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Championnat mondial junior : au diable les pronostiques!

Ce fut un tournoi étonnant à bien des égards.  

Tout d’abord le Canada, qui de l’avis de bien des experts présentait sa meilleure formation depuis l’équipe toute étoile de 2005, s’est lamentablement écroulé en ronde des médailles.

Que s’est-il passé?

Bah, une contre-performance d’équipe en demi-finale contre les Américains.

Puis, un mauvais début de match contre les Russes.

Puis, un arrêt de Grigorenko (!) et enfin un grand jeu d’un excellent joueur combiné à un mauvais jeu du pire défenseur défensif de l’équipe canadienne (pauvre Murphy qui avait été excellent en attaque) en prolongation du match pour la médaille de bronze.

Valeri Nichushkin: on n’a pas donné autant de glace à MacKinnon…

Ça ne prend pas grand-chose pour faire dérailler tous les pronostiques dans ce genre de tournoi et ça ne prend pas grand-chose pour une équipe de passer en mode catastrophe.

Un excès de confiance, un mauvais match, des problèmes de gardiens, quelques petites erreurs mentales, un peu trop de nervosité au mauvais moment, trop de jeux individuels, des décisions douteuses des entraîneurs, un gros jeu ici et là, un peu de malchance ici et là, et puis, pouf, les espoirs de médaille d’or s’envolent en fumée.

Et si en plus, dès le départ, on n’avait pas la stratégie optimale dans la composition de l’équipe comme le suggère Bob Mackenzie

Bref, les catastrophes arrivent. Elle est arrivée aux Américains l’an dernier.

C’était au tour du Canada cette année.

L’autre catastrophe
La catastrophe s’est aussi produite pour la Finlande qui, en théorie, était supposée rivaliser avec le Canada, la Suède, les États-Unis et la Russie, en envoyant sa meilleure édition depuis très longtemps.

La Finlande aura finalement démontré sa puissance beaucoup trop tard, en fin de tournoi, contre l’Allemagne (8-0) et la Slovaquie (11-4) en infligeant à ces pays le genre de raclées que leur ont servi les États-Unis et le Canada en ronde préliminaire.

Mais bon, moi qui les avais placés premier (!), je n’ai pas complètement perdu la face avec les Finlandais. Armia, Granlund et Teravainen ont finalement terminé parmi les 4 premiers marqueurs du tournoi.

Leur cohésion et leur jeu défensif semblait pourtant si solides en matchs préparatoires…

Puis, autre demi-consolation et « très petite victoire » sur J-F Drouin, le Canada a finalement encore plus mal paru que je l’avais anticipé! 

La question à 100$
Jonathan Drouin a connu un bon tournoi, surtout une bonne ronde préliminaire, et il a monté dans l’estime de bien des gens, dont les dirigeants un peu obtus de l’équipe canadienne.

Il a mérité toutes les minutes qu’il a passé sur la glace.

Mais pourquoi ne pas avoir fait également confiance à Nathan MacKinnon, que plusieurs voient encore partir dans les 3 premiers en juin prochain?

On posait la question avant même que le tournoi débute. On peut encore la poser aujourd’hui.

Et ça MacKenzie n’en parle pas, en se gardant bien de ne pas critiquer Steve Spott…

Les Russes, eux, n’ont eu aucun mal à faire confiance au gros Nichushkin (lui aussi un top 10 en juin prochain). Ironiquement, Nichushkin a finalement inscrit le but gagnant contre le Canada.

C’est ben pour dire…

De leur côté, les États-Unis ont fait confiance à Seth Jones du premier au dernier match, même si le gros #3 a connu un début de tournoi couci-couça.

Résultat? Les Américains ont gagné la médaille d’or et Jones est devenu de plus en plus gros sur la glace, de plus en plus confiant et dominant, si bien qu’il pourrait maintenant faire une quasi unanimité au premier rang lors du prochain repêchage.

Mackinnon était le meilleur patineur de l’équipe canadienne, un patineur puissant, explosif. C’est un marqueur naturel, un manieur de rondelle hors pair, un bon passeur, un bon joueur défensif, un joueur responsable, un gars qui a dominé partout où il est passé. Son pire défaut est d’avoir 17 ans.

Résultat? On l’a utilisé comme un Mathieu Darche et le Canada n’a pas eu une très grande production à l’extérieur de son premier trio.

C’est bien beau les Camara, Danault, Ritchie, Jenner, mais, pour parler comme Yvon Pedeneault, « tu n’as tout simplement pas le droit » de te priver aussi obstinément d’un joueur de la trempe de MacKinnon comme l’a fait Spott!

Dans trois ou quatre ans quand Mackinnon fera 35-40 buts par saison dans la LNH et que Danault aura de la difficulté à faire mieux que le 4e trio des Hawks et que Jenner stagnera sur le 3e trio des Blue Jackets, on se souviendra de Steve Spott comme d’un coach très ordinaire… 

Et rien ne nous dit que Mackinnon ne fera pas la LNH dès l’automne prochain et n’y performera pas…

On le disait avant le début du tournoi et on le redit encore aujourd’hui, trop de hiérarchies, trop d’idées préétablies et trop de petite politique interne au sein d’Équipe Canada et de Hockey Canada encore cette année.  

