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La MLS et les transferts : une relation en développement

Ce n’est pas une surprise pour personne, surtout depuis que l’Impact a annoncé officiellement qu’il ne serait pas de retour l’an prochain, mais la confirmation du départ d’Ambroise Oyongo vers la Ligue 1, plus précisément à Montpellier, a exacerbé quelques problèmes typiquement MLS.

Oyongo n’étant plus lié par contrat avec l’Impact de Montréal, c’est sur un transfert gratuit que le défenseur latéral quittera vers l’Europe. C’est à ce niveau que la question dérange, irrite, surtout si l’on considère un Impact de Montréal qui disait l’an dernier gratter les fonds de tiroir pour closer son budget… Même un « petit » 50 000$, par exemple, aurait assurément pu être utile à l’Impact, non?

La MLS est une ligue constituée différemment des autres, faut-il le rappeler, et la conjoncture actuelle n’est pas propice à la vente de joueurs à l’étranger, à tout le moins pas assez.

D’abord, la transaction qui a amené Oyongo à Montréal depuis New York en était une assez complexe, qui assurait notamment aux Red Bulls de New York un pourcentage d’un futur transfert du latéral gauche. En considérant que la MLS prend déjà un montant de 33% des transferts de joueurs vers l’extérieur de la ligue, ça n’aurait laissé qu’un montant minime pour l’Impact de Montréal. Un montant qui, même s’il avait pu être utile d’une quelconque façon, ne justifiait peut-être pas l’effort de convaincre Montpellier de débourser de l’argent pour obtenir Oyongo…

Également, Oyongo a toujours mentionné qu’il voulait quitter vers l’Europe dès la fin de son contrat. Si dans les ligues européennes pratiquement toutes les équipes s’assurent de renouveler le contrat de leurs joueurs afin de ne pas les perdre gratuitement, Oyongo ne voulait probablement pas prendre la chance de se retrouver encore une fois « pris » de ce côté de l’Atlantique avec un accord impossible à trouver entre l’Impact et de potentiels acheteurs. Et si on se met dans les souliers de Montpellier, c’est bien plus tentant d’attendre quelques mois que le joueur puisse joindre l’équipe gratuitement…

Hâte de voir comment Oyongo se débrouillera en Ligue 1 face à des Mbappé, Neymar, Lemar…

Mais cette conjoncture de transfert, à la base instaurée par la MLS dans la logique d’un circuit fermé où la ligue cherche à conserver ses meilleurs joueurs, à favoriser la parité et, ne nous mentons pas, cherchait plutôt à attirer des joueurs déjà à leur plein-potentiel qu’à en former des jeunes, est appelée à changer.

Actuellement, donc, la MLS conserve 33% du montant de transfert d’un joueur qui quitte la ligue. S’il est question d’un joueur homegrown, formé par le club, la MLS n’en conserve que 25%. Toutefois, et c’est bien là tout le problème des règlements actuels, le montant provenant d’un transfert qu’une équipe peut utiliser pour améliorer son équipe première (via le GAM) est plafonné à 650 000$. C’est donc dire qu’il n’y a aucune différence pour une équipe qui vend un joueur 2 millions ou 20 millions dans l’argent qu’elle peut injecter pour son équipe première…

Le surplus de ce 650 000$ peut tout de même être utilisé à certaines choses, notamment à amener un Joueur Désigné avec l’équipe, ou encore être investi, avec l’accord de la MLS, dans la structure de l’équipe d’une façon qui bénéficie à la fois le club et la ligue, par exemple une académie ou encore un centre d’entraînement. Il reste qu’une équipe MLS, actuellement, ne peut pas faire ce qu’elle veut avec l’argent d’un joueur qu’elle décide elle-même de vendre à l’extérieur de la MLS, loin de là.

Mais c’est appelé à changer, disais-je, car la MLS réalise actuellement que ses règlements « fermés » n’arrivent plus à bien suivre la vitesse de croissance de sa ligue.

Dès 2018, deux changements de règlements relatifs aux transferts seront mis en opération

1. Les profits de la vente de joueurs formés au club, les homegrowns, par exemple Jackson-Hamel, Louis, Ballou et autres à Montréal, seront 100% laissés aux équipes.

2. Le fameux plafond de 650 000$ pour tout transfert de joueurs sera rehaussé vers un montant encore inconnu, mais la ligue prévoit faire en sorte que le plafond augmente d’année en année pour éventuellement, espérons-le, disparaître.

Au moment où Atlanta United aurait reçu des offres dans les dizaines de millions pour des joueurs comme Almiron ou Martinez, il était plus que temps. Le foot mondial explose depuis quelques années au niveau des transferts, et même si les montants en deviennent parfois surréalistes ou illogiques, la MLS se doit d’entrer dans la cour des grands et laisser ses équipes les mieux nanties être en mesure de faire de bonnes affaires en vendant des joueurs.

On a qu’a pensé à l’échange de Dom Dwyer du Sporting Kansas City vers Orlando City l’an dernier. SKC a reçu plus de 1 million de dollars en TAM/GAM de la part d’Orlando en échange de l’attaquant, mais l’équipe aurait reçu seulement 650 000$ si elle avait vendu Dwyer à l’extérieur de la ligue, même si ça avait été pour 10 millions.

Le changement au niveau des joueurs formés au club est également intéressant, au sens où il favorise un investissement sérieux dans l’académie. La façon la plus directe de faire un profit et de débloquer de l’argent pour le club sera, au final, de bien développer et former les joueurs avant de possiblement les vendre à l’extérieur de la ligue.

Dans un contexte où l’équipe reçoit 100% du montant de la vente, il deviendrait absolument insensé pour l’Impact, par exemple, de faire avec Ballou ce qu’il a fait avec Oyongo et de simplement le laisser partir gratuitement. Non seulement cela, mais l’Impact pourrait/devrait s’en voir incité à continuer l’investissement dans l’académie et même à le bonifier.

Les dirigeants de la MLS, tranquillement, mais surement, s’adaptent donc à la croissance de leur ligue. Déjà l’an dernier, un nombre record de joueurs formés au club ont obtenu des minutes de qualités dans la ligue, même si celle-ci va en s’améliorant.

Créer une académie forte. Former et développer de bons jeunes joueurs. Les promouvoir en équipe première. Les revendre à profit.

C’est le monde du foot, résumé simplement certes, mais c’est tout de même la logique des clubs à travers le monde.

Finalement, la MLS semble arrêter de vouloir être « différente » et entre dans les rangs.

DANS L’ABRI
– En parlant d’académie et de développement, Atlanta United vient d’annoncer la création d’une équipe affiliée en USL.

– On se répète, mais l’Impact a beau avoir une des bonnes académies et voir ses jeunes équipes obtenir de bons résultats, la dissolution du FC Montréal fait et fera d’autant plus mal dans les prochaines années. Est-ce qu’avoir un club à Québec ou Trois-Rivières plutôt que Montréal aiderait au niveau des guichets? SVP, Joey, reviens sur ta décision!

– On l’oubliait presque, mais il y aura un repêchage d’expansion pour l’arrivée du LAFC, même si Atlanta nous a bien démontré que ça ne servait pas à grand chose…

– On connaîtra environ au même moment les deux prochaines équipes d’expansion qui rejoindront la ligue. Nashville vient d’approuver la construction d’un stade et semble avoir une bonne avance.

– #Merica

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