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Jack Eichel : Des débuts assombris par de trop grandes promesses

Les cinq points qui se dressent entre les Hurricanes de la Caroline et la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires est le seul rempart protégeant l’organisation des Sabres d’une triste consécration. Si les prochains adversaires du Canadien en venaient à prolonger leur saison au-delà de la première semaine d’avril, Buffalo se mériterait le titre de la ville la plus longuement boudée par le hockey printanier. On est encore loin du record de 10 campagnes que se partagent les Panthers et les Oilers, mais Jack Eichel doit tout de même commencer à trouver les étés longs. Bien que le portrait semble obscur au sein de sa formation, la lueur d’espoir que représente l’hockeyeur de 21 ans a de quoi faire saliver des partisans en manque de sensations fortes.

Il y a deux explications plausibles au fait qu’Eichel ait participé à 42.9 % des buts marqués par sa formation jusqu’ici cette année, un sommet dans la LNH. Soit la troupe de Phil Housley est un désastre sur patins, soit l’américain est bel est bien le joueur que nous avaient dépeint les commentateurs de NBC à l’encan de 2015, en affirmant qu’à n’importe quel autre repêchage depuis celui de Crosby, il aurait été le «premier choix». La réponse se trouve probablement à mi-chemin entre ces deux hypothèses. Même si 2018 ne risque pas de le voir amener son équipe à bon port, l’étiquette de déception qui colle à son chandail numéro 15 perd de plus en plus de son adhésivité.

Les 49 points amassés jusqu’ici par Eichel lui confèrent le 20e rang des marqueurs au sein de la ligue. Cela peut paraître insuffisant pour justifier l’envoi d’une lettre à sa mère, surtout lorsqu’il est question d’un deuxième choix au total, s’annonçant autrefois comme l’un des meilleurs de sa génération. Mais cette récolte ne le place qu’à 4 points de McDavid, 3 de Crosby et deux d’Ovechkin. Patrik Laine et Auston Matthews(bien que ce dernier n’ait pas disputé le même nombre de rencontres) trainent tous deux derrière.

Ces chiffres sont loin de prouver qu’Eichel soit meilleur que ces joueurs. Cette comparaison est justifiée par le statut similaire auquel les noms mentionnés précédemment sont associés. Un statut qui semble faire ombrage aux statistiques très respectables présentées par l’Américain depuis son entrée dans la grande ligue. Comme le faisait remarquer John Matisz du Toronto Sun en mars dernier, son rendement n’est pas digne de tous les doutes adressés à son égard, lui qui affichait alors la 7e meilleure moyenne de points par match depuis la mise en vigueur du plafond salarial (0.96) pour un joueur de 20 ans.

Une image qui faisait déjà rêver les partisans des Sabres.
Crédit : Youtube

Son aspiration à devenir un meilleur hockeyeur que McDavid, partagée aux médias avant qu’Edmonton ne lui préfère le numéro 97 en guise de premier choix, ne se concrétisera jamais. Mais Eichel n’est peut-être pas si loin derrière. En fait, il n’accuse que 39 points de retard sur le total en carrière du capitaine des Oilers (avec une quinzaine de matchs en plus au compteur), le devançant même dans la colonne des buteurs. Parions d’ailleurs que la correction qu’il a infligée à McDavid et sa bande mardi soir, dans laquelle il a amassé un but et deux passes, a dû lui faire un petit velours.

L’absence de tout chiffre sous la colonne « séries éliminatoires » est peut-être la seule tâche au portfolio de Jack Eichel, alors que les doutes à son sujet devraient s’effacer en même temps que celle-ci. Il ne reste donc plus qu’à souhaiter aux partisans des Sabres qu’elle ne soit pas trop tenace.

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