Ne pas faire jouer MacKinnon, c’est le genre de décision entêtée que tu finis par payer un moment donné, d’une manière ou d’une autre, et c’est la première chose à laquelle j’ai pensé quand le gros Nichushkin a marqué : « Ben bon pour Spott et l’establishment de Team Canada! » Dans les dents!

Enfin, à quoi sert la Super Série Subway si on n’y apprend rien de plus que le petit singe dans les annonces de sous-marins?

Huberdeau, Drouin et Mackinnon n’avaient-ils pas fait 3-4 points chacun dans le match disputé à Val-d’Or? N’y avait-il pas une chimie naturelle à exploiter entre ces trois joueurs lors d’un si court tournoi?

Au « pire », on aurait pu donner les deux jeunes à RNH, ça aurait permis d’équilibrer les lignes d’attaque.

Me sembre que ça aurait dû être évident dès le départ…

Housley et Galchenyuk
Comme plusieurs, j’ai été agacé par le peu de temps de jeu que Housley a consacré à Galchenyuk tout au long du tournoi.

Galchenyuk n’a certainement rien à envier à J.T Miller, mais au moins Housley le faisait jouer (contrairement à…) et, surtout, on a réalisé qu’il avait un plan très clair impliquant l’espoir du Canadien : équilibrer son offensive et enlever Galchenyuk des pattes des meilleurs éléments défensifs adverses.

Résultat? Le trio de Galchenyuk a bien produit même s’il ne marquait pas toujours, tout le monde a suivi le plan de match à la lettre et les USA ont remporté l’or.

Finalement, on se rappellera de Housley comme d’un pas si pire coach, n’est-ce pas? On a vraiment vu une belle prestance de sa part derrière le banc des Américains, qui n’auront jamais paniqué malgré un début de tournoi bien ordinaire. 

C’est entre autres tout un message qu’il a servi à Grimaldi en l’asseyant sur le banc en ronde préliminaire. Le petit #23 semblait vouloir jouer les héros et tout faire seul. Housley lui a fait comprendre que c’est en équipe qu’ils allaient gagner.  

On a hâte de voir la suite des choses pour Housley. Chose certaine, il a compris que le jeu part toujours de l’arrière celui-là!

La Suède, bravo!
Si Klefbom et Bodin ne sont pas des défenseurs de la LNH, ils n’en sont certainement pas loin. Même chose pour Hampus Lindholm qui joue dans la AHL cette saison. Même chose pour l’attaquant Zibanejab.

Le Canada, lui était privé de Ryan Murray et de Charles Hudon.

On veut bien croire qu’il restait encore beaucoup de bons joueurs chez les Suédois, mais quand même…

Bravo, la Suède! Ils ont réussi à jouer en équipe. Que dire de plus?

Et pour répondre à la question de DLC posée plus tôt hier, pas sûr, moi, que le Canada n’aurait pas été meilleur en tant qu’équipe sans quelques-uns de ses « gros canons », incluant RNH. Pensons à l’équipe « ordinaire » de 2006…

Faire preuve d’humilité…
Essayer de prédire avec précision ce qui ce passera dans ce genre de compétition éclair en faisant des prédictions du classement final avant le début des courses est un exercice périlleux dans lequel vous pouvez avoir l’air d’un génie si tout va à peu près comme vous l’aviez prédit.

Mais on ne manquera certainement pas de vous tirer la pipe lorsque vous vous trompez royalement!

C’est correct!

C’est ce qui fait la beauté de ce genre de sport talks, surtout quand tout le monde y va de ses prédictions dès le départ, comme J-F Drouin l’a fait et d’autres l’ont fait aussi sur le site.

Mais de grâce, il faut demeurer respectueux et de bonne foi dans nos commentaires, surtout quand on se permet de faire du gros second guessing rendu, disons, en demi-finale, en disant des espèces de : « voyez, y’a pas de surprise, je savais tout ça »

Le hockey est un jeu. Le sport talk est un jeu sur le jeu. On fait des prédictions, on commente, on critique ceci ou cela et on commente et critique ceux qui on dit ceci ou cela.

Mais faudrait quand même pas trop se prendre la tête avec ça, non?

On peut en parler sérieusement, si on veut. Mais n’oublions pas de conserver une bonne dose d’humilité et de respect. Même les meilleurs pronostiqueurs sportifs ne font jamais beaucoup mieux que 55%-60% dans leurs prédictions… 

Pour revenir au CMHJ 2013, oui, c’est un peu toujours les mêmes équipes dans le top 5 à chaque année, mais qui avait ceci dans l’ORDRE avant le début du tournoi?

1. États-Unis
2. Suède
3. Russie
4. Canada
5. République tchèque

Et qui aurait pu prédire une 7e place à la Finlande cette année?

De tous les sites et pronostiques d’experts consultés, je n’en ai vu aucun. Zéro comme dans « toilette »

Mais j’en ai vu beaucoup qui mettaient la Finlande dans les médailles ou pas plus bas que le 4e rang…

Pis, P.K., finalement?
Ah oui, pour finir, une autre question que je vous avais posée avant le début du tournoi, y a-t-il encore du monde qui serait tenté d’échanger P.K. Subban contre, disons, Dougie Hamilton, parce que, disons, P.K. fait trop de vidéos sur le web?

Pas que vous aviez été nombreux à avoir répondu dans l’affirmative à cette question, mais je la repose, juste de même

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