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Et si Sylvain Lefebvre n’étais pas un si mauvais entraîneur ?

Certaines comparaisons consolent plus que d’autres. D’un côté, le Canadien, qui a raté les séries lors de deux des trois dernières années. De l’autre, son club-école, qui n’a prolongé son calendrier régulier qu’une seule fois depuis 2013, et qui amorcera bientôt une autre saison de golf prématurée. Le partisan moyen de la sainte-flanelle dispose de plusieurs arguments pour justifier son cynisme, et le rendement de Sylvain Lefebvre, à la barre du Rocket (et des IceCaps) depuis 2012, en est un bon. Marc Antoine Godin, dans l’un de ses derniers billets chez Athletic Montréal, a cependant tenté d’offrir un procès en règle à l’entraîneur québécois. Il présente un plaidoyer intéressant, mais est-ce suffisant pour convaincre le jury?

Le journaliste se base sur des chiffres et des faits concrets pour comparer le travail de développement du Rocket avec celui des autres équipes du circuit. Les critères sont simples. Pour être pris en considération au sein de cette analyse, un hockeyeur doit avoir été repêché par l’organisation pour laquelle il évolue, avoir disputé son premier match dans la grande ligue au cours de la campagne 2012-2013 (ou après) et avoir au moins 70 parties derrière les épaulettes dans la LAH.

Chaque joueur répondant à l’ensemble de ces critères se voit ensuite attribuer une note, la lettre A étant synonyme d’un développement exemplaire et d’une place établie dans la ligue nationale, la lettre E celui d’un flop. Des 11 joueurs éligibles à ce système d’évaluation qui ont évolué sous les ordres de Lefebvre, aucun ne se voit décerner une note parfaite, et aucun n’atteint le fond du baril. Jarred Tinordi, Joonas Nattinen, Michael McCarron et Morgan Ellis se méritent un D. Jacob De la Rose, Sven Andrighetto, Brett Lernout, Darren Dietz et Nikita Scherbak, eux, reçoivent un C, en raison de leur statut encore ambigu. Seuls Nathan Beaulieu et Charles Hudon sauvent la mise, avec un B.

L’une des seules ombres positives au tableau…

Un classement qui se baserait sur ces critères placerait donc le Canadien au 21e rang de la ligue nationale. L’équipe se retrouve tout de même devant les Blackhawks, les Oilers, les Sharks, le Wild et l’Avalanche. Mais l’écart accusé sur les équipes du peloton de tête, composé des Ducks, du Lightning, des Kings, des Prédateurs, des Sénateurs et des Bruins, se veut considérable.

Les commentaires récoltés par Athlétique Montréal auprès de divers joueurs ayant joué pour l’entraîneur du Rocket semblent positifs. Tantôt critiqués pour ses méthodes, tantôt applaudies pour son approche auprès des jeunes, les échos qui résonnent au sujet de Lefebvre divergent souvent depuis son entrée en poste. Difficile de prendre sa défense si l’on ne se fie qu’à sa fiche de victoire et à la qualité des patineurs qu’il a amenés vers la ligue nationale. Mais plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte, et certains de ses collègues (Timmins et Bergevin, pour ne pas les nommer) ne sont pas étrangers à ces insuccès.

À travers les propos de l’entraîneur originaire de Richmond, un thème semble plus récurrent que les autres. Celui de la patience. L’exemple de Nikita Scherbak appuie d’ailleurs très bien cet argument. Le Russe commence à montrer de belles choses sur la glace et constitue l’une des rares lueurs d’espoir en cette sombre saison. Seul le temps pourra cependant nous confirmer si la constance accompagnera un jour ses feintes spectaculaires. À défaut d’être le juge dans ce dossier, le temps est également celui qui apportera réponse aux questions concernant l’avenir de Sylvain Lefebvre à Laval.

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