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CH : Un FAB FOUR à la ligne bleue?

Depuis l’arrivée de Jeff Petry dans la formation montréalaise, on a établi à quelques reprises – et avec une certaine retenue – des comparaisons avec le Big Three des années 70, formé de Robinson, Savard et Lapointe.

Bien sûr, Subban, Markov et Petry sont probablement une bonne coche en dessous de ce fameux Big Tree qui a dominé son époque. Toutefois, à l’ère du plafond salarial dans une ligue à 30 équipes, la relativité nous autorisait une certaine comparaison.

Mais, peu importe le Big Three, avec la promotion tant attendue de Nathan Beaulieu sur la deuxième paire de défenseurs, faut-il maintenant parler de la possibilité d’un véritable FAB FOUR à la ligne bleue du Tricolore?

En tous cas, si Beaulieu continue son éclosion, on peut avancer que le top 4 de l’édition actuelle du CH n’aura rien à envier à celui de n’importe quelle édition des 35 dernières années à Montréal.

Un « pas pire » groupe, ce FAB FOUR… comme les Beatles!

Un peu comme John, Paul, George et Ringo, P.K., Andrei, Jeff et Nathan présentent chacun leurs forces tout en partageant quelque chose en commun. Si pour les Beatles cette chose était un sens unique de la mélodie, dans le cas des défenseurs du CH, c’est un talent offensif certain permettant un jeu de possession de rondelle fort enviable.

Quand a-t-on vu pour la dernière fois quatre défenseurs aussi bon avec la rondelle à Montréal?

En 1993, édition gagnante de la Coupe Stanley, Schneider (44pts), Desjardins (45pts), Brisebois (31 pts), Haller (25 pts) ont fait belle figure. Puis, derrière eux, Daigneault (18 pts) et Odelein (16 pts), un peu comme Emelin et Gilbert ou Pateryn, n’étaient pas des pieds de céleri non plus…

Mais, si on prend pour acquis que Subban est dans une classe à part parmi ce groupe, et que Markov, malgré son âge, se compare encore à Schneider ou Desjardins, le top 2 de 2015-2016 est légèrement supérieur à celui de 1993.

Pour ce qui est des deux suivants, Petry est plus solide que Brisebois et Beaulieu a un potentiel supérieur à celui de Haller, un potentiel qu’il commence à peine à montrer.

Donc, logiquement, top 4 de 2015-2016 > top 4 de 1992-1993.

La bonne chaise…
Subban est un numéro un de luxe. C’est une super-vedette capable de réussir de très gros jeux quand la situation le commande (vous avez vu les passes à Desharnais et Galchenyuk sur les récents buts gagnants de ces derniers?). Un vrai game breaker. Serge Savard a dit de lui qu’« il n’y a rien qu’il ne peut pas faire sur une glace ». C’est vrai.

Même s’il coûte cher, Alléluia, P.K. est là!

Markov, est un numéro deux de grande qualité qui a longtemps été #1. C’est le général, le cerveau du groupe. Son intelligence et ses habilités avec la rondelle, dont un tir sous-estimé, compensent en bonne partie pour sa perte de vitesse. Il faudra cependant apprendre à le ménager un peu plus en vue des séries, on ne saurait trop insister sur ce point…

Petry est un numéro trois idéal. C’est son arrivée qui a permis à ses coachs d’asseoir tout le monde dans la bonne chaise. Patineur puissant et fluide, il possède aussi un lancer lourd. Le plus grand du groupe, il occupe énormément d’espace sur la patinoire et certains soirs il ressemble à un numéro un (comme le disait justement P.K. Subban après le match d’hier), ce qu’il a été à Edmonton durant quelque temps. Petry peut certainement assumer plus de responsabilités si on veut aider Markov d’ici la fin de la saison.

Beaulieu, le petit dernier, est un jeune défenseur dont le potentiel offensif optimal demeure inconnu : 25, 35 ou 45 points? Personne ne le sait. On pourrait presque en dire autant de son potentiel défensif. Mystère quasi total. Mais, à 22 ans, presque 23, il a déjà atteint le minimum qu’on voyait en lui lors de son repêchage, soit d’être en mesure d’évoluer sur le top 4, ce qui est très encourageant, il faut en convenir.

À mon humble avis, c’est l’éclosion du mobile et créatif Beaulieu qui, en grande partie, pourrait permettre au CH d’être régulièrement « over the top » par rapport à la compétition en matière de possession de rondelle et de chances de marquer. C’est logiquement ce qui le démarquera de Emelin d’ici peu.

Le jeune Ontarien commence à retrouver le style de jeu qui le caractérisait à St. John dans le junior et qu’il nous a si peu montré jusqu’à maintenant avec le Canadien. On le voit de plus en plus effectuer des montées en zone neutre, plus de contrôle de la rondelle en territoire offensif, plus de support aux attaquants lors des entrées de zone.

On peut contenir Subban, Markov et Petry un soir donné, mais si on rajoute une quatrième roue, une dynamo comme Beaulieu, à ce trio déjà difficile à affronter, la compétition finira par tirer de la langue en cours de match plus souvent qu’autrement.

Cela dit, Beaulieu doit encore apprendre à être plus alerte dans sa zone et développer un meilleur sentiment d’urgence, comme on a pu le constater hier sur le but de Tavares…

Quelques questions pour finir…
– Comment comparez-vous ce FAB FOUR en gestation au top 4 des Hawks de l’an dernier formé de Keith, Seabrook, Haljmarsson et Oduya (remplacé par Daley cette saison)?

Par ailleurs, s’est bien beau un FAB FOUR en défensive, mais 4 ou 5 autres clubs en ont peut-être un comparable à celui du CH. Ça prend autre chose pour gagner la Coupe Stanley, alors…

– Pensez-vous qu’on pourra bientôt parler d’un FAB FOUR transversal formé de Price, Subban, Pacioretty et Galchenyuk, que l’on espère aussi depuis déjà quelque temps? Êtes-vous encouragé par les récentes sorties de Galchenyuk et par sa progression générale depuis son arrivée en 2013?

– On parle beaucoup de l’aile droite ces temps-ci, mais le CH a-t-il la ligne de centre pour prétendre aux grands honneurs? Hmmm

– Le fameux Snake70, Simon Boisvert, parle souvent de la nécessité d’un noyau de 10 joueurs dominants pour tout rafler. Achetez-vous ça?

Je suis curieux de vous entendre sur tout ça…

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