la Finlande…

Les performances de Tolvanen pourraient même influencer les décisions de David Poile. En voyant son espoir exceller de la sorte, le DG des Preds pourrait bien décider de demeurer tranquille à la date limite des transactions… et de profiter de sa venue en prévision des séries éliminatoires!

Si on avait offert une boule de cristal à l’état-major du Canadien au dernier encan, il serait curieux de savoir si Ryan Poehling serait toujours un membre de l’organisation… Bien que la formation actuelle du Tricolore déborde de talents aux ailes, il aurait été difficile de cracher sur un tel talent…

Ce débat-là ne se limite pas qu’au repêchage, puisque Marc Bergevin y fait face continuellement depuis les dernières semaines.

Celui-ci a transigé Mikhail Sergachev et P.K. Subban, ces deux meilleures monnaies d’échange des dernières années, en retour de deux joueurs n’évoluant pas au centre (toutes mes excuses M. Drouin) …

Peut-il se permettre de récidiver en transigeant Max Pacioretty en retour d’autre chose qu’un joueur de centre? Que fera-t-il si une équipe lui offre un ailier au potentiel d’élite?

Si le Canadien souhaite être compétitif dès la saison prochaine, il devra impérativement trouver la réponse à cette question. Il faut arrêter de croire que les Robert Thomas tombent du ciel : les équipes qui les possèdent ne souhaitent pas s’en départir!

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