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Don Garber touche la corde sensible des partisans montréalais

Bonne fête, Montréal!

Il y a quelques années, aux débuts de la préparation des festivités pour le 375ème anniversaire de Montréal, plusieurs prévoyaient une association entre la MLS, l’Impact et la Ville de Montréal pour une activité spéciale. On rêvait entre autres du match des étoiles, qui se tiendra plutôt à Chicago face au Real Madrid. Au final, rien de spécial n’aura été préparé entre Joey Saputo et Denis Coderre…

Bref, Don Garber était tout de même de passage à Montréal hier pour son traditionnel State of the league. On peut reprocher ce qu’on veut au commissaire de la MLS, mais sa disponibilité, sa franchise et son ouverture sont véritablement à saluer. On ne verrait jamais un Gary Bettman faire le tour des médias avec un si grand plaisir, avec une si grande envie de comprendre le marché dans lequel il est, de le développer et d’en ressortir le meilleur. Il n’est pas parfait, Don Garber, mais difficile de ne pas le croire quand il affirme qu’il a envie que son produit fonctionne et s’implante à Montréal. Pour cela, je lui lève mon chapeau.

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Les propos du commissaire, directs et francs, ont évidemment suscité beaucoup de réactions à Montréal et au Québec hier.

Don Garber aimerait voir un Stade Saputo toujours plein lorsqu’il syntonise les matchs de l’Impact de Montréal. Pour lui, le propriétaire, les corporations et les médias font le travail qu’ils ont à faire pour mousser la popularité de l’équipe, et ce sont maintenant aux partisans de suivre la parade et de se rendre au Stade pour remplir les gradins.

Il a ciblé ce manque de synergie entre le club et la communauté pour expliquer le fait que Montréal n’est pas encore prête à accueillir un match des étoiles. Disons que c’est surtout cet extrait qui en a fait sursauter plusieurs, considérant que l’événement de cette année se tiendra à Chicago… qui a terminé à l’avant-dernier rang pour les assistances en MLS l’an dernier.

Montréal fait assez bien au niveau des assistances, c’est juste qu’elle peut faire encore mieux, et Don Garber le sait. On est plus dur avec les meilleurs, c’est bien connu dans le sport.

Malgré tout, et hormis le commentaire sur le match des étoiles, difficile de ne pas être d’accord avec Don Garber.

Les excuses pleuvent de partout à Montréal pour expliquer le manque d’assistance, et on s’en conforte sans commencer de réel questionnement, sans se regarder dans le miroir.

La mauvaise température… Montréal est une ville d’événements… L’équipe doit gagner pour attirer… Le Stade est trop loin du centre-ville… Il manque une vedette internationale… Denis Coderre n’appuie pas l’équipe…

Je le dis humblement et avec respect, mais tout ça n’est que de la foutaise.

On m’a reproché gentiment hier d’utiliser la formule consacrée à Toronto, le fameux We the north, mais ça demeure vrai.

Nous sommes Québécois, nous sommes Montréalais. Depuis tout petit, nous vivons 4 à 5 mois par année sous la neige, avec une température qui varie sans cesse. On joue au hockey sur des patinoires extérieures à -20 degrés, sous la neige. S’il y a un aspect où l’on peut se considérer supérieur, plus résistant aux autres marchés, c’est bien la température. We the north. Nous sommes le Nord. Avoir peur d’un peu de pluie, d’un peu de vent, d’un peu de neige, c’est renié nos racines et notre contexte, notre climat.

Ça peut être difficile à accepter, à entendre. Ça peut être tentant de se dire : «Encore le méchant américain à la Bettman qui vient nous donner des leçons». Il reste qu’il a raison.

Montréal peut attirer 60 000 partisans un mercredi soir de novembre, mais n’arrive pas à remplir un stade de 20 000 places un samedi après-midi ensoleillé en plein été?

On voit trop souvent ce genre d'image au Stade Saputo
On voit trop souvent ce genre d’image au Stade Saputo

On peut s’amuser à pointer du doigt les médias, la température ou le manque de victoires, mais durant ce temps on perd un temps nécessaire et capital à réellement régler la partie du problème qui concerne les supporters. Il faut en parler, il faut attirer les gens. Combien d’entre vous avaient une opinion défavorable du soccer avant de vous décider à aller faire un tour au Stade Saputo et de tomber amoureux de l’ambiance, du feeling, du jeu tactique et, surtout, de l’équipe qui est la nôtre ? Oui, la culture est longue et difficile à implanter, et c’est normal. Il reste qu’on grandit toujours mieux et plus rapidement en se regardant dans le miroir qu’en cherchant qui ou quoi pointer du doigt. No Excuses, qu’ils disaient…

On est chialeux les Québécois, mais on accepte seulement de chialer entre nous. Dès lors que quelqu’un d’extérieur nous fait un peu la leçon, on devient aussi pas mal susceptible. Don Garber à toucher une corde sensible, visiblement. Quoique c’était probablement planifié, et même demandé, par Joey Saputo.

Si le propriétaire avait lui-même fait cette sortie, comme il l’a déjà fait dans le passé, je suis persuadé que ça aurait eu un peu moins de résonance, un peu moins d’impact. Entendre cela de la bouche de Don Garber irrite un peu plus, mais est-ce la solution pour que les choses bougent finalement ?

J’espère, car les prochaines générations, qui grandissent et vieillissent avec l’Impact de Montréal en toile de fond, seront nombreuses à remplir le Stade Saputo. Il s’agit de tenir jusque-là, et de bien comprendre et saisir le rôle d’un bon supporter, qui sait inspirer son équipe.

En attendant, Joey Saputo doit s’assurer de maintenir un bon rapport qualité/prix, un bon alignement sur le terrain et surtout d’entretenir la bonne expérience client.

Personnellement, en tant que détenteur de billets de saisons depuis quelques années, le service à la clientèle s’est un peu détérioré cette saison. Des frais cachés (qu’ils appellent de service) pour l’achat de billets supplémentaires, impossibilité de changer un billet pour le match que l’on veut, même si le stade n’est pas plein… Redresse la barre à ce niveau Joey, car même si les partisans et la communauté ont un plus grand rôle à jouer, fait attention de ne pas les prendre pour acquis. Ce serait la pire erreur à faire.

En attendant, il reste toujours de bons billets pour le match de samedi après-midi face aux Timbers de Portland, justement une équipe qui fait salle comble constamment depuis son entrée en MLS. Gagne ou perd. À quelque 40 000 spectateurs… Et c’est également une excellente équipe sur le terrain, qui promet un bon spectacle.

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